Le plan de distribution de l'aide israélienne présenté aux humanitaires de l'ONU, prévoit l'entrée de seulement 60 camions par jour dans la bande de Ghaza, soit « un dixième de ce qui était livré pendant le cessez-le-feu ». La proposition israélienne de lancer une poignée de centres d'aide exclusivement dans le sud de la bande de Gaza créerait un « choix impossible entre le déplacement et la mort » selon l'Unicef. L'enclave palestinienne est soumise à un blocus total de l'aide depuis plus de deux mois et les humanitaires ont averti à plusieurs reprises que la nourriture, l'eau, les médicaments et le carburant commençaient à manquer. «Contrevient aux principes humanitaires fondamentaux » et semble conçu pour « renforcer le contrôle sur les produits vitaux comme moyen de pression». «Il est dangereux de demander à des civils de se rendre dans des zones militarisées pour collecter des rations… l'aide humanitaire ne devrait jamais être utilisée comme monnaie d'échange». Les souffrances des familles épuisées par 18 mois de guerre en mettant leur vie en danger et en provoquant des déplacements massifs, en utilisant l'aide comme « appât », ont estimé des agences humanitaires des Nations Unies, le projet d'Israël de prendre le contrôle de l'aide humanitaire à Ghaza risque d'accroître beaucoup plus de souffrance pour le peuple palestinien, si le plan israélien devait se concrétiser, les personnes les plus vulnérables les personnes âgées, les enfants handicapés, les malades et les blessés qui ne peuvent pas se rendre dans les zones de distribution désignées seraient confrontées à des « défis terribles» pour récupérer de l'aide. Il existe une alternative simple, lever le blocus, laisser entrer l'aide humanitaire, sauver des vies, plus de 1,1 million d'enfants et de 2,1 millions de personnes ne trouvent rien a manger, c'est loin d'être suffisant pour répondre aux besoins. Soulignant le succès de l'augmentation de l'aide menée par les Nations unies pendant le cessez-le-feu, « faciliter l'aide que nous et nos partenaires mettons à disposition à quelques kilomètres de là », juste à l'extérieur de la bande de Ghaza, demande les nations unis. Plus de 3 000 camions d'aide » sont bloqués à l'extérieur de Ghaza à indiqué le plus grand fournisseur d'aide l'UNRWA). L'agence onusienne a déploré le fait qu'un tel « montant » soit gaspillé, alors que la nourriture pourrait être distribuée aux enfants affamés et que les médicaments pourraient être utilisés pour traiter les personnes souffrant de maladies chroniques. Une faim généralisée À l'intérieur de la bande de Ghaza, les équipes d'aide préviennent que la situation est désespérée. « Même les files d'attente pour la nourriture ont disparu parce que la nourriture vient à manquer malgré le blocus imposé par les autorité israéliennes» Plus de 80 cuisines communautaires ont été forcées de fermer depuis la fin avril, en raison du manque d'approvisionnement. Ce nombre augmente « de jour en jour », alimentant la faim « généralisée » à Ghaza. Réfutant les allégations israéliennes selon lesquelles l'aide parvenant à Ghaza a été détournée par des groupes militants ont décrit les systèmes « de bout en bout » mis en place pour contrer ce risque. À indiqué l'OMS. «Nos fournitures parviennent aux établissements de santé qu'elles sont censées desservir », l'OMS n'avait constaté aucun détournement de l'aide au sein du système de soins de santé. «Il ne s'agit pas d'un échec de l'acheminement de l'aide à Ghaza. Mais Il s'agit de ne pas être autorisé à l'acheminer » et cela et plus grave. Dans une autre note de prudence concernant le plan israélien, le fait que l'utilisation proposée de la reconnaissance faciale comme condition préalable à l'accès à l'aide allait à l'encontre de tous les principes humanitaires pour «filtrer et surveiller les bénéficiaires à des fins de renseignement et à des fins militaires». Il a rappelé que le cessez-le-feu du début de l'année avait entraîné une amélioration « considérable » de la nutrition des enfants. « Il a permis de distribuer de la nourriture sur les marchés, de réparer les systèmes d'approvisionnement en eau… Il a permis aux gens d'accéder aux soins de santé en toute sécurité. Cela signifiait que les personnes pouvaient accéder aux soins de santé en toute sécurité. Cela signifiait que les facilitateurs de soins de santé disposaient des médicaments dont ils avaient besoin ». L'ONU dénonce l'arrêt de l'aide Aujourd'hui, la nourriture, l'eau, les médicaments « tout ce qui permet à un enfant de survivre » – sont bloqués, « et à bien des égards, bloqués avec fanfaronnade ». « La seule chose qui entre dans Ghaza en ce moment, ce sont les bombes ». L'UNICEF s'est également inquiété du fait que le plan israélien risque de séparer les membres des familles « alors qu'ils font des allers-retours pour essayer d'obtenir de l'aide » à partir des lieux désignés dans un territoire qui « manque de toute sécurité » au milieu des bombardements en cours. Un camion-citerne du PNUD distribue de l'eau à des habitants de la ville de Ghaza. De son le CERD a lancé un appel urgent à un accès humanitaire immédiat et à un cessez-le-feu durable, mettant en garde contre les conséquences catastrophiques pour la population civile. Le Comité a publié sa déclaration quelques heures après que l'ONG World Central Kitchen a annoncé avoir été contrainte de fermer ses dernières soupes populaires en raison d'un manque de nourriture. L'épuisement alimentaire, combiné à la destruction généralisée ou aux graves dommages causés aux infrastructures d'eau et d'électricité, « expose la population civile en particulier les groupes vulnérables tels que les enfants, les femmes, les personnes âgées et les personnes handicapées à un risque imminent de famine, de maladie et de mort», a déclaré le Comité. Il a exhorté l'Etat d'Israël à « lever tous les obstacles à l'accès humanitaire, à permettre l'entrée immédiate et sans entrave de l'aide humanitaire et à cesser toute action entravant la fourniture des services essentiels à la population civile de Ghaza ». Malnutrition : une cinquantaine d'enfants morts L'armée israélienne a repris ses bombardements, frappant l'hôpital Nasser à Khan Younès, l'ONU a mis en garde contre l'impact permanent de la faim sur « toute une génération » d'habitants de l'enclave palestinienne. Citant des données du ministère palestinien de la santé, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu'au moins 57 enfants seraient morts des effets de la malnutrition depuis le début du blocus de l'aide humanitaire le 2 mars dernier. Une façon de rappeler que « le risque de famine à Gaza augmente avec le refus délibéré de l'aide humanitaire, y compris alimentaire ». Après dix-neuf mois de conflit, l'intégralité de la population gazaouie, soit environ 2,1 millions de personnes, est confrontée à « un risque critique de famine », avec 22 % de la population bientôt dans une situation « catastrophique », ont alerté lundi des agences de l'ONU. Du 1er avril au 10 mai, le consortium, qui classe le niveau d'insécurité alimentaire selon cinq niveaux (IPC), a classé 244.000 personnes en situation de catastrophe (niveau 5), 925 000 en niveau 4 (urgence). « C'est une détérioration significative par rapport à la précédente analyse de l'IPC » publiée en octobre, note le rapport. S'exprimant lors d'une conférence de presse de l'ONU à Genève, Richard Peeperkorn, Représentant de l'OMS pour les territoires palestiniens occupés, a décrit la situation comme « l'une des pires crises de la faim au monde » marquée par des pénuries « de denrées alimentaires et de fournitures médicales ». Vu dans les cliniques des enfants qui paraissaient des années plus jeunes que leur âge. « Si la situation persiste, près de 71 000 enfants de moins de cinq ans devraient souffrir de malnutrition aiguë au cours des onze prochains mois », près de 17 000 femmes enceintes et allaitantes sont également menacées, selon l'OMS. Les habitants de Gaza sont pris au piège dans un « cycle dangereux » où la malnutrition affaiblit le système immunitaire, où les maladies se propagent rapidement en raison du manque d'eau propre et d'assainissement, et où l'accès aux soins de santé est pratiquement inexistant. «Nous savons tous que les conséquences à long terme de la malnutrition peuvent durer toute une vie : retard de croissance, troubles du développement cognitif, problèmes de santé, etc ». Malgré cette situation alarmante, les agences humanitaires luttent au quotidien pour maintenir leur soutien aux 19 centres de traitement de la malnutrition en raison de la diminution des stocks. « Les stocks de l'OMS ne permettent de traiter que 500 autres enfants souffrant de malnutrition aiguë, ce qui ne représente qu'une fraction des besoins urgents». Face à cette situation, il a réitéré ses appels en faveur de la levée immédiate du blocus, de la protection des soins de santé, de la libération de tous les otages et d'un cessez-le-feu menant à une paix durable. «En l'absence d'aliments nutritifs en quantité suffisante, d'eau propre et d'accès aux soins de santé, une génération entière sera affectée de manière permanente », a mis en garde le Dr. Peeperkorn. En attendant, une trentaine de camions de l'OMS sont prêts à Al Arish, mais les fournitures ne peuvent pas être acheminées. « Nous avons également des fournitures en Cisjordanie, des produits sanguins, etc., qui pourraient être acheminés à tout moment lorsque cela sera autorisé». Dégradation totale du système de santé Les bombardements se sont intensifiées, avec une attaque des forces israéliennes contre l'Hôpital européen à Khan Younis, tuant et blessant plusieurs personnes. « Une équipe de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) se trouvait à l'intérieur de l'hôpital lors de l'attaque. Les locaux de l'hôpital ont de nouveau été touchés ce matin, faisant apparemment de nouvelles victimes », a dit le porte-parole adjoint du Secrétaire général de l'ONU. «Ces attaques non seulement dégradent davantage le système de santé déjà décimé, mais traumatisent également les patients et le personnel médical de ces établissements ». Escalade des activités militaires depuis octobre 2023, l'OMS a recensé au moins 686 attaques ayant eu un impact sur les soins de santé dans la bande de Ghaza. Les activités militaires et la contamination croissante par les engins explosifs augmentent les risques pour la sécurité des civils, y compris les travailleurs humanitaires. Une fois de plus que les civils et les établissements de santé doivent toujours être protégés ». Deux nouveaux ordres de déplacement dans le nord de Ghaza touchant huit quartiers, ont été émis, suite à des tirs de roquettes palestiniens. En moins de deux mois, depuis le 18 mars, on estime que plus de 436 000 personnes ont été déplacées vers différentes zones. L'interdiction d'entrée de toute cargaison, y compris l'aide humanitaire, à Ghaza a entraîné une diminution des stocks sur les marchés locaux et une hausse des prix des rares denrées encore disponibles. Pour ne citer qu'un exemple : durant la première semaine de mai, à Gaza-ville, un sac de farine de blé de 25 kilos se vendait l'équivalent de plus de 415 dollars. Cela représente une augmentation de plus de 3 000 % par rapport à la dernière semaine de février, a indiqué l'OCHA. Le blocus entrave également la distribution de repas chauds : seuls environ 250 000 repas individuels sont désormais distribués chaque jour par quelque 65 cuisines communautaires. À titre de comparaison, le 25 avril, il y a moins de trois semaines, 180 cuisines communautaires produisaient près de 1,1 million de repas par jour. «Nos partenaires humanitaires ont prépositionné plus de 171 000 tonnes de nourriture dans la région, prêtes à être livrées dès la levée du blocus à l'entrée des fournitures. Cette quantité est suffisante pour subvenir aux besoins de l'ensemble de la population, soit environ 2,1 millions de personnes, pendant quatre mois », selon l'ONU. «les partenaires humanitaires se tiennent prêts à intervenir à grande échelle dès la réouverture des points de passage. Nous appelons tous les Etats membres influents à garantir le respect du droit international et la mise en œuvre des opérations humanitaires sans plus tarder ». Une personne sur cinq menacée de famine Une classification de la sécurité alimentaire (IPC), un outil utilisé pour mesurer les niveaux de faim dans le monde, 2,1 millions d'habitants de l'enclave palestinienne souffrent actuellement d'insécurité alimentaire aiguë, dont environ un quart pourrait prochainement sombrer dans la famine, le niveau le plus grave, qualifié de « catastrophique ». La bande de Ghaza entre dans sa dixième semaine de blocus total, près de 500 000 personnes – soit un personne sur cinq risquent de mourir de faim dans les prochains mois, y compris des dizaines de milliers d'enfants. 71 000 enfants et plus de 17 000 mères nécessitent déjà un traitement d'urgence pour malnutrition aiguë. Le PAM et l'Unicef ont mis en garde contre une «catastrophe imminente» dans la bande. « Le risque de famine n'apparaît pas soudainement ». « Il se manifeste là où l'accès à la nourriture est bloqué, où les systèmes de santé sont décimés et où les enfants sont privés du strict minimum pour survivre ». La situation s'est dramatiquement aggravée depuis le 2 mars, date à laquelle les livraisons d'aide humanitaire et de biens commerciaux ont été complètement interrompues par l'armée israélienne. Les 25 boulangeries soutenues par le PAM dans la bande sont fermées depuis la fin mars, et les cuisines collectives qui préparaient des repas pour les habitants ont cessé de fonctionner faute de farine et de carburant. L'ONU et ses partenaires évoquent un effondrement des circuits d'approvisionnement, une flambée des prix des denrées alimentaires sur les marchés rendant le peu de nourriture encore disponible inabordable pour la plupart des familles et des services de santé au bord de l'asphyxie. Plus de 116.000 tonnes d'aide alimentaire sont actuellement entreposées à l'entrée de Gaza, prêtes à être distribuées, mais les points de passage frontaliers restent hermétiquement fermés par les autorités israéliennes depuis plus de deux mois la plus longue période de blocage jamais enregistrée dans l'enclave. «Les familles meurent de faim alors que la nourriture dont elles ont besoin est bloquée à la frontière » «Si nous attendons la confirmation d'une famine, il sera déjà trop tard pour de nombreuses personnes ». Selon les nouvelles projections de l'IPC, qui classifie les niveaux de faim graduels de 1 à 5, la situation humanitaire pourrait encore se détériorer. La reprise des opérations militaires israéliennes à Ghaza au mois de mars, combinée à la fermeture prolongée des points de passage vers l'enclave et l'épuisement des stocks, pourrait ainsi faire basculer plusieurs zones de l'enclave, notamment le nord, la ville de Gaza et Rafah, au Sud, dans la famine. «Ne pas agir serait une violation du droit à l'alimentation un droit humain fondamental ainsi que des protections juridiques qui le garantissent » la FAO, appelant à « restaurer immédiatement un accès humanitaire à grande échelle ». La distribution d'aide à Ghaza étaient contraires aux principes humanitaires et susceptibles de créer de nouveaux obstacles à l'accès pour une partie importante de la population. Face à ce tableau apocalyptique, l'UNICEF et le PAM appellent toutes les parties au conflit à autoriser sans délai l'entrée de l'aide humanitaire, à garantir la protection des civils, et à respecter le droit international humanitaire. Les agences de l'ONU assurent qu'elles sont prêtes à acheminer immédiatement vivres et traitements nutritionnels dès la réouverture des postes-frontières. Entre temps femmes hommes et enfants meurent de faim et de maladies sous les regards impuissants du monde entier.