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L'opérationnalité de la restructuration du secteur public suppose de profondes réformes structurelles et l'émergence de managers dynamiques libérés des contraintes bureaucratiques
Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 05 - 2024

Pour le ministre de l'Industrie, lors du forum à El Moudjahid le 12 mai 2024, je le cite : « Si le secteur public est arrivé à cet état, c'est dû au management avec la décision prise en 2018 de créer les fameux groupes industriels et pour réduire l'impact de cette structuration handicapante pour le management, c'est la mise en place du contrat de performances pour encourager les managers avec une projection de 10% du PIB du secteur industriel horizon 2027, et l'erreur concernant les privatisations de certaines entreprises publiques en difficultés, c'est que l'on ne privatise pas un tas de ferraille mais des entreprises rentables ».
Premièrement, sur le plan politique, la faiblesse de visions stratégiques, notamment le domaine industriel étant un segment parmi tant d'autres, amplifiée par une bureaucratie étouffante qui produit d'ailleurs la l'extension sphère informelle favorisant la corruption, qui selon le rapport officiel de la Banque d'Algérie ( source officielle APS) a ainsi atteint 60 milliards de dollars à septembre 2023 au cours actuel de 134 dinars un dollar, soit environ 33% de la masse monétaire en circulation contre 55 milliards de dollars à septembre 2022.
Or, ce processus complexe suppose la confiance en les institutions et un consensus social afin d'aplanir les divergences profondes entre les conservateurs rentiers qui ont peur de perdre leurs privilèges et les réformateurs. Il s'agira de montrer grâce à une communication intelligente que les gagnants de demain grâce aux réformes seront plus nombreux que les perdants d'aujourd'hui ce qui permettra de mettre fin aux chevauchements entre différents acteurs qui se télescopent alors que s'impose la cohérence et la visibilité et une nette volonté politique d'une libéralisation maîtrisée assurant la nécessaire cohésion sociale car sans réformes profondes notamment des institutions centrales et locales avec , une réelle décentralisation autour de cinq à six grands pôles économiques régionaux et du système financier poumon des réformes dans toutes sa composante, banques, domaine, fiscalité, douane et du système socio- éducatif, nerf de la création de la valeur, il est utopique de prévoir un développement durable durant les prochaines années. Deuxièmement, nous avons assisté à des filialisations non opérantes dont l'objectif était la sauvegarde du pouvoir bureaucratique.
Or, c'est le fondement de la réussite tant de l'ouverture partielle ou totale du capital d'une entreprise publique.
Troisièmement, le patrimoine est souvent non défini (absence de cadastre actualisé, numérisé) pose la problématique de l'inexistence des titres de propriété fiables sans lesquels aucun transfert de propriété ne peut se réaliser. Il s'agira de revoir les textes juridiques actuels contradictoires, surtout en ce qui concerne le régime de propriété, pouvant entraîner des conflits interminables d'où l'urgence de leur harmonisation par rapport au droit international.
Quatrièmement outre des mécanismes pour régler les fluctuations du tau de change qui se répercute sur les comptabilités des entreprises, le dinar algérien étant passé d'environ 4,20 dinars un dollar vers les années 1980, 71,50 en 2000, et 137/ 134 dinars un dollar entre 2023 et mai 2024, souvent les entreprises publiques ont des comptabilités défectueuses de la majorité des entreprises publiques. La comptabilité analytique et la comptabilité des sociétés pour les grandes entreprises, donnant souvent des bilans consolidés, pour déterminer exactement les centres de coûts par sections est pratiquement inexistante ne répondant pas aux normes internationales, ce qui rend difficile les évaluations d'où l'urgence de la réforme du plan comptable actuel inadapté et la dynamisation de la bourse d'Alger qui doit être relié aux réseaux internationaux. Cinquièmement, nous avons assisté à la non-préparation de l'entreprise à la privatisation, certains cadres et travailleurs ayant appris la nouvelle dans la presse, ce qui a accru les tensions sociales. Or, la transparence est une condition fondamentale de l'adhésion tant de la population que des travailleurs à l'esprit des réformes liées d'ailleurs à une profonde démocratisation de la société. Sixièmement, nous avons la non-clarté pour la reprise des entreprises pour les cadres et ouvriers supposant la création d'une banque à risque pour les accompagner sous réserve qu'ils possèdent le savoir-faire technologique, organisationnel et commercial. Septièmement, bon nombre d'entreprises publiques croulent sous le poids des dettes et créances douteuses, les banques publiques étant malades de leurs clients, la majorité des entreprises publiques étant en déficit structurel, endettés, tant pour la partie libellée en dinars qu'en devises. Huitièmement, les délais sont trop longs avec des chevauchements de différents organes institutionnels entre le moment de sélection de l'entreprise, les évaluations, les avis d'appel d'offres, le transfert, pour décision au gouvernement et la délivrance du titre final de propriété alors qu'en ce monde, les capitaux mobiles vont s'investir là où les obstacles économiques et politiques sont mineurs, le temps étant de l'argent.
Neuvièmement, les répartitions de compétences devront être précisées où il est nécessaire de déterminer qui a le pouvoir de demander l'engagement d'une opération de privatisation, de préparer la transaction, d'organiser la sélection de l'acquéreur, d'autoriser la conclusion de l'opération, de signer les accords pertinents et, enfin, de s'assurer de leur bonne exécution. Dixièmement, les privatisations, qu'elles soient totales ou partielles, menées, présentent l'avantage de renforcer la capitalisation boursière d'une place, d'augmenter considérablement le nombre des transactions et d'améliorer la liquidité du marché et, partant de là, la capacité d'attraction de l'épargne étrangère, entrant dans le cadre de l'adaptation aux nouvelles mutations mondiales et notamment de répondre aux exigences des accords signés par l'Algérie concernant les accords de libre-échange avec le monde arabe, avec l'Afrique et avec l'Europe et de l'éventuelle adhésion aux Brics qui ont des incidences sur la gestion des entreprises publiques et privées qui doivent s'adapter à la concurrence internationale
En conclusion, au-delà de toutes nouvelles organisations des entreprises publiques ou de tout code d'investissement, l'Algérie a surtout besoin d'une planification stratégique, évitant le replâtrage et le juridisme qui n'est pas une fin en soi, car c'est tout l'éco-social du pays qu'il faut adapter aux nouvelles exigences. Et dans ce cadre que l'on ne doit pas pas oublier la gestion des administrations centrales et locales et des services collectifs ignorant pour la majorité les règles élémentaires de la rationalisation des choix budgétaires, dont l'Etat met à chaque loi de finances des montants importants. Concernant l'ouverture du capital des entreprises publiques, c'est un processus éminemment politique et chaque pays, en fonction de ses réalités et des contraintes, se doit de mettre en place les politiques économiques les plus adaptées. Avec un rôle stratégique de l'Etat régulateur, pour éviter les effets pervers du tout marché qui n'existe nulle part ailleurs. Ce qui est stratégique aujourd'hui ne peut pas l'être demain, devant être appréhendé, non en statique mais en dynamique en fonction des nouvelles mutations tant internes que mondiales.
L'Algérie ne vit pas isolé étant dans un monde interdépendant avec de profonds changement géostratégiques s' orientant vers un monde multipolaire qui sera dominé par les nouvelles technologies (transition numérique), la transition énergétique afin de faire face aux impacts négatifs du réchauffement climatique et les marchés financiers dont les transactions internationales boursières ont dépassé (source FMI) plus de 100.000 milliards de dollars en 2023, proche du PIB mondial. Toutes ces transformations peuvent accroître les inégalités tant interplanétaires qu'au sein des Nations. .D'où l'importance de trouver de nouveaux mécanismes pour éviter les fractures sociales mais devant être conscient que la justice sociale ne signifie pas égalitarisme source de démotivation, mais recouvre la nécessité d'une transformation entre 2024/2030, de l'Etat providence par la formulation d'un nouveau contrat social qui devra concilier les principes de l'efficacité économique et la cohésion sociale.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités
Expert international


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