La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a de quoi être satisfaite en annonçant le taux de réussite aux examens du baccalauréat de la session 2018, même si, à 55,88%, il est inférieur à celui l'année 2017, qui était de 56,07%. Il est en hausse par rapport à celui de l'année d'avant, 2016, où il était de 49,79%. Ce qui compte pour la ministre, c'est la tendance sur les 20 dernières années et de ce point de vue, ce taux progresse. Mieux, la filière des mathématiques que l'on craignait en voie de disparition, maintenue en vie par une minorité de candidats, aussi obstinés que courageux, a enregistré le meilleur résultat, avec un taux de réussite de 78,61%, soit pas loin de quatre candidats sur cinq. C'est la preuve que la filière «mathématiques» bénéficie d'une orientation judicieuse au départ et d'un bon enseignement, ajoutés aux qualités intrinsèques des élèves dans cette filière, connus pour être plutôt sérieux et «bosseurs». D'une façon globale, alors que l'impression générale a fait croire qu'une série de handicaps allait gêner le déroulement de l'examen, les candidats ont passé les épreuves dans de bonnes conditions malgré les contraintes imposées par les mesures anti fraudes draconiennes. La nouveauté, faut-il le souligner, a été dans la consultation des principaux concernés, les candidats, sur le changement de date qui a abouti à programmer l'examen après le ramadhan, sur cinq jours, entrecoupés d'une journée de pause. C'est une innovation réussie, dans le mode de la démocratie participative, qui devrait être appliquée ailleurs, dans d'autres domaines où les échecs répétés d'actions organisées d'»en haut» sont dus à l'exclusion des principaux concernés dans la prise de décision. Les élus et administrateurs chargés de la gestion locale, particulièrement, gagneraient à s'en inspirer pour leurs actions de proximité. A ce propos, la priorité, au plan local, dans le contexte du bac, est de garantir les conditions de propreté autour des établissements qui reçoivent les candidats ainsi que le minimum de tranquillité en faisant la chasse aux nuisances sonores. En juin 2019, comme l'a laissé entendre Nouria Benghebrit sur les ondes de la chaîne 3, hier matin, il se pourrait que le baccalauréat se déroule selon le projet de réaménagement qui prévoit la réduction du nombre de jours des épreuves, de 5 jours à 2 jours et demi ou 3 jours et demi, tout en incluant, au plan pédagogique, l'évaluation continue de l'élève à partir de la deuxième année secondaire en comptabilisant toutes les matières. On promet, par ailleurs, qu'il n'y aura pas de coupures d'internet, d'autres mesures sont prévues pour empêcher que la crédibilité de l'examen du bac algérien soit entachée d'un quelconque doute.