La promotion et le renforcement du partenariat entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) dans le domaine des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique devraient constituer la priorité du nouveau schéma de coopération énergétique, ont estimé des experts du think tank européen «Bruegel» basé à Bruxelles. «L'efficacité énergétique devrait être la cible principale d'un nouveau» schéma de coopération énergétique Algérie-UE, d'autant plus que le potentiel de l'Algérie est énorme, ce qui peut générer rapidement des résultats concrets», ont estimé Simone Tagliapietra et Georg Zachmann, dans une contribution publiée vendredi dernier par la revue The Parliament. La deuxième cible d'un nouveau schéma de coopération entre les deux parties, selon ces deux experts, devrait être axée sur l'énergie renouvelable, un domaine où l'Algérie dispose également d'énormes ressources énergétiques solaires et éoliennes. «Une étude publiée en 2005 par le Centre aérospatial allemand a estimé que l'Algérie possède le potentiel le plus élevé dans le monde en matière de production d'énergie solaire concentrée», ont-ils fait remarquer. En effet, l'Algérie présente des conditions exceptionnelles pour la production de l'électricité solaire. La moyenne annuelle d'ensoleillement la place comme un site de premier choix en Afrique du Nord. L'Algérie mise de plus en plus sur les énergies renouvelables en complément aux combustibles fossiles afin de répondre aux besoins croissants en énergie, de l'ordre de 7% par an jusqu'à 2020. Dans le cadre de sa stratégie, le gouvernement algérien s'est engagé pour qu'environ 40% de l'énergie solaire produite d'ici à 2 030 soit d'origine renouvelable. «La coopération dans les domaines de l'électricité, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables pourrait être très bénéfique à la fois pour l'UE et l'Algérie», ont-ils ajouté. «Pour une mise à contribution des banques européennes» Poursuivant leur analyse du potentiel énergétique algérien, les deux experts exhortent l'UE à «engager une coopération complète dans le domaine de l'énergie avec l'Algérie pour créer des conditions favorables à l'investissement». A ce titre, les associations des opérateurs méditerranéens de l'énergie à l'instar des Medreg et Med-TSO peuvent fournir une contribution essentielle à cette démarche. Selon les deux experts, le principal facteur déterminant la vitesse à laquelle les énergies renouvelables deviennent compétitives en Algérie réside dans le coût de l'investissement qui est souvent élevé pour les énergies renouvelables. Ils suggèrent la mise à contribution des banques publiques européennes qui pourraient fournir une assistance technique et financière pour permettre de meilleures conditions de financement pour ces projets en Algérie. «La Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) pourraient contribuer à développer et à soutenir des dispositifs d'atténuation des risques qui permettront aux investisseurs privés de s'engager dans des projets d'énergies renouvelables et d'efficacité énergétique en Algérie», ont-ils préconisé. Les deux experts notent que l'infrastructure et les conditions géologiques semblent réunies pour «une amélioration significative» de la coopération entre l'Algérie et l'UE dans le secteur du gaz naturel qu'ils qualifient de «vital» pour l'économie algérienne.