L'agriculture, secteur stratégique majeur retenu dans la politique globale du développement de l'Algérie par les pouvoirs publics, est classée au premier rang présentement de la politique de sauvegarde de la souveraineté nationale, pareillement en termes de sécurité alimentaire et d'opportunités d'emploi, pour les postulants qualifiés ou spécialistes dans les différentes disciplines scientifiques, gravitant autour des richesses qu'offre l'exploitation de la terre. L'agriculture, c'est également la possibilité de diversifier les exportations hors hydrocarbures, hors produits issus des industries légères. Le monde agricole comprend une pléiade d'industrie de transformation de l'agro-alimentaire, et de l'agro-industriel destinée essentiellement à la consommation humaine, également pour les nourritures animales, un créneau en plein essor, puisque l'Algérie en importe. Séculairement considérée comme faisant partie des activités pénibles, l'agriculture en Algérie, souffre d'une déconsidération chronique par rapport à cette étiquette de corvée, particulièrement chez les jeunes. Le développement fulgurant des productions agricoles se heurte a des problèmes de manque de bras. Selon une étude rendue publique en septembre 2017, il y aurait plus de 600.000 postes d'emploi ne trouvant pas preneur sur le territoire national. Pourtant le pays a fait en sorte d'anticiper ce genre d'écueils par la formation des jeunes par les facilitations de leurs accès à la formation professionnelle, pour les intégrer dans les filières de transformation des produits agricoles par la création de micro-entreprises, alors qu'il aurait été plus judicieux de prévoir une intégration spécialisée et itinérante dans les travaux saisonniers, l'une des spécificités des travaux agricoles. Donc faute de postulants et d'une mécanisation moderne de remplacement de la main d'œuvre, il ne reste plus aux agriculteurs pour contourner la défaillance de bras qu'à demander aux législateurs d'amender la loi interdisant aux travailleurs étrangers d'occuper les postes de travail que les Algériens rechignent, à tort au mépris d'une éducation qui n'a pas suffisamment valorisée le travail, comme richesse inaltérable. Dans un pays comptant 12% de la population active au chômage, majoritairement jeunes, laisser vacant 600.000 postes de travail ressemble à un énorme gâchis non seulement en ressources humaines, mais également en pertes de récoltes. Il y a, sans l'ombre d'un doute, quelque part maldonne sur la persistance de ce phénomène en Algérie. Cette insouciance des jeunes qui est visiblement corrigible par une meilleure approche, autre que la mécanisation, devrait être le fer de lance d'une politique de sensibilisation des autorités envers les exploitants, qui ne sont pas sortis des réflexes de l‘entreprise familiale.