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Mesdames, Messieurs les membres du gouvernement, allons faire le marché ensemble
Publié dans La Nouvelle République le 03 - 10 - 2017

«En Algérie, il n'y a pas de pauvres mais des nécessiteux», nous annonçait un ex-ministre en 2011 en plein écran de l'ENTV. Ma femme se plaint depuis que l'on a annoncé le financement non conventionnel par la planche à billets, que notre budget est insuffisant.
Les tensions sociales sont atténuées artificiellement grâce aux recettes des hydrocarbures qui permettent des subventions pour la farine, la semoule et le lait et une somme colossale des transferts sociaux mais mal gérés et mal ciblés qui ne profitent pas toujours aux plus démunis. Ces tensions sociales de plus en plus criardes avec l'individualisation sont également atténuées par la crise du logement qui renforce la solidarité familiale (même marmite, mêmes charges), l'emprise de la sphère informelle qui sert de soupape de sécurité ainsi que les emplois rentes, assurant une paix sociale fictive transitoire grâce à la rente des hydrocarbures. Mais en cas de chute des cours du pétrole, qu'adviendra-t-il avec son épuisement prévu horizon 2030, avec plus de 50 millions d'habitants c'est-à-dire demain ?
4.-Urgence d'une gouvernance rénovée condition de la croissance du PIB
Face à la pression démographique, le PIB reconverti en dollars baisse passant de 206,70 milliards de dollars en 2012 à 157,95 milliards de dollars en 2016 dont selon l'ONS 40/45% soit une baisse de plus de 30%. Pour le FMI le taux de croissance devrai être seulement de 1,7% en 2017 et moins de 1% en 2018 avec un taux de chômage officiel incluant la sphère informelle (plus de 35%), les emplois temporaires, et les sureffectifs des administrations de 13,2% en 2018 12,3% selon l'ONS en 2017).
Les sorties de devise sen 2016 ont été d'environ 60 milliards de dollars –biens services et transferts légaux de capitaux. Pour 2017 elles varieront entre 55/60 milliards de dollars pour une entrée d'environ 32/33 milliards de dollars contre 29,5 en 2016. Sur le marché parallèle après les discours de sinistrose « faillite de l'Algérie», le cours en une année est passé de 180 dinars un euro début 2016 à 198/200 dinars un euro mi septembre 2016 avec une poussé inflationniste sans précédent pour les produits de première nécessité non subventionnés allant de 20 à 60% et plus pour certains produits.
Sans une explication sereine et le retour à la confiance, l'effet d'anticipation risque d'avoir un effet désastreux sur toutes les sphères économiques et sociales, posant un problème sécuritaire. Aussi, gouverner étant de prévoir, les défis qui attendent l'Algérie sont immenses du fait de l'important retard accusé dans les réformes se réfugiant dans le court terme par des dépenses monétaires colossales, sans se préoccuper de la bonne gestion, assurant une paix sociale fictive, dépenses dues non au travail et à l'intelligence mais grâce à cette ressource non renouvelable que sont les hydrocarbures.
L'Algérie a déjà plus de 50 années d'indépendance politique et depuis la première crise pétrolière, elle est dans une interminable transition n'étant ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché concurrentielle, expliquant le peu d'efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique. Si le processus inflationniste continue à ce rythme entre 2017/2020, cela aura des incidences sur le taux d'intérêt des banques qui devraient le relever au moins de deux à trois points par rapport aux taux d'inflation réel, si elles veulent éviter la faillite.
Ou, alors l'Etat devra recourir à nouveau à leur assainissement. Cela freinerait à terme le taux d'investissement utile, la plupart des opérateurs économiques préférant se réfugier soit dans les activités spéculatives à court terme actuellement dominantes. Ce processus inflationniste aura pour conséquence l'accélération du divorce Etat/citoyens accentué par l'effritement du système de la communication gouvernementale (vison paternaliste-bureaucratique du passé alors qu'avec Internet le monde est devenu une maison de verre) où nous assistons à un dialogue de sourd et comment ne pas se rappeler cette image de la télévision algérienne où, à une question sur le taux de chômage, un ministre affirmera que les enquêtes donnent moins de 10% et qu'un journaliste lui répliqua : êtes-vous sûr de vos données ? Oui, répond le ministre.
Ce à quoi le journaliste répliqua sous l'œil amusé de la présentatrice, non convaincue d'ailleurs, qu'il irait faire un tour dans les quartiers Algérie et qu'il dirait aux chômeurs que dorénavant leur appellation n'est plus chômeur mais travailleur. Car, comment avec un taux de croissance avoisinant 2/3 % entre 2006/2016 peut-on, afficher un accroissement de l'emploi utile supérieur aux années précédentes (plus de 5 %) inférieur au taux de croissance de la population active. Certains responsables doivent nuancer leurs déclarations euphoriques loin de la réalité économique, de taux de croissance hors hydrocarbures dans la mesure où 80 % des segments hors hydrocarbures sont eux-mêmes irrigués par la rente hydrocarbures.
Cela contredit les règles élémentaires de l'abc de l'économie. Cela ne fait—il pas rappeler vers la fin des années 1980 et après la grande pénurie que connaissait le pays après la crise de 1986, à l'ENTV où un ministre algérien avançait avec assurance que le marché était saturé selon les données en sa possession, la présentatrice lui rétorquant s'il a fait un jour le marché et que la population algérienne ne mangeait pas les chiffres.
Conclusion
S'agissant d'un problème aussi complexe que celui de l'inflation, il me semble utile de préciser que qu'une analyse objective doit tenir compte de la structure et des particularités de l'économie à laquelle ils sont appliqués, les aspects de structures de l'économie internationale, de l'économie interne résultant de l'option de la stratégie de développement économique, aux schémas de consommation générés en son sein pour des raisons historiques, d'influences socioculturelles et aux composantes des différentes forces sociales pour s'approprier une fraction du revenu national. il y a lieu d'éviter de la part de certains responsables cette sinistrose que je ne partage pas l'Algérie n'étant nullement en faillite. Beaucoup de réalisations oint été faite mais également des insuffisances qu'ils s‘agit de corriger.
L'économie n'est pas une science exacte et doivent être prises en compte les anticipations psychologiques influant sur les comportements des ménages et des entreprises qui négatives vis-à-vis d'un futur incertain, peuvent conduire un pays à une dérive inflationniste. Cette sinistrose généralisée a fait beaucoup de dégâts et est source d'inquiétudes légitimes de bon nombre de nos citoyens, devant avoir certes un langage de vérité, mais également de les tranquilliser.
Le risque inflationniste est le frein à l'investissement productif, une spirale inflationniste, selon le cercle vicieux -revendications sociales, augmentation des salaires sans corrélation avec la productivité, inflation et revendications sociales. Avec l'inquiétude vis-à-vis de l'avenir, l'absence de morale et la faiblesse de la gouvernance tant centrale que locale, avec ce retour accéléré de l'inflation, qui contribue à une concentration du revenu au profit d'une minorité rentière, la majorité des Algériens veulent tous et immédiatement leur part de rente, quitte à conduire l'Algérie au suicide collectif.
Le processus inflationniste que l'on comprime artificiellement par des subventions pour calmer le front social montre forcément ses limites, ne s'attaquant aux fondamentaux. Les réserves de change actuelles qui seront inférieures à 97 milliards de dollars fin 2017 sont une une richesse virtuelle provenant des hydrocarbures qu'il s'agira de transformer en richesses réelles.
Ceux qui donnent des leçons de nationalisme doivent savoir qu'à l'avenir l'amélioration du pouvoir d'achat et le véritable nationalisme des Algériens, quelque soit le niveau de responsabilité, se mesurera par leur contribution à la valeur ajoutée interne. Et sans mobilisation de la population, autour d'un large front national tenant compte des différentes sensibilités, supposant une grande moralité de ceux qui dirigent la Cité, condition du rétablissement de la confiance, sans laquelle aucun développement de sortie de crise n'est possible. La véritable clef du développement réside en la ressource humaine et l'urgence d'une gouvernance rénovée.
Car on ne décrète pas la fixation des prix, la création d'entreprises ou la création d'emplois, ce qui a abouti à des effets pervers. Car il s'agit de ne pas confondre le tout Etat des années 1970/1990 (solution de facilité des bureaucrates en panne d'imagination) avec l'importance de l'Etat régulateur stratégique en économie de marché, mais qui suppose un degré de compétences élevés pour réguler face aux enjeux de la mondialisation qui augure de profonds bouleversements géostratégiques, politiques, militaires, culturels et économiques entre 2017/2020/2030.
(Suite et fin)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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