L'anniversaire aujourd'hui célébré du 20 Août 1956 fait référence à un sceau de la révolution armée déclenchée le 1er novembre 1954. Cette date historique a vu se tenir le congrès de la Soummam dans les villages d'Ighbane et d'Ifri en Kabylie dont l'organisation avait été confiée à Abane Ramdane. Ce congrès avait consacré une nouvelle étape dans la lutte armée contre le colonialisme français et donné un autre souffle à la Guerre de Libération nationale, a indiqué, jeudi lors d'une conférence, Mohand Ouramdane Hachour, secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) de la wilaya de Tizi Ouzou. Cet évènement historique, de haute signification, a permis «la restructuration de la Révolution et sa réorganisation à travers, notamment, l'élaboration d'une Plateforme qui est devenue la référence dans le processus de lutte qui s'est poursuivi jusqu'en 1962 et le découpage du territoire national en wilayas, en zones et en secteurs, a souligné le SG de l'ONM de Tizi Ouzou lors de cette conférence sur le thème «L'impact du congrès de la Soummam sur la Révolution algérienne» organisée par l'association des enfants de moudjahidine de la wilaya de Tizi Ouzou à la maison de la culture Mouloud-Mammeri à l'occasion de la Journée nationale du moudjahid et le 60e anniversaire du congrès. Impact du Congrès de la Soummam sur la Révolution C'est également grâce à ces assises que la Révolution a eu «ses institutions et ses porte- paroles légitimes qui lui ont valu une reconnaissance et un soutien sur le plan international, au moment où l'Armée de libération nationale (l'ALN) s'est dotée d'un encadrement militaire qui lui a ouvert la voie pour poursuivre sereinement sa mission sur le terrain», a-t-il témoigné. Si Mohand Saïd Akli, qui vient de publier un livre sur la Plateforme de la Soummam, a révélé que la préparation et l'organisation du congrès n'était pas chose facile pour ses architectes qui devaient travailler dans la discrétion et loin de toute suspicion. Ils ont d'ailleurs été contraints de changer le lieu qui devait l'abriter après que le camion transportant les documents du congrès ait fini son périple dans un poste de contrôle de l'armée française, a relevé Si Mohand Saïd Akli, fils du colonel Mohand Oulhadj. «Grâce à leur volonté, leur détermination et leur vision politique, Larbi Ben M'hidi, Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Zighoud Youcef, Ben Djebbar Lakhdar, Lakhdar Bentobal, le colonel Dehiles et Abane Ramdane, en plus du colonel Si Cherif qui a envoyé son rapport à partir du Sud algérien, ont réussi à concrétiser ce projet et ont pu offrir une nouvelle restructuration à la Révolution tout en la dotant d'un texte de référence qui a tracé ses objectifs et ses moyens de lutte», a-t-il précisé dans la dépêche que publie l'APS. Les invités de l'association de wilaya des enfants des moudjahidine ont, par ailleurs, mis l'accent sur les attaques du Nord constantinois menées par Zighout Youcef le 20 août 1955 dans le but de desserrer l'étau de l'armée française sur les Aurès, mais aussi d'impliquer les populations rurales à adhérer à la Révolution en attaquant les symboles du colonialisme français tels les postes militaires, la gendarmerie et les représentations administratives. Des attaques qui ont suscité une réaction féroce de l'armée française qui n'a pas hésité à commettre un nouveau massacre et de réprimer violemment les populations de ces régions. Conférence d'Amar Rekhila chercheur en histoire Amar Rekhila universitaire et chercheur en histoire a, lors d'une rencontre organisée par le Musée national du moudjahid à l'occasion de la Journée nationale du moudjahid soutenu que les offensives du Nord constantinois du 20 août 1955 ont «grandement» contribué à l'internationalisation de la cause algérienne notamment niveau des Nations unies. Ces offensives, dont l'architecte était Zighoud Youcef, chef de la deuxième région, «ont permis à la diplomatie algérienne de faire entendre la voix de la Révolution dans les forums internationaux», a indiqué M. Rekhila lors de cette rencontre organisée à l'occasion de la Journée nationale du moudjahid. Il a rappelé à cette occasion que ces offensives, auxquelles les forces coloniales ont brutalement riposté, ont réussi à soutenir l'action diplomatique algérienne à travers l'inscription de la cause algérienne à l'ordre du jour de la 10e session de l'assemblée générale des Nations unies (23 septembre 1955)». Pour l'historien, les offensives du 20 août 1955 furent «un tournant décisif dans le processus de la guerre de libération ayant permis de desserrer l'étau sur les Aurès alors que l'armée coloniale tentait «d'encercler et d'étouffer» la Révolution dans cette région. Le conférencier est revenu également sur le congrès de la Soummam (20 août 1956), qui est également, a-t-il dit, «une halte importante et décisive» ayant dégagé un document portant sur «l'organisation et la coordination de l'action militaire et politique». Cet évènement avait permis «la restructuration de la Révolution et sa réorganisation à travers un texte portant sur plusieurs points organisationnels favorisant notamment l'action politique dans la lutte et le découpage du territoire national en six wilayas, a-t-il encore rappelé. De son côté, le commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA), Mohamed Boualleg, a souligné l'importance d'organiser ce genre de rencontres pour «transmettre le message aux générations montantes et préserver la mémoire de la nation», conclut l'APS.