Le dossier des 600 logements sociaux de Berka Zerga, des 3.000 de Sidi Amar livrés à l'abandon ou détournés depuis un peu plus d'une année dans la wilaya de Annaba est revenu au devant de l'actualité ce samedi. Les logements en question s'ajoutent à plusieurs centaines d'autres sociaux et localtifs aidés ainsi que les vieilles bâtisses et équipements du patrimoine immobilier public disparus. L'enquête préliminaire qu'auraient entamée les services de la wilaya permet de dire qu'ils ont fini dans l'escarcelle du précédent chef de l'exécutif local Mohamed Salamani. Il est, aujourd'hui wali de Boumerdès. Avec la complicité du DG de l'OPGI Annaba Benchadi et l'implication forcée de l'ex-directrice de l'urbanisme, il s'est bâti une fortune. A ces magouilles sur les logements, s'ajoute celui des marchés publics douteux et la nomination à des postes stratégiques de la wilaya de cadres dont l'incompétence est avérée. Ces faits officiellement dénoncés et matériellement prouvés sont à l'origine de la grande colère qui caractérise les populations des 12 communes. La toute dernière est celle de Séraïdi. Elle s'est exprimée ce dernier mercredi avec des mots d'ordre appelant le wali de Annaba a engagé des poursuites judiciaires. Sont principalement ciblés les deux principaux auteurs que sont le précédent wali Salamani et son complice anciennement directeur de l'OPGI. La colère des habitants de Séraïdi village haut perché et isolé sur les hauteurs de l'Edough s'explique également par le dénouement total dans lequel vivent les quelques 8000 habitants. C'est ce qui a été mis en relief lors de la dernière sortie du wali actuel Tewfik Mezhoud venu s'inquiéter du sort de ses administrés dans le cadre d'une visite de travail et d'inspection. Les citoyens se sont exprimés. Ils ont exploité la présence des directeurs de l'exécutif de la wilaya, des élus de la commune et des représentants de la société civile pour pointer du doigt les pratiques du précédent wali. Notamment les engagements qu'il a pris pour améliorer leur cadre de vie et leur quotidien. Il ressort au regard de sa gestion du dossier de la commune de Seraïdi comme celui des onze autres, Med Salamani n'a rien fait si ce n'est la réalisation de terrains de football de proximité. Les factures y afférentes mériteraient un contrôle pointu. Des sources non vérifiées indiquent que c'est la même entreprise privée qui a bénéficié de tout le programme d'une douzaine de ces stades de proximité. Au même titre d'ailleurs que les logements sociaux. Ceux-ci constituent 60% du parc immobilier de Annaba. Aujourd'hui, il est question de matérialiser des projets de logements sociaux dans la commune côtière de Chétaïbi. «Ce qui permettrait à notre commune de stimuler son tourisme, de créer des emplois pour nos jeunes et surtout de relancer les activités socio-économiques telle celles de l'exploitation des mines, de la pêche et de l'aquaculture», ont affirmé plusieurs citoyens de cette commune chef-lieu de daïra qu'est Chétaïbi. Les appels des citoyens d'une commune à une autre sur tout le territoire de la wilaya, semblent avoir été entendus par la wilaya. A ce niveau, l'on ne s'est pas arrêté à cet aspect des revendications. Il a été également question de transports publics. Du fait de son enclavement, censé être un facteur de développement touristique de toute la région, Chétaïbi se meurt dès 15h00 été comme hiver. Si les taxis se raréfient en fin d'après-midi, les transporteurs publics deviennent invisibles. Cette situation nuit au développement de beaucoup d'autres secteurs névralgiques. Avec l'implantation des 250.000 familles appelées à occuper les logements de divers segments à Draa Erich dans la commune de Oued El Aneb passage oblige pour rejoindre Chétaïbi, les problèmes devraient se multiplier. Les élus et les membres de l'organisation civile ont également appelé le directeur de l'exécutif local à déposer plainte non seulement pour l'abandon et le détournement de 3.600 logements sociaux, terrains comme celui de l'alun et autres, mais aussi pour les signatures portant sur les attributions d'une cinquantaine de logements sociaux. Ces signatures ont été réalisées après la passation de consignes entre les deux walis. Profitant de l'absence quelques minutes de son homologue, Mohamed Salamani en a profité pour signer les dites décisions alors qu'il n'avait plus compétence pour le faire.