Cette année a été marquée par la dégringolade des prix du pétrole, l'Algérie a tout fait pour sortir d'une économie dépendante aux hydrocarbures. Pour une économie émergente et diversifiée, le gouvernement a mobilisé trois secteurs importants, l'agriculture, le tourisme et l'industrie. Nous allons récapituler les événements phares qui ont marqué ce dernier tout au long de l'année 2015. Pour commencer, 2015 a été consacrée à l'approfondissement des réformes économiques, notamment celle de la restructuration du secteur public marchand, et ce, en adaptation au plan d'action du gouvernement et au programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Des actions qui s'inscrivent dans le cadre de la politique de diversification économique et de sortie du modèle de croissance actuel pour explorer d'autres sources de financement de l'économie, hors hydrocarbures. Tel est l'objectif assigné à la démarche de restructuration du secteur public marchand et qui consiste à construire une base industrielle solide et compétitive et à baliser le terrain à l'émergence d'entreprises suffisamment outillées pour prendre en charge la commande locale et investir le créneau de l'exportation. La réorganisation du secteur public marchand, l'amorce d'une révision de la loi sur l'investissement, le début de réalisation du complexe sidérurgique de Bellara ainsi que l'élaboration d'un nouveau cahier des charges pour les concessionnaires automobiles auront été les moments forts de cette volonté déclarée de faire de la relance de l'investissement productif et de la diversification de l'économie nationale les priorités absolues du moment. Par ailleurs, 12 milliards de dollars ont été mobilisés pour la mise en place de grands groupes industriels dans des filières émergentes et le dossier de cinq groupes a été avalisé par le CPE, en attendant le parachèvement du processus. Une démarche qui conduira progressivement à l'autosuffisance, avant d'aller vers l'exportation dans des filières comme le ciment, l'acier, le marbre et le phosphate. Dans ce contexte, le Premier ministre l'avait annoncé à Sétif, en visitant le projet de réalisation d'une ligne de production de 2 millions de tonnes de ciment par an, que «l'Algérie réalisera son autosuffisance en production de ciment d'ici 2016 et commencera à l'exporter», ajoutant que pour la production de l'acier, d'ici 2018, «on aura des usines qui compléteront nos besoins, et d'ici là, on commencera à exporter». Un autre événement qui a marqué l'année industrielle 2015, un projet longtemps bloqué à cause de plusieurs contraintes, et a été relancé après une étude couronnée de succès. C'est bel et bien, le projet de l'exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet. Une étude a été faite, et qui concernait la faisabilité technique du projet, réalisée par un bureau d'études canadien. Ce bureau a réussi à mettre en place les meilleurs procédés pour le traitement du minerai en parvenant à réduire le taux du phosphore dans le fer de 0,8% à 0,03%. La première étude a également confirmé le potentiel important de ce gisement qui renferme un minerai avec une teneur appréciable en fer de 63%. «Ces résultats confirment que le gisement de Gara Djebilet, dont les réserves s'élèvent à plus de 2,5 milliards de tonnes de fer, peut être valorisé aujourd'hui», avait déclaré le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. Un événement qui marquera l'histoire de l'industrie algérienne, et qui s'est passé cette année, c'est la renationalisation du groupe sidérurgique ArcelorMittal, après une restructuration et le transfert des participations détenues par le géant mondial de l'acier. Le groupe ArcelorMittal devrait continuer à collaborer avec le gouvernement algérien à travers une aide pour le suivi technique pour mener à bien le projet de rénovation. En 2001, l'Algérie avait cédé le complexe sidérurgique d'El-Hadjar à l'indien Ispat, devenu ensuite ArcelorMittal pour un dinar symbolique. Plus concrètement, l'année 2015 aura été marquée en particulier par l'inauguration, en mai, d'une usine d'assemblage et de maintenance de tramways à Annaba. Autre fait marquant, la première voiture «made in Algeria», la Renault Symbol, a soufflé sa première bougie et l'Algérie engage déjà des discussions avec un autre constructeur français Peugeot pour une nouvelle expérience dans le montage de véhicules et de la sous-traitance périphérique. Le projet de l'implantation de l'usine de montage de véhicules Peugeot sera signé en février 2016, lors du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), co-présidé par les Premiers ministres algérien et français. L'usine en question aura à produire trois ou quatre modèles et dont une partie devrait être destinée à l'exportation, selon les déclarations du ministre. Par ailleurs, l'installation dans le futur des usines a été annoncé par le ministre de l'Industrie, telles qu'Iveco Fiat qui a déjà choisi le lieu qui sera à Annaba, Hyundai pour du montage de camions. En outre, le ministre a déclaré la prochaine installation du japonais Nissan ainsi que d'un intérêt de l'allemand Volkswagen. Il a d'ailleurs parlé d'un chiffre de 200 000 voitures montées en Algérie d'ici 2 ans. Ainsi, plus d'une dizaine de forums économiques bilatéraux et près d'une dizaine de commissions mixtes se sont tenues, en Algérie et l'étranger, durant l'année. Il s'est agi en particulier de Français, d'Américains, d'Italiens, de Chinois, d'Allemands, de Tunisiens, de Polonais, d'Iraniens, les Soudanais et de Sud-Africains. Ces rencontres ont abouti, pour la plupart, à la signature d'accords de coopération économique et à des appels à renforcer les investissements en Algérie au lieu de se limiter aux traditionnels échanges commerciaux.