Le Président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré l'état d'urgence dans la capitale du pays en raison des émeutes organisées dimanche par les partisans de l'ancien chef d'Etat Jair Bolsonaro. Il a lu le décret en présence des journalistes. «Décret sur l'intervention de l'Etat dans le district fédéral de la capitale afin de contenir les troubles à l'ordre public jusqu'au 31 janvier 2023», a déclaré le Président. Il a précisé que les autorités reprendraient la gestion des organes de sécurité publique pendant cette période. Comme l'a fait remarquer Lula da Silva, les fonctions de sécurité à Brasilia sont selon la loi confiées à la police militaire du district fédéral, qui, selon lui, «n'a rien fait». «Je parlerais d'incompétence, de manque de volonté ou même de malveillance de la part des responsables de la sécurité dans le district fédéral. Et ce n'est pas la première fois», a-t-il ajouté. Selon le chef de l'Etat, une telle inaction de la part des forces de l'ordre ne doit pas rester impunie. «Ils ne peuvent pas exercer leurs fonctions dans les forces de l'ordre puisque la société brésilienne n'a pas confiance en eux», a souligné le Président. Les partisans de M. Bolsonaro ont affronté la police dimanche et ont pénétré de force au Congrès (Parlement), au palais présidentiel et à la Cour suprême. Le petit nombre de gardes présents dans les bâtiments administratifs vides le dimanche n'a pas pu repousser les manifestants qui ne reconnaissaient pas les résultats de l'élection présidentielle d'octobre. Selon les premières estimations, environ 5 000 personnes ont pris part aux émeutes. Les forces de sécurité ont utilisé des fumigènes et des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants, notamment depuis un hélicoptère. La police a réussi à reprendre le contrôle des bâtiments attaqués et les personnes arrêtées ont été envoyées au poste de police. Il n'y a pas eu de rapports officiels sur d'éventuelles victimes jusqu'à présent. Le socialiste Lula da Silva a pris ses fonctions de Président du Brésil le 1er janvier, en battant l'ancien chef de l'Etat au second tour des élections. L'écart entre eux était d'environ deux millions de voix. Le conservateur Jair Bolsonaro n'a pas reconnu sa défaite et ses partisans sont descendus en masse dans les rues pour exiger que Lula da Silva soit empêché de prendre ses fonctions. Fin décembre 2022, l'ancien Président a quitté le pays pour les Etats-Unis.
