La crise migratoire qui a pris une très grande ampleur à un niveau régional et international, préoccupe, de par ses conséquences, les plus hautes autorités dans les pays concernés, dont l'Algérie. Le président du Comité d'organisation du Parlement africain de la société civile, Ali Sahel, a évoqué ce phénomène, hier matin, sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne dont il était l'invité de la rédaction. Il considère que le moment est venu, pour l'Afrique, de faire face à cette situation et prendre ses responsabilités. Par responsabilités, il entend l'ouverture d'un débat, un espace de concertation, avec tous les acteurs de la société, à l'échelle locale, nationale ou régionale. Il explique que cette question «est tellement compliquée» qu'elle a besoin de plusieurs acteurs, internes ou extérieurs. Il rappelle que cette migration irrégulière est due à une situation catastrophique que vit le jeune Africain, où qu'il soit sur le continent, qu'il s'agisse de l'instabilité, de guerres ethniques, de chômage, des inégalités sociales, de violences… Pour M. Ali Sahel, la situation économique, les conflits ethniques, les violences latentes, la pauvreté et un chômage persistant, sont autant de problèmes dont il estime qu'ils devront également donner lieu à un débat au sein des gouvernements africains pour leur trouver des solutions. Il estime que la responsabilité est partagée d'abord par les responsables locaux, à l'échelle continentale, et également par les multinationales, qui sont en train d'exploiter, d'une façon irrationnelle et sauvage, toutes les richesses que l'Afrique recèle dans ses territoires et, à la fin, que gagne l'Afrique, s'interroge-t-il ? Elle ne gagne que la pollution et des terrains désertiques. Le moment est venu, dit-il, de créer des mécanismes qui permettront de trouver des solutions entre ces acteurs. Il estime que la société civile est une force de propositions. Pour susciter une prise de conscience contribuant à prendre cette question à bras-le -corps, il note que l'apport de la société civile, dans son ensemble, est important, ajoutant que dans le règlement du phénomène migratoire, l'Afrique doit rester l'acteur essentiel dans ses prises de décisions. Il fait observer que le thème de la Conférence du Parlement africain de la société civile est «Engager l'Afrique face à la crise migratoire» et son slogan est «Tous ensemble pour une Afrique prospère et le monde que nous voulons». Il fait remarquer que la situation en Afrique est dramatique : pas de scolarité, insuffisance de logements, pas de travail, ressources complètement dilapidées… Il n'y a pas de vie, résume-t-il. Il cite les défis que l'Afrique doit affronter : la pauvreté, les inégalités sociales, le réchauffement climatique, la fuite des élites et des capitaux, la corruption, en libérant l'économie africaine afin de la mettre au service des Africains. Pour Ali Sahel, les solutions sont à la portée des Africains pour peu qu'il y ait la volonté politique.