C'est le retour au calme et à la sérénité dans le monde pastoral et chez les vétérinaires depuis plus d'une semaine que la mortalité des petits ruminants s'est estompée. Les dégâts auraient été incommensurables si ce n'est la fermeture des souks à bestiaux. Il faut aussi reconnaître que les grands éleveurs professionnels qui ont appliqué à la lettre les consignes de confinement n'ont enregistré que de très faibles pertes sinon pas du tout. Ce sont eux qui ont été ciblés en priorité pour la campagne de vaccination. Les vétérinaires qui ont terminé la campagne de vaccination contre la peste des petits ruminants, ont pris deux jours de repos. C'est le repos du guerrier. Ils ont travaillé pendant plus de deux mois sans relâche. Ils ont sauvé l'Algérie d'une catastrophe certaine. Cette épizootie a fait des dizaines de milliers de victimes parmi les moutons en général et les agneaux en particulier. Elle a été maîtrisée mais le danger n'est pas totalement écarté. Pas définitivement pour l'instant. Il reste quelques poches où les cadavres des bêtes ne sont toujours pas incinérés et enfouis. Les éleveurs attendent les commissions de constatation de dégâts pour passer à l'étape ultime de la destruction des vecteurs de la PPR. Les deux millions cinq-cent mille doses de vaccin contre la peste des petits ruminants ont été réparties à travers les douze daïras de Djelfa selon les états des lieux. Pour une fois, l'administration des services agricoles s'est écartée des intrus de l'orge. Même eux se sont mis à l'écart après une première tentative, non réussie, de focaliser les esprits sur la fermeture des souks, la non-circulation des bétails et de la non-disponibilité de fourrages de par les confinements. La moralité lorsque l'on veut, on peut barrer la route aux intermédiaires sans en être inquiétés. Cette épizootie fut un test grandeur nature sur les capacités de mobilisation des personnes, groupes de personnes et de communautés entière du côté de la population ainsi que du côté des institutions. Même si cela n'était pas prévu, la réactivité a été positive bien que certains médias lourds n'aient pas défendu l'intérêt général et ils ont fait dans la sensation. La wilaya de Djelfa doit servir d'exemple et cas d'école. Toutes les actions entreprises, au niveau des autres wilayas, dont certaines avaient comme source d'inspiration Djelfa. Il est vrai aussi que le plus grand nombre du cheptel ovin soit de Djelfa. Cette occasion a été mise à profit pour lessiver les listes des intrus de tous les intervenants. Ils en restent quelques un qui ont mués. Pour l'instant, ce n'est pas une priorité. Le cheval de bataille actuel est celui de bilanter la situation et d'en tirer les enseignements. Pour rappel, les trois grandes épizooties étaient exogènes et nous sont parvenues de l'Est de l'Afrique du Nord. La fièvre aphteuse qui a touché les ovins et les bovins en 1990 a été introduites de par les échanges transfrontaliers de l'Est et du Sud-Est d'où la première décision de limiter la circulation de la race sedaoune, considérées fragiles et vecteurs potentiel de maladies, vers le Nord du pays. En 2014 c'est un bis repetita la fièvre aphteuse nous est parvenue de Tunisie. Les échanges transfrontaliers, les Tunisiens offraient six veaux contre un chargement de pommes de terre. Les premières victimes ont été déclarées à Bir El Arch dans la wilaya de Sétif. Le ministre Abdelwahab Nouri avait pris le taureau par les cornes. Les premières analyses déterminent que la souche aphteuse n'est pas connue en Algérie. Cette souche dite «O» répertoriée par l'OIE zonifiée en Libye. Les vaccins furent rapidement combinés donnant un anti-aphteux AO. Actuellement, notre voisin tunisien n'arrive plus à maîtriser les épizooties et toutes les maladies affectent ses cheptels dont la peste des petits ruminants. Si le virus de la peste a été introduit dans des flacons portant prescription anti-aphteuse, c'est un acte assassin. Ceux qui qui l'ont introduit en sont responsables. L'Etat doit prendre les décisions adéquates.