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Islam : Pratique et spiritualité
Publié dans La Nouvelle République le 23 - 03 - 2025

Ramadan chaque année nous offre l'occasion de constater, par le vécu intérieur, le lien intrinsèque entre pratique et spiritualité. Jeûner augmente incontestablement notre perception mystique, et ce surcroît nous fait aimer le jeûne. En conséquence, la difficulté de cette pratique obligatoire s'efface du fait même des grâces qu'elle nous procure ; n'en est-il pas ainsi de toutes pratiques obligatoires en Islam.
Les cinq piliers
Il est donc étrange de constater que ces deux notions, pratique et spiritualité, soient le plus souvent mises en opposition. Ceci, tant par les tenants d'une sèche orthopraxie de détails, une ritualisation du rituel, que par nombre de ceux qui se réclament de la mystique, une spiritualisation du spirituel.
Cependant, à l'évidence, toute pratique religieuse est une passerelle vers la spiritualité. Encore faut-il définir ce qu'est la spiritualité. S'il s'agit d'un discours philosophico-gnostique, on conçoit qu'un tel système d'abstraction puisse trouver autosatisfaction ; le narcissisme de l'âme intellectuelle se dispense aisément de la pesanteur physique des pratiques religieuses...
S'il s'agit de rechercher, ressentir, percevoir la présence divine en soi comme un pur don, non point une immanence mais une grâce émanant de l'Absoluité, alors, l'astreinte, l'ascèse, la persévérance sont voie royale pour qui recherche le Roi. La pratique révèle ici sa signification et son ampleur spirituelle : « (...) Mon serviteur ne s'approchera de Moi par rien qui ne Me soit plus agréable que l'accomplissement des obligations que Je lui ai prescrites... » [1]
Le Jeûne, et nous en faisons largement l'expérience, libère en nous comme une autre dimension. Comme un état d'hypersensibilité, de réceptivité à ce qui d'ordinaire nous entoure mais que le flot de la vie occulte. Plus encore, Ramadân nous rappelle-t-il pas que chacun des cinq piliers est en réalité une pratique visant à accroître notre spiritualité, c'est-à-dire à cheminer sur la Voie.
Le Coran témoigne ainsi du lien direct entre les pratiques obligatoires et l'élévation spirituelle. Ces pratiques sont nombreuses, rituelles, morales, relevant du comportement personnel, de la vie en société, etc. Nous ne considérerons en la présente réflexion que les cinq piliers de l'Islam, étant entendu que l'ensemble de ces règles et pratiques participe à la solidité, l'équilibre, et la perfection du même édifice.
Ce sujet est aussi vaste qu'essentiel, nous ne pourrons donc qu'en donner une modeste synthèse.
La shahâda
La shahâda est le plus vaste champ d'action qui soit, celui de la mise en œuvre du tawhîd. Si elle ne consiste qu'en parole, il s'agit alors d'une attestation de principe ; si elle est témoignage vivant, il s'agit d'une attestation de foi, deux acceptations du verbe « shahida ».
Il n'y a de dieu que Dieu ; ce simple énoncé engage l'homme vis-à-vis de Dieu, il réduit l'ego et ouvre à la perception de l'Unicité. La shahâda est ainsi protection contre le culte de soi ou le culte de rien...Au concret, le vécu de la shahâda éloigne proportionnellement des fausses idoles et des passions, expressions de notre âme. Vivre la shahâda c'est bien évidemment traduire cette conscience en acte : " Certes, ceux qui auront dit : « Notre Seigneur est Dieu. », puis se seront maintenus dans la Droiture... [cette droiture, incluant l'ensemble de nos actes et comportements vécus à la lumière de l'unicité divine, ailleurs tracée par la voie droite, as–sirâta-l-mustaqîm, a pour conséquence une élévation spirituelle] les Anges descendent doucement sur eux... " S41.V30.
A l'attestation de foi correspond une attestation de l'être par rapport à l'Etre, la droiture, la rectitude, indique un parcours vertical conduisant à la connaissance de ce qu'on l'on attestait. Le connaissant, uniquement voulu et attesté par Dieu, ayant accompli en toute équité sa shahâda en l'Unicité sera alors le « témoin » au sens premier du verbe « shahida » : « Dieu en témoigne, car il n'y a pas d'autre dieu que Lui. Les Anges et les connaissants l'accomplissant en toute équité, [témoignent que][2] il n'y a d'autre Dieu que Lui, le Tout-Puissant, le Sage.» S3.V18.
La foi en l'unicité de Dieu, la véridicité par le témoignage, le vécu et le comportement, ceux qui vivent en Dieu, leur Seigneur, seront alors rétribués et illuminés : « Ceux qui croient en Dieu et Son Prophète sont les véridiques. Ils sont les témoins en leur Seigneur, leur récompense et leur lumière leur reviennent...» S57.V19.
La Prière
Si Ramadân est de cycle annuel, la prière à cinq reprises quotidiennes nous invite inlassablement à Dieu. Au delà de l'aspect rituel, temps et forme, l'essence même de la prière est mystique, ce qu'indique peut être le fait qu'elle nous fut prescrite lors de « l'Ascension spirituelle » du Prophète, SBSL, et qu'une sagesse connue consacre : « La Prière est l'Ascension, le mi'râj, du croyant. » [3]
C'est la conscience même de Dieu qui appelle à prier et, en retour, cette démarche exacerbe notre vécu de l'unicité divine. Unicité, prière, progression spirituelle, sont donc intrinsèquement et intimement liées : « En vérité, Je suis Dieu. Nul dieu si ce n'est Moi. Adore-Moi donc, accomplis la Prière pour vivifier Ma présence. » [4] S20.V14.
La Prière, tout comme le Jeûne, par la discipline qu'elle impose et par la proximité qu'elle offre, réalise la purification de l'âme : « Lis et mets en application ce qui t'a été révélé du Livre. Et accomplis la Prière car, certes, la Prière éloigne de l'immoralité et des actes blâmables ; la réminiscence de Dieu est la plus grande chose qu'il soit. Dieu sait ce que vous oeuvrez. » [5] S29.V45.
Essentiellement, la révélation du Coran et Ramadân sont conjoints : « C'est au mois de Ramadân que fut révélé le Coran...» [6] La pratique des tarâwîh unit donc en un même élan la Prière, le Jeûne et le Coran. La veillée de la « Nuit du Destin »[7], « laylatu-l-qadr », en est l'apogée désirée, nuit de descente Angélique et de paix.[8]
De fait, la prière, car tout acte est potentiellement ostentatoire, ne procure bénéfice que dans l'humilité et l'intime sincérité : « Bienheureux les croyants qui prient avec dévotion et se détournent de toute vanité. » S23.V1-3.La pratique sincère de la prière a ainsi une finalité mystique évidente : « (...) prosterne-toi, et rapproche toi. » S96.V19.
Ramadân
Le Jeûne, as–sawm, dérive de la racine « sâma » qui évoque l'immobilité stoïque, le cheval à l'attache, le fait de garder silence, et ainsi se calmer, s'adoucir, puis atteindre son zénith.
Si Ramadân est une astreinte, l'objectif en est la récompense spirituelle voulue par Dieu, le zénith de l'âme. L'étape de la piété dite révérencielle, at-taqwâ, jalonnera la totalité du cheminement : « Ô croyants, il vous a été prescrit le jeûne, tout comme il l'avait été à vos prédécesseurs. Puissiez-vous atteindre ainsi la véritable piété. » S2.V183. L'ascèse, ici celle de Ramadân, a pour but par la lutte contre les passions de l'âme d'approcher, découvrir, puis goûter, la sublime grandeur de Dieu, perception provoquant tout autant l'amour que le respect révérenciel, sens précis du terme « taqwâ ».
Plus encore, le jeûne possède une vertu et une puissance spirituelle intrinsèques : « (...) jeûnez car cela est ce qu'il y a de meilleur pour vous ; puissiez vous savoir ! « (…) Jeûnez...afin que vous puissiez proclamer la grandeur de Dieu... » S2.V1841-185.
Cet état de « crainte révérencielle » aboutit, non à une distanciation respectueuse, mais à une proximité issue d'un double élan et, au sujet des effets du Jeûne de Ramadân et de ce double mouvement, il est dit : « Lorsque Mes serviteurs t'interrogent à mon sujet...En vérité, Je suis proche et Je réponds à l'appel de celui qui Me désire. Qu'ils Me répondent donc vraiment, qu'ils croient en Moi afin de suivre la bonne direction. » S2.V186.
La Zakât
A l'origine, dans le Coran, ce don, fait à Dieu pour Dieu, est une pure aumône : «...le bien que vous dispensez sera à votre total bénéfice à condition que vous le fassiez uniquement en vue de Dieu...» S2.V272.Par la suite, il deviendra une obligation pour qui est « imposable ». Etymologiquement, l'aumône, « sadaqa », indique la « sincérité », et « zakât » la « purification ». L'une comme l'autre, en dehors de leur utilité sociale, sont conçues comme des actions de dimension spirituelle, une Ecole de comportement et d'éducation de l'ego : « Ô croyants, n'annulez pas le bénéfice de vos actes de charité en faisant percevoir au nécessiteux son indigence, tel celui qui dépense ses biens par pure ostentation...» S2.V264.
Dr Al Ajamî


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