Organisé durant les quelques jours écoulés, le Salon International de l'Agriculture, de l'Elevage et de l'Agroéquipement (Sipsa-Filaha 2019) a valu par la présentation d'une serre multi-chapelle. Elle est de fabrication algéro-espagnole appelée à être fabriquée en Algérie sur la base d'un partenariat algéro/espagnol. Ce dernier serait leader international en la matière,des équipements agricoles, de l'élevage et de l'agroéquipements. La manifestation a permis à l'Entreprise Nationale de Tubes et Transformation de Produits Plats (Anabib), filiale du groupe Imetal de faire connaître aux agriculteurs et autres intéressés, les produits modernes et innovants en matière d'irrigation qu'elle a lancés. Il s'agit notamment, d'un pivot d'irrigation à même de fonctionner à l'énergie photovoltaïque. Il est doté d'une commande à distance pour la télégestion. Il est aussi question d' un prototype «made in Algeria» de module de serre multi-chapelle. C'est dire ce que ce Salon apporte comme nouveauté au profit du développement agricole. D'autant que les deux derniers projets ont été développés par l'unité Irragrisde Bordj-Bou-Arréridj, spécialisée dans les produits d'irrigation et de plasticulture. Les novateurs ont précisé que l'utilisation de l'énergie solaire a été développée en partenariat avec l'Unité de Développement des Equipements solaires UDES/CDER. Il s'agit d'un prototype de kit photovoltaïque qui, à l'essai, a permis de faire fonctionner un pivot de 4 hectares pour une durée de 4 heures. Les responsables d'Anabib, le porteur du projet, ont affirmé que dès 2020, ils sont à même de présenter à leurs clients, notamment ceux du Sud du pays, une solution complète de la gamme en remplacement des autres solutions onéreuses. Il reste qu'à ce Sipsa-Filaha 2019, l'on a occulté les problèmes de la contamination du sol et des différentes cultures agricoles, apicoles, aquacoles, apicoles et autres élevages bovins, ovins, caprins… A ce Salon que le ministre, tout aussi occultée a été la question d'importantes surfaces agricoles arables détournées au profit de l'immobilier ou pour être transformées en dépotoirs représentant un véritable danger aussi bien pour la faune et la flore que pour les êtres humains. Il n'a pas été question de l'occupation illicite du patrimoine des Offices Algériens Interprofessionnels des Céréales. (OAIC), des Coopératives des Céréales et des Légumes Secs (CCLS). Les animateurs de ces deux institutions agricoles véritables soutiens de base des agriculteurs, ont assisté impuissants au bradage de leurs biens et équipements. C'est ce qui est arrivé à Annaba où plus de 4 ha de terre classée «A» auraient été transformés en béton n'était la réaction des agriculteurs. Derrière les auteurs de cette démarche qui, finalement, a été annulée, il y a des dizaines d'autres. Telles celles qui font la richesse de certains membres de la Chambre d'agriculture. Elle est gérée depuis une vingtaine d'années sous une forme tournante par quatre mêmes individus. Hier, fière de son label «Miel de l'Edough» une appellation d'origine que lui envie de nombreux apiculteurs de par le monde, «Miel de l'Edough» n'est plus ce qu'il était. Des mains inexpertes s'en sont accaparées pour le livrer à l'abandon. Et dire qu'il faisait la fierté des Algériens grâce au label qu'il a réussi à décrocher en participant à de nombreux concours de par le monde. Une situation similaire d'abandon et de laissez-aller est vécue à Sougueur et Takhemaret. Dans ces deux importantes communes rurales de la wilaya de Tiaret, l'on se prépare à dépecer en contrepartie de quelques bouchées de pain, des hangars. Les anciens locataires entre agriculteurs et éleveurs ont été contraints de louer ou acquérir à des prix faramineux d'autres locaux. Bien que saisis, la wilaya et le ministère n'ont pas réagi. Mais il y a plus grave. Telle la semence de tomate industrielle d'importation infectée. En provenance d'Italie, elle accède au marché algérien sans contrôle phytosanitaire préalable. La contamination des produits agricoles introduits dans notre pays est importante. Particulièrement ceux en provenance de l'Europe (Italie/Espagne/Turquie). Ces pays ont transformé l'Algérie en un immense dépotoir. Ils y déposent leurs déchets sous la forme de produits sous emballage plastique ou de matières chimiques impropres à la consommation. De nombreux chercheurs, techniciens et agriculteurs ont donné l'alerte, en vain. Cette manière de faire est une véritable bombe à retardement. Elle n'a pas été abordée lors de la visite du Salon par le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chérif Omari. L'on n'a pas abordé aussi le secteur de l'aquaculture et de la pollution marine. Particulièrement en ce moment où se multiplie la création des projets aquacoles un peu partout à travers les régions du pays y compris au Sud.