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Axes directeurs pour une nouvelle politique de l'aménagement du territoire et la gestion des collectivités locales pour l'Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2018

Une conférence est annoncée par le Délégué national aux risques majeurs au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locale et de l'Aménagement du territoire, suite aux récentes inondations qui ont touché certaines wilayas du pays. La tenue de cet évènement est prévue les 22 et 23 octobre 2018 à Alger. Il ne suffit pas d'installer une commission sans suivi, ou organiser encore des séminaires qui souvent sans suite et des recommandations. On doit agir concrètement sur le terrain.
Le monde vit un dérèglement climatique important qui implique une large coopération internationale. Pour l'Algérie, ce qui vient de se passer à Constantine et quelques jours auparavant à Tébessa en n'oubliant pas le cas de Bab El Oued concernant les inondations et par le passé le tremblement de terre de Boumerdes et celui d'El Asnam, les différentes tensions au niveau local à travers notamment les surcharges de classes, les poubelles qui s'amoncellent dans différents quartiers, la construction anarchique de milliers de logements, sans âmes , ni VRD et utilités, interpellent les autorités aux plus hauts niveaux pour une réelle politique de décentralisation à travers une nouvelle politique d'aménagement du territoire multisectorielle qui fait cruellement défaut.
1.-L'impact du réchauffement climatique n'est pas un vain mal comme le montrent les drames à l'échelle mondiale : tremblement de terre, pluies torrentielles, ect… et l'Algérie doit intégrer cette donne dans un plan cohérent d'aménagement du territoire. Un intéressant rapport sur le scénario d'un brusque changement de climat et ses implications pour la sécurité nationale des États-Unis a été publié en octobre 2003 sous la direction des professeurs Peter Schwartz et Doug Randall, rapport commandé par le ministère de la Défense des États-Unis, rapport calqué sur l'événement qui s'est produit il y a 8200 ans et qui a duré 100 ans. Ce scénario de brusque changement est caractérisé par les conditions suivantes : une baisse annuelle de la température moyenne de 2,75°C au-dessus de l'Asie et de l'Amérique du Nord et de 3,3°C en Europe.- Une hausse annuelle de la température moyenne de 2,2°C dans toute l'Australie, l'Amérique du Sud et le sud de l'Afrique ; des sécheresses persistantes tout au long de la décennie dans des régions agricoles vitales et dans les régions réservoirs d'eau pour les principaux bassins de population en Europe et dans la partie est de l'Amérique du Nord et les tempêtes de neige et les vents allant en s'intensifiant, amplifiant les impacts des changements.
L'Europe de l'Ouest et le Pacifique Nord connaissent des vents renforcés. Le rapport étudie comment le scénario d'un changement climatique aussi brusque pourrait potentiellement déstabiliser la situation géopolitique, entraînant des incidents, des combats et même des guerres dus au manque de ressources telles que un manque de nourriture dû à une baisse de la production agricole mondiale, une baisse de la disponibilité et de la quantité d'eau potable dans des régions clés, due au déplacement des précipitations, entraînant des sécheresses et des inondations plus fréquentes et une perturbation dans l'accès aux ressources énergétiques, due à l'étendue des glaces dans la mer et aux tempêtes. Selon cette étude, au fur et à mesure que la capacité de subvenir aux besoins se réduit au niveau local et global, les tensions pourraient augmenter partout à travers le monde, conduisant à deux stratégies fondamentales : la défensive et l'offensive.
Les nations ayant les moyens nécessaires de le faire pourraient de fait construire des forteresses autour de leur pays, conservant ainsi leurs ressources pour elles-mêmes. Les nations moins fortunées, surtout celles ayant connu d'anciennes querelles avec leurs voisins, pourraient déclencher des conflits pour l'accès à la nourriture, à l'eau potable et à l'énergie. Cela rejoint les prévisions effectuées en 2007 par le Groupe international sur le changement climatique (IPCC) indiquent une hausse de la température de l'ordre de 2°C dans les 15 à 20 prochaines années, et jusqu'à 4 à 6,5°C à la fin du 21e siècle. Même si les émissions de gaz à effets de serre (GES) sont limitées dans les pays MENA par rapport aux pays développés, ces pays figurent parmi les plus gros producteurs de pétrole qui rejettent du CO2. Par ailleurs, l'augmentation de la température moyenne devrait s'accompagner d'une baisse d'au moins 20% des précipitations dans les pays MENA.
2- Pour l'Afrique du Nord dont l'Algérie, les ressources hydriques sont vulnérables aux variations climatiques. L'eau et sa gestion sont des problèmes conditionnant son avenir, le changement climatique pourrait placer ces pays dans des situations inconfortables puisque le volume maximal d'eau mobilisable serait déficitaire d'ici 2020/2025, le processus de changement climatique devant se traduire par une remontée des zones arides et désertiques notamment dans la région de l'Afrique du Nord et de la région sahélienne avec des flux migratoires de plus en plus importants. Des études prévoient une baisse des rendements agricoles en Afrique du Nord du fait de l'accélération de la dégradation des sols et de la perte de terres productives. Le changement climatique touchera également la production des légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30 % à et une baisse de rendement du blé à près de 40%.
Le changement climatique pourrait entraîner aussi une véritable crise migratoire. Dans une étude datant du 25 juin 2012 de FEMISE (réseau euro-méditerranéen) intitulée, «le coût économique du changement climatique dans les pays MENA : une évaluation quantitative micro-spatiale et une revue des politiques d'adaptation», les auteurs notent que les impacts pour les pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient (MENA) sont une baisse attendue du PIB de l'ordre de 0,4% à 1,3%, cette baisse pouvant même atteindre 14% si aucune mesure de lutte et d'adaptation face au changement climatique n'est adoptée horizon 2020/2030. Les effets attendus dans ces pays couvrent la diminution des ressources en eau, la dégradation des sols, l'élévation du niveau de la mer et la pénétration des eaux salées dans les terres, etc. De tels impacts sont susceptibles d'affecter les activités économiques, avec des effets importants sur l'agriculture et le tourisme, suite à la baisse significative des rendements agricoles et à la hausse de la salinisation des terres due à l'érosion et à la pollution des sols par le sel.
De plus, le changement climatique aura des effets négatifs sur les écosystèmes provoquant ainsi la diminution de la biodiversité qui affectera les espèces individuelles dans les pays MENA. Ainsi, la hausse des températures et la baisse des précipitations attendues risquent d'augmenter la fréquence des sécheresses, ce qui va exposer de 80 à 100 millions de personnes en zones d'insuffisance en eau à l'horizon 2025. De plus, en zone urbaine, une hausse des températures de 1 à 3°C pourrait exposer entre 6 et 25 millions de personnes aux inondations côtières. La lutte contre ce fléau lié au réchauffement climatique, avec des enjeux de guerre dont l'eau ressource stratégique de la vie, implique pour l'Algérie sous segment de l'Afrique du Nord et plus généralement pour l'ensemble du continent l'Afrique, et ce en relations les pays développés et certains pays émergents les plus pollueurs qui ont une lourde responsabilité, des intégrations sous régionales avec une coordination sans faille des politiques publiques, loin des agrégats purement monétaires. Une nouvelle gouvernance mondiale et un nouveau modèle de consommation énergétique mondial s'imposent à terme, conditionnant le devenir de l'humanité entière qui s'oriente vers les 10 milliards d'âmes dont les deux tiers concentrés dans la zone Sud, et notamment en Afrique qui concentrera horizon 2040 le quart de la population mondiale.
3- Dans ce contexte, l'Algérie , fortement interpellée, qui s'étend sur 2 380 000 km2 dont 2100 000 km2 d'espace saharien. La densité paraît faible, mais les 9/10e de la population sont concentrés sur les terres du Nord. Sa situation géographique est stratégique : en face de l'Europe, côtoyant la Tunisie, l'Atlantique Maroc/Mauritanie, la Libye, le Mali et le Niger comme point d'appui de l'Afrique sub-saharienne. L'objectif stratégique horizon 2018/2020/2030 est d'éviter que plus de 95% de la population vivent sur moins de 10% du territoire et avoir une autre vision de l'aménagement de l'espace. Nous assistons, hélas, à des constructions anarchiques avec le manque d'homogénéisation dans le mode architectural, un taux accéléré d'urbanisation avec des bidonvilles autour des grandes villes, avec le risque de l'extension de nouvelles formes de violence à travers le banditisme et de maux sociaux comme la drogue et la prostitution.
Il suffit de visiter toutes les wilayas, sans exception, pour constater des routes, des infrastructures et des ouvrages d'art qui ont coûté à la collectivité nationale plusieurs dizaines de milliards de centimes inutilisables en cas d'intempéries, des routes éventrées à l'intérieur des villes où la plupart des autorités se complaisent uniquement aux axes principaux visités par les officiels, des ordures qui s'amoncèlent à travers la majorité des quartiers périphériques, des logements que les citoyens refont, surtout les secondes œuvres avec des VRD non finies, des espaces verts qui font place à du béton, la construction d'unités dangereuses et polluantes près des villes, des sites touristiques, près des côtes, contenant plusieurs centaines de lits et qui déversent à la mer leurs déchets sans compter le manque d'eau pour l'hygiène.
Cela témoigne le manque de cohérence de l'action gouvernementale, et donc d'actions urgentes dont la responsabilité ne concerne pas seulement un département ministériel, mais à la fois plusieurs départements et les collectivités locales. De ce fait, l'aménagement du territoire plaçant l'homme pensant et créateur au cœur du développent doit réaliser un double objectif, d'une part, une société plus équilibrée, plus participative et solidaire, d'autre part, la croissance au service de l'emploi. L'aménagement du territoire devra répondre aux besoins des populations en quelque lieu qu'elles se trouvent et assurer la mise en valeur de chaque portion de l'espace où elles sont installées. Il ne s'agira pas d'opposer le rural à l'urbain, les métropoles aux provinces, les grandes villes aux petites mais d'organiser leurs solidarités à travers des réseaux rénovés qui tiennent compte des mutations, tant internes que de l'économie mondialisée en favorisant une armature urbaine souple à travers les réseaux par la fluidité des échanges, la circulation des hommes, des biens, les infrastructures et les réseaux de communication.
4- Sous réserves d'objectifs précis impliquant une nouvelle orientation de la politique socio-économique actuelle dont les impacts sont mitigés , misant plus sur l'unique dépense monétaire via la rente des hydrocarbures, dépense sans se soucier des impacts à terme, il s'agit impérativement de procéder à une autre organisation institutionnelle, d'opérer un nécessaire changement qui passe par une approche basée sur une identification claire des missions et responsabilités et une restructuration des fonctions et des services chargés de la conduite de toutes les activités administratives, financières, techniques et économiques. Cette organisation institutionnelle implique d'avoir une autre vision du rôle des collectivités locales. Cela suppose une autre organisation locale, les directions de wilayas étant budgétivores devant être regroupées en adéquation avec ceux des ministères. En 2002, le gouvernement avait déjà élaboré un texte législatif intitulé : «avant-projet de loi-cadre fixant les règles générales d'organisation et d'administration du territoire.»
Une disposition de ce texte concernait justement le découpage territorial en régions étant prévu une circonscription administrative intermédiaire entre l'Etat et la wilaya dénommée la circonscription administrative régionale (CAR)», stipulait l'article 85.
(A suivre)
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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