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29e anniversaire de la création de l'Union du Maghreb : un bilan mitigé
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 02 - 2018

Espace géostratégique, pont entre l'Europe et l'Afrique, le Grand Maghreb est en récession économique avec des tensions sociales à terme horizon 2020, selon les derniers rapports du FMI, en cas de non redressement socio-économique.
Or, le 17 février 2018, l'Union du Maghreb arabe (UMA) fête son 29e anniversaire. Pourquoi je suis un défenseur de la construction du grand Maghreb sous segment de l'Afrique ? L'idée remonte à très loin, lors de l'élaboration de ma thèse de doctorat d'Etat en sciences économiques soutenue en 1974. Mais le déclic a été ma conférence au siège de l'Unesco à Paris en 1992 où, à l'invitation de Pierre Moussa, grand ami de l'Afrique qui avait initié une rencontre internationale présidée par l'ex-président de l'Afrique du Sud, Thabo Mbeki en présence de nombreux amis maghrébins notamment marocains et tunisiens, sous le thème «l'Europe et l'Afrique», thème que j'ai développé par la suite dans une conférence au siège du Ministère des Affaires Etrangères devant les ambassadeurs accrédités à Alger (ronéotypé recueil MAE 1995). Je suis intervenu à l'époque sur le thème «l'Afrique et les enjeux de la stratégie euro-méditerranéenne». Plus récemment, entre 2011 et 2016 plusieurs publications sur ce thème (IFRI, Paris, France, 8e think tank mondial) ainsi que sous ma direction ainsi que de celle du Dr Camille Sari, enseignant à la Sorbonne, regroupant 36 experts algériens-marocains-tunisiens-mauritaniens, libyens et 10 experts internationaux européens de différents horizons (politologues, juristes-économistes-sociologues et experts militaires) nous avons publié en 2015 en deux tomes un ouvrage collectif intitulé «le Maghreb face aux enjeux géostratégiques» (1).
1.-Le Maghreb correspond à l'Afrique du Nord-Ouest, délimitée au Nord par la Méditerranée et au Sud par le Sahara. La superficie totale de l'UMA est de 5.8 millions km2 représentant 4,3 % de la superficie mondiale et dépassant de près de 80% la superficie de l'Union européenne. En 2016, l'Algérie a un produit intérieur brut (source banque mondiale) de 156,1milliards de dollars , le Maroc 101,4 milliards de dollars, la Tunisie 42,0 milliards de dollars , la Mauritanie 4,6 milliards de dollars, et la Libye 34,7 milliards de dollars donnant un total de 338,8 milliards de dollars. Le PIB est en régression en référence au dollar par rapport à 2015 ou le PIB global dépassait 400 milliards de dollars alors que le PIB mondial pour 2016 est estimé à 75 544 milliards, pour une population mondiale ayant franchi le cap des 7,442 milliards. Pour la population 2016 au 01 janvier 2016, elle est de 40,4 millions d'habitants pour l'Algérie, 34,7 pour le Maroc, 10,9 pour la Tunisie, 6,2 pour la Libye et 3,6 millions d'habitants pour la Mauritanie soit au total près de 96 millions d'habitants. Force est de constater que depuis sa création, l'UMA malgré toutes les résolutions et les discours politiques, n'arrive toujours pas à se concrétiser et le bilan est très mitigé. Ainsi, chaque pays de la région procède dans la gestion de ses relations extérieures avec les divers pays et blocs, en l'absence d'une coordination avec les autres pays de la région. Certains pays du Maghreb tentent d'assurer leurs propres intérêts et réaliser des acquis au détriment des autres pays maghrébins, alors que les autres blocs tels que l'Union européenne négocient en groupe leur partenariat avec ces pays (ceux du Maghreb) séparés. Cela fait que les rapports deviennent déséquilibrés. Les peuples de la région paient l'incapacité des élites à concevoir un projet commun. Alors que le monde connaît des bouleversements sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale (1945), le Maghreb reste aux abonnés absents. Le constat est donc très mitigé, des échanges intermaghrébines d'environ 3% Un rapport de la Banque mondiale 2009 souligne que l'intégration maghrébine pourrait permettre une croissance du Maghreb de plus de 3/4% du PIB par an gagnant ainsi plusieurs points qui auront une répercussion positive sur la création d'emplois et donc sur le niveau du taux de chômage. Alors on pourrait imaginer les importantes économies d'échelle, les gains de productivité si l'intégration maghrébine pouvait se réaliser. L'UMA a perdu plus de la moitié de son poids économique dans le monde entre 1980 et 2017, ses exportations qui représentaient environ 2% des exportations mondiales en 1980, contre moins de 0,50% en 2017. Une étude réalisée par le Secrétariat de l'Union du Maghreb arabe (UMA) montre que la non intégration économique dans la région lui fait perdre plusieurs dizaines milliards de dollars US en investissement dont les IDE et des centaines de milliers d'emplois dans une zone constituée de plusieurs millions de chômeurs qui constituent. Uniquement pour le secteur électrique, il pourrait économiser près de 25% de sa production si les centrales électriques maghrébines étaient intégrées.
2.-Le Maghreb est confronté à l'émergence d'une économie et d'une société mondialisées et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l'empire soviétique, remettent en cause d'une part la capacité des Etats-nations à faire face à ces bouleversements et d'autre part les institutions internationales héritées de l'après-guerre. Pièce maîtresse dans la région euro-méditerranéenne, le Maghreb est sollicitée par l'Union européenne par les USA et la Chine dans le cadre d'une compétition entre ces trois pôles, en fait de deux pôles n'existant pas de divergences stratégiques USA/Europe, dans leur recherche d'une hégémonie économique. Trois pays de l'UMA, le Maroc, la Tunisie et l'Algérie ont signé des accords «euro méditerranéens d'association» allant bien au-delà de la simple libéralisation des échanges telle qu'initiée dès la fin des années 1960 dans le cadre des premiers accords commerciaux euromaghrébins. Force est de reconnaître que les résultats de cet Accord d'association sont mitigés. Mais depuis nous avons une nouvelle donnée qui est celle de l'Union pour la Méditerranée qui tend à être supplantée actuellement par le sommet des 5+5 qui inscrit comme priorité la coopération économique et l'intégration maghrébine. Ce principe de l'intégration économique (par le marché) des pays du Maghreb, l'idée est venue au cours des deux conférences des Ministres de l'Economie du Maghreb, la première le 26 septembre 1964 et la seconde le 26 novembre de la même année à Tanger (Maroc) Ces deux conférences ont abouti à la création du Comité permanent consultatif maghrébin (CPCM) ; chargé d'étudier l'ensemble des problèmes y afférents à la coopération économique dans le Maghreb. Après trois années de tâtonnements, la problématique communautaire maghrébine se précise et en 1967. Le CPCM produit un rapport dans lequel trois types de solutions sont avancées dans la perspective intégrationniste. Il dégage trois types de solutions possibles. La solution maximum qui impliquerait la signature d'un traité instituant l'Union économique maghrébine sur le modèle du traité de Rome avec fixation d'un calendrier relatif à l'élimination des droits de douanes et des restrictions contingentaires, établissement d'un tarif extérieur commun, harmonisation des politiques économique, fiscales, monétaires et enfin mise en place d'institutions communes dotées de pouvoir de décisions. La solution minimum qui ferait de la création progressive d'une union économique une simple déclaration d'intention, les seuls engagements juridiques se limitant à la participation périodique à des négociations sur les concessions tarifaires ou sur les choix des lieux d'implantation d'industries nouvelles. La solution intermédiaire qui est fondée sur l'interaction entre la libéralisation commerciale et l'harmonisation industrielle. Cette solution devrait couvrir une période de 5 ans au cours de laquelle les pays maghrébins s'engageraient : à des réductions linéaires (10 % par exemple par an) des droits de douanes et des restrictions quantitatives frappant les produits échangés, à l'établissement d'une liste d'industries à agréer et dont les produits seraient assurés de la libre circulation et de la franchise sur le marché maghrébin, à la création d'une Banque maghrébine d'intégration pour financer les projets d'intérêt commun et favoriser cette industrialisation simultanée et équitable, à l'institution éventuelle d'une union des paiements et enfin à l'harmonisation de leurs politiques commerciales à l'égard des pays tiers pour ne pas compromettre plus tard l'institution d'un tarif extérieur commun.
3.-L'intégration économique consolidée du Maghreb est conçue, du moins dans les textes a trois objectifs stratégiques : premièrement, tirer un meilleur parti ou bénéfice des ressources complémentaires des différents pays ; deuxièmement, créer un marché de taille plus vaste susceptible d'entraîner de significatives économies d'échelle, indispensable dans un univers de compétitivité économique ouverte ; troisièmement, créer un climat économique plus favorable au Maghreb dans les échanges économiques internationaux. La mise en œuvre de l'intégration renforcée devait passer par les quatre conditions suivantes : premièrement, le contrôle renforcé de la croissance démographique au delà des évolutions «naturelles» ; deuxièmement, la reconquête des marchés intérieurs sur les produits intermédiaires où le Maghreb dispose, simultanément des ressources naturelles, des ressources énergétiques, des ressources humaines et des compétences technologiques, des capacités de financement; troisièmement, la spécialisation des pays dans les secteurs d'activités où ils disposent d'un avantage «naturel», du fait de leurs ressources, de leur situation géographique ou de leur capacité de financement, avec un souci affiché d'équilibrer les développements économiques entre régions ; quatrièmement, l'harmonisation progressive des modes de vie et des spécifications technique des équipements et des produits.
(A suivre)
Professeur des universités expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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