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Cinq ans pour le viol d'une vagabonde à Arzew
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 05 - 2018

C'est l'histoire d'une jeune femme prénommé Karima, née en 1989, qui a dû quitter le domicile familial pour atterrir à Arzew où elle sera victime d'un viol avec violences. Mais c'est aussi l'histoire de deux jeunes hommes, Mohamed Amine et Ahmed, que Karima désigne comme étant ses violeurs mais qui nient farouchement avoir commis cet acte abject. Hier, le tribunal criminel d'appel d'Oran a dû rejuger cette affaire après que le tribunal criminel de première instance a donné raison à la jeune femme et condamné les deux accusés à cinq ans de prison.
Une fugueuse aux allures d'adolescente
A l'aube du 29 septembre 2016, une patrouille de police d'Arzew interpelle une jeune adolescente en compagnie d'un homme pour un contrôle d'identité. La police se rend vite compte qu'il ne s'agit pas d'une mineure -qui dit s'appeler Faïza et qui se trouve en compagnie d'un certain B. Hamza. La vérification des identités révèle que Faïza est en réalité B. Karima, âgé de 27 ans, qui a quitté le domicile familial quelques mois plus tôt. Elle révèle avoir subi, un moins plus tôt, un viol commis par deux individus dénommés D. Mohamed Amine et L. Ahmed. Une expertise médicale effectuée ce même 29 septembre révèle «des traces de viol, des blessures anales et des hématomes sur les bras». Une deuxième expertise, effectuée quelques jours plus tard, confirme les premières conclusions : la jeune femme a bien été victime d'un viol avec violences. La victime raconte qu'elle avait dû quitter le domicile de ses parents en raison de problèmes familiaux et a passé son temps à vagabonder dans la région d'Arzew et Béthioua. Elle raconte avoir également vécu quelques semaines avec un certain C. Ali, son amant, dans son garage situé au bord de la mer : «Un jour, nous avons rencontré deux jeunes avec lesquels il avait un problème financier. Ils lui ont demandé s'ils pouvaient m'emmener, ce que Ali a refusé en m'avertissant contre eux. Il m'a dit qu'ils n'étaient pas fréquentables». Selon les déclarations de Karima, il s'agissait de Mohamed Amine et Ahmed, dit Hamadouche. Quelques jours plus tard, continue-t-elle dans sa déposition, une Clio noire s'est arrêtée à côté d'elle alors qu'elle se trouvait seule et les deux hommes ont sauté à terre et l'ont kidnappée.
Violée à tour de rôle
Mohamed Amine, commerçant âgé de 27 ans, et Ahmed, 21 ans, l'auraient ainsi emmenée de force dans un endroit isolé où ils l'auraient violentée et violée : «Hamadouche m'a dépouillée de mes effets et ils m'ont violée à tour de rôle en me frappant», raconte-t-elle à la police en soulignant qu'elle était vierge avant cette funeste rencontre. Elle dira également avoir été recueillie par un homme qui l'a emmenée chez lui : «Elle était dans un sale état. Je lui ai donné des vêtements et lui ai conseillé de porter plainte mais devant son refus, je l'ai mise dehors», témoignera l'épouse du samaritain en signalant que la jeune femme lui avait dit qu'elle s'appelait Ilhem. Chose étrange : Karima prétendra que l'homme qui l'a ainsi recueillie avait également tenté d'abuser d'elle…
Interpellés, les deux suspects ont farouchement rejeté les accusations de Karima même s'ils admettent la connaître: «C'est une vagabonde qui passe son temps à errer dans les rues de Cap Carbon et à dormir à la belle étoile», diront-ils en jurant ne l'avoir jamais touchée.
Pourtant, une instruction sera ouverte et les deux accusés seront inculpés pour viol selon l'article 336, alinéa 1, du code pénal qui prévoit une peine d'emprisonnement comprise entre 5 et 10 ans.
Jugés en janvier 2018, les deux accusés écoperont de cinq ans de prison, verdict dont ils feront appel de même que le ministère public qui avait requis une peine plus importante.
«Nous sommes innocents !»
Lors du procès en appel, Mohamed Amine et Ahmed ont une nouvelle fois clamé leur innocence en jurant n'avoir jamais abusé de la jeune femme : «Si nous étions vraiment coupables, pourquoi n'est-elle pas ici pour une confrontation ?», demandent-ils à la présidente d'audience qui leur rétorque qu'elle les a déjà confrontés devant le juge d'instruction et qu'elle a toujours maintenu les mêmes déclarations.
En l'absence d'un avocat de la partie civile, la représentante du ministère public requerra huit années de prison pour «un crime abject commis sur une femme que même le statut de vagabonde ne justifie pas». La magistrate insistera sur les deux certificats médicaux qui ont constaté les terribles blessures intimes et rappellera que la plaignante a toujours été cohérente dans ses déclarations : «Les accusés ont pensé que parce que la jeune femme était une vagabonde, ils avaient tous les droits», déplorera la magistrate en affirmant que le chef d'accusation est soutenu par des éléments solides.
«La plaignante n'a pas dit la vérité», selon la défense
Dans leurs plaidoiries respectives, les deux avocats de la défense ont plaidé l'acquittement pur et simple des accusés. Le défenseur de L. Ahmed s'est attardé sur «les incohérences et les mensonges» de la plaignante «qui a donné de faux prénoms», «a prétendu que l'homme qui l'avait accueillie avait lui aussi tenté d'abuser d'elle» et qui n'a «porté plainte pour viol qu'un mois après lorsqu'elle a été interpellée à 4h du matin en compagnie d'un homme». L'avocat tentera de discréditer B. Karima et de mettre en doute sa version des faits notamment en s'étonnant que personne n'ait été témoin du kidnapping et du viol «bien qu'elle ait affirmé à la police avoir appelé à l'aide en poussant des hurlements». A propos des examens médicaux, l'avocat relèvera qu'ils ont été effectués un mois après le viol prétendument commis par les accusés, en soulignant que si viol il y avait, il serait plus probable que l'auteur soit Hamza qui se trouvait avec Karima le 29 septembre. En tout cas, les traces ne remonteraient pas à un mois, période pendant laquelle Mohamed Amine et Ahmed auraient commis le viol, selon la plaignante. La défense terminera par déplorer l'absence de la plaignante dans «cette grave affaire qui a porté atteinte à son honneur et sa dignité». Sil elle avait dit la vérité, elle aurait assisté à ce procès pour enfoncer le clou, concluront les avocats en demandant l'acquittement.
A l'issue des délibérations, le tribunal criminel d'appel décidera que les deux accusés étaient coupables et les condamnera à cinq ans de prison ferme.


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