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L'Algérie n'étant pas en faillite, il n'y aura pas d'implosions mais de vives tensions budgétaires et sociales
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 08 - 2019

La situation financière de l'Algérie aujourd'hui est de loin moins dramatique, à la veille du soulèvement d'octobre 1988.
En cette rentrée sociale 2019, il y a quatre raisons de penser que les revenus de l'Etat peuvent encore servir de «tampon social de façon temporaire mais rendant urgent des réformes économiques structurelles (économiques et politiques) impératives afin d'éviter l'implosion sociale horizon 2021/2022.
Les quatre raisons
- Premièrement, l'Algérie n'est pas dans la situation de 1986, où les réserves de change étaient presque inexistantes avec un endettement qui commençait à devenir pesant. Cependant en cas de non résolution de la crise politique, bien que la dette extérieure varie entre ½% du PIB, extrêmement faible, les réserves de change clôtureront entre 58/59 milliards de dollars fin 2019 avec 36 /37 milliards de dollars fin 2020, 16/18 milliards de dollars fin 2021 e tle risque d'une cessation de paiement durant le premier semestre 2022. Comme impacts une très grave crise économique, sociale et politique avec la perte de l'indépendance politique, sécuritaire et économique. Ces niveaux de réserves de change, fonction du cours des hydrocarbures, représentant directement et indirectement 98% des entrées en devises, si elles sont bien utilisées, peuvent à la fois servir de tampon social et permettre la dynamisation du tissu productif, à condition de changer de politique économique et de résoudre la crise politique pour attirer des investisseurs potentiels.
- Deuxièmement, vu la crise du logement, le regroupement de la cellule familiale concerne une grande fraction de la population et les charges sont payées grâce au revenu familial global. Mais il faut faire attention : résoudre la crise du logement sans relancer la machine économique prépare à terme l'explosion sociale.
- Troisièmement, grâce à leur travail mais également aux subventions étatiques, les familles algériennes ont accumulé une épargne sous différentes formes. Cependant, il suffit de visiter les endroits officiels de vente de bijoux pour voir qu'il y a «déthésaurisation» et que cette épargne est, malheureusement, en train d'être dépensée face à la détérioration de leur pouvoir d'achat. Cela peut tenir encore deux ans. A la fin de cette période tout peut arriver. Car pour qu'un ménage vivant seul avec deux ou trois enfants puisse subvenir à ses besoins, il lui faut un revenu minimum net entre 50.000/60.000 dinars/mois, à condition que ce ménage n'ait pas contracté de prêts voitures ou de logements où qu'il ne paye pas un loyer exorbitant.
- Quatrièmement, l'Etat, dans toutes les lois de finances de 2019, et certainement celle de 2020, continue à subventionner les principaux produits de première nécessité, encore que cela est injuste,celui qui perçoit 30.000 dinars mois bénéficiant des mêmes subventions que celui dont le revenu dépasse 300.000 dinars, devant aller, comme je le préconise depuis 2008, vers des subventions ciblées budgétisées par le parlement. Pour 2019, une enveloppe budgétaire de 1.763 milliards de DA a été allouée aux transferts sociaux (contre 1.760 milliards de DA en 2018), soit près de 21% de la totalité du budget de l'Etat de l'année 2019. Les crédits budgétisés pour les transferts sociaux couvriront notamment plus de 445 mds DA destinés au soutien aux familles, tandis que près de 290 mds DA seront attribués aux retraites, et auxquels s'ajoutera une dotation d'appui de 500 mds DA à la Caisse Nationale des Retraites (CNR). Ces transferts sociaux comportent également près de 336 mds DA pour la politique publique de santé et plus de 350 mds DA pour la politique publique de l'habitat auxquels s'ajouteront près de 300 mds DA mobilisés pour ce secteur par le Fonds National d'Investissement (FNI).En revanche, moins de 40% de la population algérienne ont un véhicule et le relèvement du prix du gasoil et de l'essence est relativement faible comparé au prix international.
Les dirigeants doivent donner l'exemple en matière d'austérité
En cas de tendance à l'épuisement des réserves de change qui tiennent la cotation du dinar à plus de 70%, sans compter les impacts désastreux du financement non conventionnel (planche à billets sans contreparties productives), il ya risque d'augmentation du prix de certains produits se répercutera en chaîne sur l'ensemble des segments concernés (voir les mises en garde-mebtoul www.golgle.com 2018). A court terme, cette situation est maitrisable, sous réserve d'une plus grande rigueur budgétaire et d'une lutte contre les surcoûts, le gaspillage et la corruption. Avec la baisse des recettes de Sonatrach, il est indispensable d'accroître la fiscalité ordinaire : c'est là un exercice difficile sans pénaliser les activités productives et les couches les plus défavorisées. Il faut être aussi conscient que sans réformes structurelles, évitant les replâtrages et les discours populistes, l'implosion sociale est inévitable horizon 2020/2025.
L'inflation joue toujours comme facteur de redistribution des revenus au profit des revenus variables et il appartient à l'Etat de concilier l'efficacité économique et une profonde justice sociale, laquelle n'est pas antinomique avec l'efficacité. Tous les appareils de l'Etat doivent donner l'exemple. J'avais préconisé, lors d'une conférence devant les membres du gouvernement le 26 novembre 2014, une taxe sur les transactions spéculatives, que les responsables au plus haut niveau (présidence, gouvernement, hauts cadres de l'Etat, députés, sénateurs, etc.) dont el salaire est supérieur à 250.000/300.000 dinars mois versent 10% de leurs salaires sà un fonds de solidarité parallèlement à la création d'un comité de crises composé d'experts indépendant loin de toutes tutelles administratives. Certes, une telle attitude n'aura pas une importante répercussion sur le budget de l'Etat mais ce sera un symbole fort pour mobiliser la population.
Malheureusement nous avons assisté à des discours creux populistes de ceux qui devaient donner l'exemple et dont les actions de justice actuelles ont montré qu'ils étaient guidés par leurs propres intérêts et leurs familles et non par les intérêts supérieurs du pays, ayant contribué à la dilapidation de l'Algérie.
Des actions urgentes pour récupérer ces biens mal acquis tant au niveau national qu'international sont nécessaires pouvant également jouer comme tampon social. Mais il faut être réaliste. Si les transferts illicites de capitaux sont dans des paradis fiscaux ou en actions ou obligations anonymes, il sera difficile de les récupérer, concernant uniquement des biens ou placements réels tangibles tant en Algérie qu'à l'étranger en cas où l'Algérie a des accords internationaux avec certains pays où les procédures risquent d'être longues.
Résoudra la crise politique pour éviter l'implosion sociale horizon 2021/2022
La solution la plus durable passe par une nouvelle politique socio-économique, l'actuelle conduisant le pays droit au mur, dans le cadre des valeurs internationales, indissociable de la résolution de la crise politique afin de faire de l'Algérie un pays émergent et elle en a les potentialités sous réserve d'une meilleure gouvernance et la valorisation du savoir.
L'Algérie a besoin d'une nouvelle stratégie, loin des slogans creux populistes, s'adaptant au nouveau monde, de la CONFIANCE pour sécuriser son avenir, de s'éloigner des aléas de la mentalité rentière, de réhabiliter le travail et l'intelligence, de rassembler tous ses enfants et toutes les forces politiques, économiques et sociales, évitant la division sur des sujets secondaires.
Cela implique la.refondation de l'Etat et la moralisation de la société algérienne renvoyant à l'actualité des analyses ibn khaldoudiennes de décadence de toute société anémique : méditons les expériences du syndrome hollandais (corrélation entre l'aisance financière et la corruption généralisée), la Roumanie communiste qui avait une dette extérieure zéro mais une économie en ruine et une misère croissante et récemment la semi faillite du Venezuela première réservoir pétrolière mondiale.
Les différentes composantes de notre société, doivent concourir ensemble à la paix, à la sécurité et à la stabilité condition de profondes réformes permettant un développement durable au profit de tous les Algériennes et Algériens... Aussi, face aux événements actuels, où partis du pouvoir et partis de l'opposition avec leurs organisations satellitaires ont été hors circuit, face à une jeunesse dynamique et responsable (voir nos contribution à l'American Herald Tribune du 11 août 2018 «Dr Abderrahmane Mebtoul Algeria Still Faces Significant Challenges» (USA) qui a montré sa maturité et à nos forces de sécurité qui ont su gérer ces évènements avec une grande responsabilité, il ne faut pas oublier l'Economique où avec la tendance actuelle de statut quo, il y a risque d'une dégradation rapide de la situation économique et par voie de conséquence sociale, horizon 2021/2022 avec des incidences dramatiques sur le plan économiques, sociales et géostratégiques, d'où l'importance de trouver rapidement des solutions à l'actuelle crise politique.
Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international


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