Il y a bien des conférences de presse qui sont citées comme étant des références, et il y a celles qui se font vite oublier. Celle qui vient d'être animée par le président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar, au terme de l'Assemblée générale ordinaire tenue au CTN de Sidi Moussa, ce 30 avril 2019, risque de ne pas faire partie du registre référentiel des sorties médiatiques. Il y a eu deux phases de jeu. La première s'est jouée avant l'AGO où des présidents de clubs de l'USMB, RCK, CRB, CSC, JSK, NCM, RCR et de la JSS se sont engagés à s'opposer à l'adoption des deux bilans. Ils avaient appelé à boycotter ce rendez-vous en signe de protection de ce qui caractérise le fonctionnement de la LFP et la seconde phase s'est jouée en pleine conférence où malgré les quelques réactions électriques les bilans ont été adoptés. Bizarrement, le discours attendu a changé et l'amitié sportive a vite retrouvé ses caprices au moment où l'incompréhension des uns et des autres battait son plein. «Une saison où les textes ont tout simplement été violés, les membres de la commission de discipline restent indisciplinés, non respect des textes, une saison déréglée par des comportements de quelques arbitres et des commissaires aux matchs, une saison où les voix ne cessaient de s'élever pour exiger un holà. Mais la majorité des présidents s'est vite ralliée pour renoncer à ce qu'ils souhaitaient avant l'AGO...» «C'est tout le monde qui dit le contraire... Quant à moi, il n'est pas question de me taire. Il a osé m'évoquer en mon absence dans la salle, le courage, voire même le professionnalisme veut que cela devrait se faire en ma présence, mais il a préféré me fermer la porte et refuser de me laisser pendre part à l'AGO. Qu'il sache que je continuerai à lutter contre cet homme qui veut diriger avec la complicité de quelques présidents de la Ligue à sa manière. A ceux là, nous disons, non. Nous continuerons à nous battre». Voilà les quelques réactions à chaud de quelques présidents qui refusent de se soumettre à ce style de gestion. Il manquait ce virus de curiosité lors de la conférence de presse animée par le président du football professionnel. Premier constat. Ce n'est assurément pas un exercice inédit pour lui, qui est habitué à ce genre de communication avec les médias. C'et même une victoire pour Medouar qui constate qu'il pouvait corriger quelques journalistes en leur enseignant comment travailler. Une occasion de dénoncer ceux qui défilent sur les plateaux de télés, ceux là même qui se considèrent, dira-t-il, comme juristes alors qu'«ils ne maîtrisent absolument rien, les textes qu'ils évoquent sont dépassés, qu'ils se taisent», ajoutera-t-il. Dans ce même élan, il ira plus loin en remettant en question les informations que rapportent quelques supports médiatiques. Sauf qu'en face, les questions ne le dérangeaient pas pour autant et souvent son manque de diplomatie faisait de cette conférence, un espace où son comportement prenait l'allure d'un professeur en plein cours de droit. Il dominait même le débat. Il ose critiquer quelques experts qui «s'amusaient» à faire croire, qu'ils maîtrisent les textes. Il évoquera la programmation des matchs, les raisons de sa perturbation, les faveurs accordées aux uns et aux autres, il dénoncera les meneurs, ceux qui visent à déstabiliser la LFP, il rassurera son monde quant à l'excellente relation avec le président de la FAF et avec les membres du bureau exécutif, «il n'existe, dira-t-il, aucune luminosité aucune, évoquant le fonctionnement de la CD. Il invitera les journalistes à questionner son président. Il vous dira que les textes sont respectés à la lettre», affirmera-t-il. Lors de cette conférence de presse, il manquait le choc des mots que l'on retrouve généralement lors de pareils espaces. Il manquait enfin cette confrontation d'informations entre celle du terrain et celle des bureaux... Il y a un terrible écart que le citoyen souhaiterait comprendre. Un décalage qui empoisonne son monde. Les questions posées mettaient plus à l'aise l'orateur que le téléspectateur qui voulait comprendre. La conférence de presse prenait une allure d'une discussion de café. Enfin, il invitera toutes personnes à enquêter sur son mode de vie. Pour l'heure, ce qui intéresse le monde sportif, c'est bien la transparence dans le fonctionnement des rouages de la LFP.
