Ces dernières 48 heures ont été véritablement dures à vivre non seulement dans la wilaya de Annaba mais également dans celles limitrophes comme Guelma et Tarf. Les populations de ces deux wilayas très proches n'ont pu rallier Annaba où elles se rendent quotidiennement pour vaquer à leurs occupations. A l'image des travailleurs du complexe Sider El Hadjar qu'ils n'ont pas pu rallier pour cause d'inondations des routes. Qu'elles soient nationales ou secondaires, en centre urbain ou dans les communes, toutes le voies de circulation étaient inondées. D'autres comme celles Annaba Haï Rym, Plaine Ouest, Boukhadra ont vécu au contact direct des risques. Dans ces cités et quartiers, les eaux de pluie n'avaient pas cessé de monter pour atteindre parfois 2 mètres. La furie des eaux en provenance des oueds a été telle que des voitures et mêmes des poids lourds n'ont pas pu résister à la pression. Cela a été le cas à Sidi Amar et El Hadjar chef-lieu de daïra. D'autres ont vécu des situations similaires et n'ont eu la vie sauve qu'en fuyant leurs logements pour trouver refuge chez des voisins ou parents proches. Ils ont assisté en spectateurs de leurs biens emportés par les eaux en furie en provenance des différents oueds comme celui de la Meboudja ou Seybouse. A Gharbi Aïssa, une localité en bordure de la R.44 sur la route de l'aéroport, plus de 3.000 habitants ont vécu ces dernières 48 heures sans gaz et électricité domestique. Ils ont été contraints de crier leur désarroi et d'exprimer leur colère. D'autres sites, comme Hai Rym, des familles sinistrées se sont servies de barque et autres pneumatiques pour fuir. 300 de ces familles ont trouvé refuge dans les mosquées. Jusqu'à hier, malgré les efforts consentis par les services de la direction de l'EPIC Annaba et les effectifs de la commune, la situation s'est quelque peu améliorée. Il reste que malgré les efforts fournis par les différents services de la Protection civile, les communes et les associations, cette situation perdure. Du côté de wilaya, c'est toujours le branle-bas de combat avec la mise à disposition du nécessaire pour la sauvegarde des familles. Un branle-bas renforcé par les aides en matériels. C'est le cas de la wilaya de Tébessa qui a apporté sa contribution au secteur de l'assainissement. En effet, elle a mis à sa disposition des pompes hydrauliques et des effectifs spécialisés dans les travaux d'assainissement. Les fortes pluies qui se sont abattues sur Annaba et à l'intérieur du pays n'ont pas seulement causé des dégâts matériels et humains. Elles ont également occasionné la colère des populations sinistrées. C'est le cas à Gharbi Aïssa, Sidi Amar où ça a vraiment chauffé, notamment dans les quartiers et cités où nombre d'appartements étaient sous les eaux. À Rym El Djamil, la population a manifesté aussi sa colère contre ce qu'elle a qualifié de dilettantisme des services en charge des opérations d'assainissement et d'entretiens des réseaux d'assainissement. Il y a également le problème des ouvrages réalisés et censés servir pour le dégagement des eaux. Ces ouvrages sont devenus, eux-mêmes, des obstacles entraînant la stagnation des eaux et des déchets qui seraient à l'origine des inondations. D'autres inondations sont le résultat de facteurs naturels et en réalité, on ne peut pas les prévenir. Il reste que des dispositions ont été prises non seulement pour pouvoir intervenir en urgence, mais aussi pour atténuer les effets conséquents dus effectivement à des pluies abondantes. Egalement sinistré, le complexe sidérurgique El Hadjar pourrait mettre au chômage technique ses 4.000 agents et cadres. Les eaux ont pratiquement atteint toutes les installations de production.