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Vote islamophobe suisse et débat préfectoral sur l'identité en France: Les «surenchères identitaires»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 09 - 12 - 2009

Alors que le débat sur l'identité nationale, initié par le ministère de l'Immigration, suscite l'indignation dans les milieux intellectuels - une pétition lancée par le site Mediapart «nous ne débattrons pas» a recueilli 30.000 signatures - le président français est descendu dans l'arène en publiant, hier, un article dans le journal Le Monde.
Le débat est insidieusement orienté contre les immigrés et les étrangers, le site ouvert par le ministère de l'Immigration contient des post racistes et xénophobes qui ont choqué. Un maire du parti de Nicolas Sarkozy, participant à un débat dans une préfecture - c'est là que sont organisés les débats - s'est lancé dans une attaque ouvertement raciste: «On va se faire bouffer, il y en a 10 millions qu'on paie à rien foutre». Le vote xénophobe des Suisses est venu donner du jus à ce débat orienté - et plein de calculs électoralistes à l'approche des régionales - où les Français sont appelés à définir leur identité contre les immigrants, les «intrus» qui seraient en train de miner la France. La dirigeante du Parti socialiste, Martine Aubry, a mis en cause directement le président français. «Je ne pardonnerai jamais à Nicolas Sarkozy d'avoir lié l'identité nationale à l'immigration... c'est une honte pour ce qu'est la France...». L'ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, n'est pas en reste et critique un débat «piégé», «absurde» et «autoritaire». Le débat, explique M. De Villepin, «ne peut pas être isolé du contexte dans lequel il est lancé et de la personne qui l'a lancé, le ministre de l'Identité nationale et de l'Immigration... Cela suffit à mon sens à fausser le débat, à encoder l'idée que la question de l'identité nationale serait liée à la question de l'immigration» et cela «conduit donc à un débat piégé d'avance».
Face à cette avalanche de critiques, le président Nicolas Sarkozy tente, en apparence, de recadrer le débat et de prendre de la hauteur en intitulant l'article «Respecter ceux qui arrivent, respecter ceux qui accueillent». Mais sur le fond, il continue de cultiver l'amalgame populiste contre les étrangers. Le président français joue faussement le «bon peuple» contre des élites qui sont censées ne rien comprendre. Il se fait le défenseur du peuple suisse et ceux qui ont critiqué sa votation contre les minarets feraient preuve d'une «méfiance viscérale pour tout ce qui vient du peuple» et nourrissent le «populisme». Que pense au fond M. Sarkozy du vote suisse ? Réponse: «Ce qui s'est passé n'a rien à voir avec la liberté de culte ou la liberté de conscience. Nul, pas plus en Suisse qu'ailleurs, ne songe à remettre en cause ces libertés fondamentales». C'est bien une esquive peu convaincante, une approbation sur le fond. Ce qui s'est exprimé dans le vote suisse, c'est un rejet de l'autre, de la xénophobie. Même en Suisse, on l'admet.
Le second élément est que c'était un référendum destiné à inscrire, dans la Constitution suisse, une inégalité entre des citoyens, les uns seraient légitimes, les autres ne seraient, au mieux, que tolérés. Que le débat français sur l'identité nationale, organisé en préfecture, par le ministre de l'Immigration, soit de la même nature que la votation suisse est indéniable. Cela est tellement évident que M. Sarkozy se sent obligé d'affirmer que les «peuples d'Europe sont accueillants, sont tolérants, c'est dans leur nature et dans leur culture. Mais ils ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés». Les Européens seraient-ils, par «nature», immunisés contre le fascisme et la haine ? Au regard de l'histoire, encore relativement récente, l'affirmation est totalement fausse. Aucune société n'est immunisée totalement contre la résurgence de la «bête immonde», à plus forte raison quand ses politiciens jouent la haine et substituent la haine du juif - devenue problématique après la Seconde Guerre mondiale - par la haine du musulman.
Un petit minaret dénaturerait-il un cadre de vie ? Apparemment, le président français le pense. Il demande aux croyants - il s'adresse en apparence aussi aux chrétiens et aux juifs, mais le message est bien exclusivement destiné aux musulmans - de se «garder de toute ostentation ou de toute provocation». Et si les musulmans peuvent prétendre à être des «citoyens comme les autres», ils doivent savoir que dans un pays où «la civilisation chrétienne a laissé une trace aussi profonde (...) tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l'échec l'instauration si nécessaire d'un islam de France». Qu'en tireront les Français musulmans ? Derrière un éloge de pure forme du métissage, on continue néanmoins de voir en eux une source de problème et de risque.
Qu'ils doivent se faire oublier et ne pas être trop visibles. Le problème est qu'ils sont le plus souvent rendus visibles, malgré eux, par les instrumentalisations politiciennes. En Suisse comme en France.
Sarkozy est constamment dans une démarche électoraliste populiste. Il veut s'approprier les territoires de l'extrême droite et il ne peut que surenchérir. Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche (PG), a vu dans la Tribune de Nicolas Sarkozy, «un acte d'escalade dans les surenchères identitaires franchouillardes. En justifiant la lamentable votation des Suisses, dont l'existence même est la négation de la liberté de conscience, le chef de l'Etat confirme le contenu de sa prétendue laïcité positive. En insinuant que des minarets peuvent être une menace pour l'identité nationale de la France, il prend la relève de ceux qui avant guerre déjà prétendaient la même chose à propos des synagogues». Pour Mélenchon, le président français manque à son devoir d'être le «garant de la vie commune des Français par un respect scrupuleux et sans faille de la laïcité de l'institution qu'il incarne».
Dans la pétition lancée par Mediapart, on souligne que le débat initié «n'est ni libre, ni pluraliste, ni utile. Il n'est pas libre car c'est le gouvernement qui le met en scène, qui pose les questions et qui contrôle les réponses. Il n'est pas pluraliste car sa formulation réduit d'emblée notre diversité nationale à une identité unique. Il n'est pas utile car cette manoeuvre de diversion est une machine de division entre les Français et de stigmatisation envers les étrangers». La tribune de Sarkozy ne change rien à ce constat. L'amalgame est persistant.


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