Les élus de l'APW d'Aïn Témouchent ont débattu le volet de l'environnement qui a fait couler beaucoup d'encre récemment. Plusieurs dossiers ont été étudiés. La pollution de l'air provoquée par l'usine de production du ciment de Béni Saf inquiéte énormément la population témouchentoise. Si les autorités de la wilaya d'Aïn Témouchent, le groupe Gica et son partenaire étranger Pharaon ont chaleureusement applaudi l'aval pour la réalisation de la nouvelle ligne de production de ciment blanc au niveau de la cimenterie de Bénisaf, en revanche, la population et la société civile sont mécontentes et sont sorties de leur mutisme. En effet, ce seul projet de production de 2 000 000 tonnes par an de ciment créeant environ 400 emplois directs et autres centaines d'emploi directs a été débattu âprement au niveau de la session plénière de l'APW organisée jeudi dernier. Les élus ont déploré que les cheminée de l'usine de la cimenterie continuent de jeter la poussière qui pollue l'atmosphère et affecte la santé des habitants et le cadre de vie des deux localités de Béni Saf et Sidi Safi. Lors de son intervention, le directeur de l'industrie et des mines s'est contenté à évoquer les avantages économiques de ce projet en matière de recettes fiscales estimées à 56 millions de dinars et la création d'environ 2 400 emplois et une production de ciment atteignant 3 000 000 tonnes par an. Pour pallier à cette situation, il a été annoncé l'ouverture prochaine des plis pour la désignation d'entreprise chargée de l'installation des manches à filtre qui coûteront au moins 41 milliards de centimes qui sera effective à partir du mois de janvier 2016. Devant cette situation prévalant dans la wilaya, le wali est sorti de sa réserve et demande des explications sur l'ampleur de la pollution. «Lors de ma visite, il y a quelques semaines, les gestionnaires de cette usine m'ont annoncé que les filtres à manche seront installés dans quelques jours alors qu'il faut encore attendre 8 mois. La préservation de la santé des citoyens est une première priorité infranchissable. La pollution de l'environnement est inadmissible. Il y a plusieurs cimenteries dans le pays mais elles ne sont pas aussi polluantes. S'il faudrait que je signe un arrêté de fermeture de cette entreprise de cimenterie, je le ferai sans plus attendre». Le président de l'association écologique «El Yad El Khadra» de Béni Saf, M. Zahouani Mohamed a aussi dénoncé énergiquement cette situation. «Cette poussière constitue une menace à la population et l'environnement. Nous avons demandé à la direction de l'entreprise publique de la santé de proximité à Béni Saf de nous fournir les statistiques des maladies et des personnes affetées par ces poussières. Dès la rentrée en production de cette nouvelle cimenterie, le danger ne cesse de prendre des proportions alarmantes.C'est un danger qu'il faut prendre au sérieux et extrême urgence. Nous refusons que des parties fassent des bénéfices au détriment de la santé humaine». Une autre élue à l'APC de Béni Saf Mme Bensenouci Nihad avoua : «Nous recevons fréquemment des citoyens qui se plaignent des poussières surtout en période des vents. Les malades chroniques et les enfants sont les exposées à ce danger à la santé.»
