Les pays membres de l'Opep et non membres de l'Opep risquent de rectifier leur engagement avec la menace d'une importante reprise de la production du pétrole de schiste aux Etats Unis. L'Amérique s'est mise à nouveau à extraire du pétrole dans le Dakota et au Texas. Les super capacités de production US comptent plus de 4000 puits forés, mais non exploités en raison des coûts élevés de rentabilité. Mais, avec le redécollage des prix consécutivement à la réunion de Vienne de décembre 2016, il y a de fortes chances que les crédits bancaires, et les extractions reprennent très fortement. Des millions d'emplois directs et indirects devraient être créés. Selon des sources crédibles, plus de 160 gisements sont à nouveau exploités, notamment dans le bassin Permian dans l'ouest du Texas, où les prix de revient du baril sont nettement inférieurs aux autres puits déjà forés, au nombre de 4500 en raison du peu d'investissements qu'ils ont nécessité, et des coûts de transport avantageux avec l'utilisation d'oléoducs se trouvant à proximité des exploitations. Cette concurrence inattendue par les pays producteurs d'hydrocarbures conventionnels maintient les prix du baril dans la fourchette des 50 à 56 USD. Le retour sur le marché du pétrole de schiste est qualifié de menace sérieuse par les analystes, s'il venait à inonder le marché. L'OPEP n'aurait d'autres réponses qu'une nouvelle réduction de la production pour stabiliser les prix dans la corbeille de référence des 60 dollars souhaités par les producteurs et les investisseurs. Cette alerte occasionnée par un prix bas du pétrole de schiste ne serait cependant que passagère, étant donné qu'un prix en dessous de 80 dollars précipiterait la faillite des entreprises pétrolières américaines, déjà lourdement endettées avec la chute des prix survenue à partir du deuxième semestre en 2014 et qui durée jusqu'en 2016. C'est ce qui expliquerait l'optimisme du président qatari de l'OPEP qui estime que «le marché réagit bien». Pour l'instant du moins. Seule une relance généralisée des économies des USA et la Chine, incluant les pays émergeants, pourrait faire éclipser une nouvelle chute brutale des prix. Le marché a fortement fragilisé les anticipations La bourse de Londres, comme celles de New York ou de Singapour, refléte bien les manques de repères fiables des traders restant suspendus, séance après séance aux informations que distillent les organismes spécialisés, notamment l'Agence internationale de l'énergie. Hier, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, valait 56,18 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 55 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de mars gagnait 43 cents à 53,43 dollars. En grimpant depuis trois séances consécutives, les cours du pétrole effaçaient leurs pertes du début de la semaine et renouaient avec leurs niveaux de vendredi dernier. «Le dernier rapport de l'AIE, montre que les baisses de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) atteignent des niveaux quasiment sans précédent, et que la demande de brut grimpe avec une activité industrielle mondiale soutenue», a-t-il ajouté. Les prix restaient cependant en deçà de leurs plus hauts de l'année, et certains analystes appelaient à la prudence. Les marchés observaient également les données venues de Chine sur la demande de brut. En janvier, la Chine a importé 34,03 millions de tonnes de brut, contre 36,38 millions en décembre et 26,69 millions en janvier 2016. Cette hausse d'une année sur l'autre s'explique par la tenue du nouvel an chinois fin janvier en 2017, incitant les raffineries à faire le plein de brut avant le début des festivités qui s'étaient tenues début février en 2016.