Zetchi, impérial et d'un calme olympien fait face à deux mondes sportifs différents, il y a celui qui est avec lui et il y a celui qui ne l'est pas. Il y a football et football. Pour cet homme venu de cette planète foot, tous les matches sont différents mais tous les matches sont également des matches. Il va falloir en conséquence choisir son terrain pour éviter toute mauvaise glissade. Pour l'heure, le boss de la FAF n'arrive toujours pas à trouver le bon réglage. D'un média à un autre, ce réglage des mots lui fait défaut. Evoquant le cas d'Alcaraz, il affirme sur les ondes de la radio Chaîne 3 ne pas être seul à le designer. «Tout d'abord, je tiens à préciser que le choix d'opter pour Alcaraz a été validé par le Bureau Fédéral, et donc ce n'est pas une décision personnelle unilatérale.» Une lecture sur un autre rétroviseur, nous lirons que le BF avait critiqué ce choix qu'il ne partageait pas. Le même Zetchi déclarait à nos confrères présents en Zambie qu'il allait lui renouveler sa confiance... «On n'est pas là pour discuter de l'avenir du coach. Vous savez, il y a des responsabilités partagées. Il va falloir d'abord terminer le match de ce mardi à Constantine face à la Zambie... On fera par la suite l'analyse de la situation en général», dira-t-il et d'ajouter : «Il n'a jamais été question de faire partir un coach après chaque défaite. Je pense qu'il va falloir penser à retrouver une sélection capable de relever les défis et que l'actuel sélectionneur est capable de bâtir une grande équipe. L'Equipe nationale est malade et souffre d'un manque de confiance.» Gagnera-t-il la partie qu'il vient d'engager avec quelques membres du Bureau Fédéral, qui souhaitent à ce que la prochaine sortie des Verts serait sa dernière partie ? Le risque est certes gros pour le boss de la FAF mais le jeu vaut bien la chandelle. En cas de victoire des Verts face au Cameroun, il marquera des points ce qui lui permettrait de faire avancer ses pions sur l'échiquier du BF. Une seconde victoire, face au Nigeria, Zetchi sera alors l'homme fort du terrain, une analyse qui le mettrait en bonne position pour imposer sa force, en l'occurrence garder l'Espagnol jusqu'à la fin de la CAN. Le contraire lui ferait perdre quelques-uns de ses galons et se soumettrait à la décision finale du BF qui réclame haut et fort la tête d'Alcaraz. Qui aura le dernier mot sur cette affaire qui fait couler beaucoup d'encre ? Deux matches contre deux hommes face à des membres, non techniciens de la balle ronde. Le pari est grand, l'échec des deux hommes donnerait raison à l'autre partie, ce qui obligerait Zetchi à se séparer d'Alcaraz et donnerait donc son accord pour trouver un autre technicien qui devrait être un homme à poing et dont, pour ce coup, les responsabilités échapperaient au président de la FAF. Reste à savoir, si les propositions des consultants trouveraient échos auprès de commission chargée de la prospection. En l'occurrence associer quelques professionnels pour donner leurs avis sur le prochain candidat ou alors, ce serait une fois de plus les administratifs qui géreraient ce dossier, ceux-là même qui ne maîtriseraient pas le football dans ses détails. L'erreur serait encore plus grave. Et notre équipe nationale mettrait alors les voiles pour une navigation inconnue. Cette manière de faire indique selon les observateurs, le climat qui règne au sein de la FAF, tant qu'il est vrai que la dernière fuite du contrat d'Alcaraz est synonyme de tentative de déstabilisation de la machine de l'instance nationale. A ce sujet sur les ondes de la 3, le patron de la FAF dira : «Nous allons porter l'affaire devant les juridictions. Le contrat d'Alcaraz s'est retrouvé dans les rédactions alors qu'il est confidentiel», a-t-il déploré, avant de donner une précision de taille : «Le contrat signé par Alcaraz est un document type de la FAF. Gourcuff et Leekens ont eu le même, on a juste changé certains détails. J'étais le premier à annoncer son salaire et les autres détails n'avaient pas à être connus et je tiens à préciser qu'il y a eu de fausses informations.» Ceci nous éclaire un peu plus sur la balade de quelques personnes dans les coulisses de la FAF. Pour l'heure, le Centre technique national se prépare pour une animation par ceux qui, au Cameroun, trancheraient entre deux parties. Qui aura le dernier mot ? Le pari est lancé...