Mohamed Cherid a suivi des études secondaires à Alger puis a fait carrière dans l'enseignement jusqu'à devenir proviseur. Depuis son départ à la retraite, il est enseignant associé à l'Université de la formation continue, antenne de Chlef. Le livre est bien écrit. Il se lit facilement. L'auteur maîtrise bien la langue française. L'ouvrage a été édité à Edilivre Paris, il s'agit d'un livre de 158 pages. Son auteur parle beaucoup de sa commune natale Oued Fodda. Une commune qui date de l'ère du Castellum Tajanum et d'Orléans-ville (actuelle wilaya de Chlef) en Algérie, située à 20 km à l'est de la ville de Chlef. Selon les historiens et les traces disponibles, la municipalité de Oued Fodda a été fondé en 1883, au confluent de l'Oued Fodda et du Chéliff, et traversée par la route nationale RN04, et le chemin de wilaya 132 ainsi que par le chemin de fer. L'auteur de l'ouvrage y fait sa description, la beauté de ses paysages, la verdure luxuriante, les grands moments de convivialité entre amis à la piscine, pendant les parties de foot et au bord du barrage. L'écrit fait une analyse sans concessions de la société algérienne qui a renié ses plus belles valeurs. La générosité, la solidarité, la compassion ont laissé place à un matérialisme froid, un égoïsme inquiétant jusqu'au sein même de la famille. L'ouvrage n'est qu'un roman de soixante ans d'une modeste famille algérienne. Les faits marquants, mariages, naissances, décès... évènements anodins mais qui résistent à l'usure du temps. C'est un véritable roman au récit non linéaire car il obéit aux caprices de la mémoire, esclave du temps. Des passages très durs révèlent cette prise de position surtout en ce qui concerne la dichotomie entre les pauvres et les nantis «Est-ce la vie que d'être contraints de chercher la subsistance dans les restes de ceux qui ont trop mangé et qui jettent le surplus, refusant même de le servir à des animaux de compagnie. «L'individu est l'ennemi potentiel de l'autre. N'oublions pas les frères ennemis. Tous les portes à s'entraider, à se soutenir mais la vie les dresse les uns contre les autres. Pourquoi ?» Pour Mohamed Cherid l'homme est animé «d'appétits voraces, égoïstes, au dessèchement du cœur, à l'absence de toute sensibilité. L'appât du gain sape sa logique, aveugle son jugement, dérange son cerveau, vide son cœur, le durcit, l'imperméabilise». L'ouvrage aborde aussi le problème de l'urbanisation sauvage, plutôt de la rurbanisation (terme cher à Mostefa Lacheraf) causée par l'exode rurale. Il décrit sa ville natale, Oued Fodda défigurée, après l'indépendance par les nouveaux arrivants «Les villas aux jardins correctement entretenus, à la propreté convenable se transformèrent. Les vérandas devinrent des lieux clos et les fenêtres devinrent aveugles...en raison d'une urbanisation effrénée qui dénature la physionomie des villes et des villages l'espace vital diminue...les barrières de séparation reflètent un repli sur soi.» «C'est avec émotion que j'ai lu «La mémoire mutilée » de Mohamed Cherid qui fut mon Professeur de lettres françaises à l'Institut de technologie de l'education ( Ecole Normale ) de Chlef en 1982-1983. Même si la photo de l'écrivain ne figure pas sur l'ouvrage, j'y ai reconnu de suite la plume de mon ancien professeur. Personnellement, l'auteur m'a fait revivre des moments de ma vie, grâce à sa description méticuleuse des lieux. Je tiens à rendre hommage à l'homme de lettres qu'est Monsieur Cherid, » témoigne et commente Mustapha Boualia, natif de Oued Fodda. « Je suis très contente de lire cet ouvrage qui a été écrit par M. Cherid, cet ouvrage retrace des faits marquants dont l'un le décès de mon père Medjadji Mahfoudh, je dirais que c'est avec une grande joie que je lis ce roman et avec une immense tristesse aussi. » loue-t-elle Fella Medjadji, une autre native de la municipalité.