Voilà une Coupe du monde qui est secouée comme un coquetier. L'Espagne revient de loin. Après son nul face au Portugal (3-3), elle s'est frayée un chemin pour récupérer chez les Iraniens, trois points et éviter la trappe. La victoire n'était pas facile, il fallait être patient. La muraille rouge n'était pas facile à percer. Dès les premières minutes, la couleur était annoncée. Le sélectionneur, pour préserver sa première place au classement du groupe, jouera 8 en défense, 2 au centre, et le jeu est joué. Les Espagnols, coincés par cette stratégie, avaient du mal à trouver une faille. Le 4-2-3-1 ibérique, la Roja se voyait battue. La monopolisation du ballon ne faisait pas décaler la muraille. Plus pressante et précise au retour des vestiaires, l'Espagne parvenait à souffler sa première bougie qui illuminera sa domination. Avec beaucoup de réussite, puisque c'est en contrant involontairement un dégagement de Rezaeian que Diego Costa parvenait à ouvrir le score (0-1, 54e). Pour ceux qui font sa force depuis les gradins, la Roja est à l'abri d'une mauvaise surprise, mais l'Iran n'a pas fini de produire de l'énergie pour réagir et s'offrir une égalisation, à la (63e). Les Iraniens redoublèrent d'énergie pour aller déstabiliser la défense adverse, les coéquipiers d'Iniesta se contentaient de casser le rythme et d'assurer leur court mais précieux avantage. Les Iraniens quittent le terrain sans les trois points espérés, peut-être même ils quitteraient la Russie, mais sans pour autant rougir. Ils comptent une longueur de retard sur le duo ibérique avant la dernière journée, prévue lundi prochain. Ils ont parfaitement démontré que leur qualification était justifiée grâce à leur jeu de qualité créé par des joueurs de qualité. Quant aux Espagnols, les trois points lui permettent de remonter à la surface du groupe B. L'Argentine, elle, devait s'imposer, ce jeudi face à la Croatie pour poursuivre son chemin, vers l'étage des huitièmes de finale, notamment après le nul 1-1 réalisé contre l'Islande. La victoire était pourtant impérative. Mais, l'Argentine n'a pas été capable de concrétiser cet objectif. Ce soir, Messi et ses coéquipiers ont basculé vers un autre chantier, celui de tout revoir et de décortiquer ce qui n'avait pas bien marché. Elle s'en ira après son dernier match qu'elle livrera face au Nigeria le mardi 26 juin. L'Argentine, vice-championne du monde, devra réaliser un exploit et compter sur des vents favorables pour espérer accéder aux huitièmes. Il lui reste donc ce match d'honneur qu'elle devra gagner, ce qui n'est pas facile face aux Nigériens. Eviter d'être ce qu'elle fut jeudi, en l'occurrence l'ombre d'elle-même. Elle n'était pas celle qui concurrençait le jeu des grandes équipes. Jeudi, la Croatie était plutôt tranquille et respectueuse des stratégies tracées par son sélectionneur. Elle commença à prendre de la hauteur, elle dictait même son style de jeu, un jeu qui faisait perdre tout sens d'organisation aux Argentins. Dès la 6e minute de jeu, elle a annoncé la couleur par un tir d'Ivan Perisic mais brisé par Wilfredo Caballero. Messi, non loin de ce tir, étourdi par la chaleur, n'a pu récupérer le cuire. L'Argentine patine devant une Croatie décidée à faire la différence. Pendant la pause-citron, le commentateur d'une chaîne française disait, «espérons que nous n'aurons pas à affronter la Croatie». Plus en alerte, Ante Rebic n'a pas eu de difficulté à inaugurer le premier but (1-0, 53e). Les cloches qui annoncent la fin de l'Argentine retentissent. Le début de la fin pour une Argentine avec Luka Modric qui a creusé l'écart des vingt mètres (2-0, 80e), et enfin Mateo Kovacic qui a plombé l'équipe de Messie avec le troisième but (3-0, 90e+1). La Croatie a chassé l'Argentine et se prépare pour les huitièmes de finale.