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A Ghaza, la mise à nu du monde arabe
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 01 - 2009

La tragédie de Ghaza est, bien sûr, d'abord celle des Palestiniens punis pour leur quête obstinée de liberté. Elle est aussi celle du monde arabe gouverné par des potentats ventrus dont le seul horizon politique est celui du maintien au pouvoir et de sa transmission à leur progéniture. Il assiste au spectacle de sa déconfiture dans le réduit mortifère de Ghaza. C'est là que se joue, en effet, en modèle réduit et en accéléré, la répétition de la pièce de théâtre dans laquelle il tiendra le rôle principal, celui du cadavre empuanti (encerclé, dirait Kateb Yacine), gisant sur un matelas de pétrodollars.
Bien entendu, nos dirigeants ne sont pas avares en imprécations, en condamnations. L'outrance même de la rhétorique qu'ils utilisent, le fait que l'accusé, Israël, s'abstienne de réagir à ces condamnations, renseignent amplement sur leur caractère dérisoire.
Israël et les pays occidentaux savent, depuis bien longtemps, que ces vociférations n'ont pour fonction que de faire semblant de relayer la colère des peuples arabes. Sans doute ces mêmes dirigeants prennent-ils soin de prévenir leurs protecteurs et maîtres que les insultes dont ils les accablent ne doivent pas être prises au sérieux et qu'elles constituent une sorte de figure imposée, un exercice de style.
Il est, cependant, trop facile de vouer les dirigeants arabes aux gémonies sans questionner la responsabilité des peuples eux-mêmes. Si le monde arabe en est là, aujourd'hui, il le doit sans doute à ses dirigeants mais aussi aux sociétés des pays arabes qui ont été incapables de formuler et d'imposer une alternative crédible aux pouvoirs corrompus et inféodés à des intérêts étrangers qui les régentent. Un vieil adage dit que les peuples ont les gouvernements qu'ils méritent. Méditons ce proverbe et interrogeons-nous sur le mal profond dont nous souffrons et qui nous empêche de nous projeter dans la modernité et nous constituer en puissance respectée avec laquelle le monde devrait compter.
Qu'est-ce qui, dans notre culture, dans notre imaginaire, dans notre pratique quotidienne, fait office de frein dans la projection vers la modernité ?
Un début de réponse est donné par le fameux incident du lancer de godasses sur Bush. Voilà un phénomène qui aurait dû déclencher un débat profond, et réveiller des consciences assoupies. Il n'en a rien été. On s'est contenté de manifester sa joie et son soutien au courageux journaliste irakien.
Ce qui aurait dû être l'élément déclenchant d'une prise de conscience a été pris comme une fin en soi. C'est comme si le fait de lancer des chaussures sur Bush nous avait suffisamment vengés des massacres d'Afghans, d'Irakiens, de Palestiniens. Sans doute, consciemment ou non, Mountadher avait-il une tout autre ambition en accomplissant ce geste fou? Peut-être rêvait-il qu'il inaugurait, ainsi, une ère nouvelle dans laquelle les Arabes cesseraient de se dessaisir de leur destin en confiant à des lanceurs de godasses le soin de panser les blessures de leur imaginaire.
Le problème du monde arabe n'est pas l'ennemi sioniste ou étatsunien, si commodes à vilipender et à détester. L'ennemi est dans son rôle quand il use de nos faiblesses pour faire main basse sur nos richesses et accaparer nos terres! L'ennemi véritable, celui que nous devons combattre, c'est l'ennemi intérieur, celui qui se tient tapi dans notre inconscient collectif. Nous le connaissons bien. C'est lui qui susurre à nos oreilles «A quoi bon?» quand nous avons de velléités d'action. C'est lui qui nous pousse à démissionner de nos responsabilités, lui encore qui nous persuade de notre inutilité et nous pousse à accepter notre sortie de l'Histoire. C'est lui qui nous suggère de ne nous en remettre qu'à Dieu pour châtier nos oppresseurs, nous dispensant ainsi généreusement de tout effort pour nous constituer en puissance. C'est ainsi que nos pays sont devenus des refuges de zélotes futiles. C'est ainsi que des jeunes gens y conversent de la meilleure manière d'accomplir ses ablutions et croient, dur comme fer, que Dieu punira l'inconscient qui aura confondu son index droit avec son majeur gauche! Plutôt que de bâtir des palais, de lancer des fusées, de vaincre des maladies, de se lancer dans l'aventure du progrès et de la libération de l'Homme, on trouve ainsi plus commode de disserter sur le sexe des anges en récriminant, à voix basse, sur les turpitudes, réelles ou supposées, des gens qui nous gouvernent. On trouve plus confortable d'abdiquer son droit d'exercer son pouvoir de citoyen et d'abandonner son sort entre les mains de gouvernants, ne conservant par-devers nous que le droit à l'insulte.
Voilà ce que nous dit Ghaza. Voilà ce que le destin nous réserve si nous persistons dans l'immaturité et le refus de nous prendre en charge, si nous persistons dans la recherche d'un sauveur, si nous persistons à ruser pour ne pas entrer en politique, si nous persistons à nous réfugier dans le cocon douillet d'une religiosité superficielle qui n'a rien à voir avec l'exigence spirituelle qui a permis la création d'un Empire éclairé qui a régné, militairement mais aussi et surtout intellectuellement, sur le monde il y a près de 15 siècles.


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