Les grosses pluies avec froid et vents forts qui ont affecté presque l'ensemble du pays et qui persisteront encore tout au long des prochains jours, ont révélé des insuffisances criardes dans la prise en charge du réseau d'assainissement et l'entretien dans la majorité des communes. C'est notamment le cas dans la commune chef-lieu où en termes d'hygiène, la situation a atteint le seuil de l'intolérable. Elle risque même de devenir un facteur d'épidémie de peste et de choléra en l'absence d'une sérieuse prise en charge des élus majoritairement FLN. Ces derniers se sont inscrits depuis longtemps aux abonnés absents. Affirmant à qui veut les entendre ne plus être concernés par la gestion de l'environnement et du cadre de vie des habitants qu'ils sont censés représenter, d'autres se préoccupent plus de leur devenir politique dans les officines de leur parti. Le mépris qui est ouvertement affiché à leur encontre depuis le 22 février 2019, leur impose d'entrer dans le jeu des manipulations dans les coulisses du FLN local. Ce qui a eu pour conséquences, le laisser-aller quotidien dans la prise en charge des conditions de vie de la population du chef-lieu de wilaya. Comme dans les cités à forte densité d'habitants Oued Eddeheb, Didouche Mourad, Seybouse, Plaine Ouest, Sidi Aïssa, la Vieille-ville, Cité Aux As et bien d'autres. Tant de cites, quartiers et sites où avec la stagnation des eaux générée par des conduites en mauvais état, les habitants sont soumis de jour comme de nuit à un ballet infernal de moustiques aux rongeurs et au croassement tonitruant des grenouilles. D'où le misérabilisme apparent qui donne plus de consistance à la situation de sous-développement. Celle-ci caractérise ces derniers mois la ville qui, il y a quelques années, était qualifiée de coquette. Saisis, les élus APW et APC restent passifs ou n'interviennent que sur des sites d'habitations occupés par leur famille, des proches ou d'amis. Notamment les sites de résidence de hauts fonctionnaires et autres décideurs locaux. Dans le lot, il y a les sites domaniaux destinés au passage du réseau d'assainissement que quelques habitants assurés de l'impunité ont squattés. Cette situation est devenue récurrente avec des infractions aux lois portant respect de l'environnement, de l'urbanisme et protection du cadre de vie des habitants. Face à l'indifférence des élus, particulièrement les chefs de secteur invisibles sur le terrain, la situation a atteint le point de non-retour malgré les moyens humains et matériels dont dispose la commune du chef-lieu. « Les élus se sont portés candidats à un siège au conseil communal pour prendre en charge divers aspects liés aux conditions de vie des habitants. Ils ne sont, donc, pas là pour applaudir les misères des populations qui refusent de subir l'inacceptable et de vivre au contact direct des rongeurs et des batraciens », cette expression de colère difficilement contenue, est significative de l'impatience des citoyens. Ce que semble avoir pris en considération Ce dernier dimanche le wali de Annaba Tewfik Mezhoud. Il a appelé les représentants des comités de quartiers à une réunion à même de permettre de passer en revue les problèmes que vivent les habitants. A cette réunion participent également, les élus des 12 communes, des membres de l'Assemblée Populaire de Wilaya et les représentants des différentes directions de l'exécutif local. En ce temps de hirak, c'est à ce niveau que se joue l'avenir de tout projet de changement dans la gestion des collectivités locales à travers le pays. Il faut dire que les élus qui composent le conseil communal d'Annaba paraissent être les adversaires du développement et de tout progrès économique et social local. Pis, la majorité d'entre eux s'érigent en obstacles parfois insurmontables et en un vrai goulot d'étranglement sur le chemin de tout changement. Ils paraissent se sentir à l'aise dans le gros village lacustre qu'est devenue Annaba. La ville se noie sous les tas d'immondices. Annaba se transforme en un immense marécage à la moindre averse. C'est à croire que ces élus fuient leur responsabilité traduite comme impuissance ou de la paresse déguisée. Face à cette situation, rares sont les élus à tenter de desserrer l'étau dans une APC composée de partisans du moindre effort. Il y a aussi ceux toujours empressées à approuver les décisions d'une autorité établie sans pour autant les appliquer. Ils se limitent juste d'un coup de balai devant leur maison et combleront quelques nids de poules. Ils ne font pratiquement rien pour sortir des sentiers battus.