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Repenser Davos
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 27 - 02 - 2019

Il n'est pas totalement surprenant que Davos ait tendance à regarder vers le passé. Les leaders qui s'y rendent se focalisent sur leurs expériences récentes. Lorsque d'autres ont vécu les mêmes expériences, la chambre de résonnance de Davos vient amplifier ces thèmes, qui dominent alors les discussions autour des événements récents comme des perspectives futures.
Les deux rassemblements organisés avant la crise financière mondiale de 2008 avaient adopté un ton plutôt optimiste, ignorant les mises en garde des rares acteurs qui sentaient bien que la « grande modération » et l'ère de la finance débridée étaient vouées à mal tourner. Le Forum de janvier 2009 s'est situé à l'extrême inverse, projetant la crise et la récession mondiale dans un futur prolongé.
Ces erreurs de lecture de l'avenir ne se limitent pas aux périodes qui entourent les crises. Observons ce qu'il s'est passé lors du précédent rassemblement de janvier 2018, et effectuons une comparaison avec cette année.
Il y a un an, la plupart des dirigeants sortaient tout juste du plus fort trimestre de croissance mondiale depuis des années. L'activité reprenait également dans presque tous les pays du monde. Découvrant les expériences des uns et des autres, les délégués de Davos ont adopté l'idée que le monde était entré dans une période de croissance synchronisée, dans laquelle les boucles de rétroaction positives seraient vouée à dynamiser le processus. Peu d'entre eux prêtaient attention au fait qu'à l'exception notable des Etats-Unis, la plupart des pays bénéficiaient de facteurs de croissance essentiellement ponctuels.
Lors du Forum de Davos de cette année, en revanche, l'humeur macroéconomique semble avoir été beaucoup plus sombre. D'après le consensus, nous nous orientons désormais vers un ralentissement simultané de la croissance mondiale, accompagné d'un risque accru de cercles vicieux autoalimentés. Mais une fois de plus, cette conception échoue à opérer une distinction entre d'un côté un certain nombre de facteurs ponctuels à l'impact provisoire et largement réversible – de type shutdown partiel du gouvernement américain, ou épisode de mauvaise communication de la part de la Réserve fédérale – et de l'autre cette forme de fragilité séculaire que l'Europe connaît aujourd'hui.
Les discussions autour de problématiques spécifiques ont principalement porté cette année sur les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, ainsi que sur le Brexit. À nouveau, la tentation a consisté à effectuer des prévisions d'événements futurs en se fondant excessivement sur les évolutions récentes.
Le consensus de Davos semble considérer que les disputes commerciales entre la Chine et les Etats-Unis s'intensifieront en 2019. Or, il est davantage probable que ces tensions s'atténuent, une fois que la Chine aura réalisé comment ont procédé la Corée du Sud, le Mexique et le Canada vis-à-vis de l'administration américaine : plutôt qu'une escalade des représailles douanières, la meilleure approche pour la croissance à court terme et le développement à plus long terme d'un pays consiste à faire des concessions auprès de l'Amérique sur des questions de plaintes légitimes, notamment sur les règles imposant des transferts technologiques – telles que les contraintes liées aux coentreprises – et sur le vol de propriété intellectuelle.
S'agissant du Brexit, les principaux scénarios de Davos évoquent soit la poursuite d'une situation actuelle d'absence de guerre et d'absence de paix, soit une sortie éprouvante pour le Royaume-Uni hors de l'Union européenne. Or, le processus s'annonçant d'ores et déjà à coup sûr comme un Brexit lent, le Parlement britannique échouant régulièrement à convenir d'un remplacement à l'actuelle relation Union européenne-Royaume-Uni, la probabilité d'un Brexit en douceur augmente significativement. Il en va de même pour la probabilité d'un second référendum, certes plus faible, mais qui apparaissait il y a quelque temps peu envisageable, voire inconcevable.
Leur tendance à se contenter de conjecturer sur la base de l'expérience récente conduit généralement les acteurs de Davos vers de fausses pistes. Davos – ses organisateurs comme ses participants – fournirait un travail bien meilleur si l'événement opérait trois changements dans sa propre gestion.
Il s'agirait premièrement pour le Forum de proposer activement des scénarios alternatifs, soumis à de véritables discussions. L'agenda de cette année aurait par exemple dû inclure le retour éventuel en 2019 à une croissance divergente, ainsi que les risques et opportunités s'y rattachant. Davos devrait également recueillir et évoquer les meilleures pratiques de gestion des niveaux habituels d'incertitude, à la fois pour les entreprises et pour l'élaboration des politiques gouvernementales. Enfin, s'agissant des perspectives à court terme, il est nécessaire que le Forum consacre beaucoup plus de temps à d'autres thèmes qui, je le pense, se révéleront bien plus importants que le Brexit ou les tensions sino-américaines dans la période à venir. Figurent parmi ces thèmes le changement d'attitude face au régionalisme, les défis liés aux politiques des banques centrales, ou encore la portée d'une plus grande coordination gouvernements-politiques parmi les économies développées.
Le rassemblement annuel de Davos est une opportunité trop importante pour ne pas être exploitée correctement. Malheureusement, année après année, l'attention finit toujours par se concentrer sur le passé, plutôt que sur l'avenir, constat auquel aucune édition ne semble faire exception. Une refonte pourrait considérablement contribuer à l'accomplissement de l'objectif affirmé de Davos : engager «les plus grands dirigeants de gouvernements, d'entreprises, et autres leaders de la société civile dans le façonnement des agendas mondiaux, régionaux et industriels». Repenser Davos permettrait également à davantage de participants de travailler sur une véritable substance, sur un contenu actionnable, plutôt que de s'y rendre principalement pour voir et être vu.
Traduit de l'anglais par Martin Morel
*Conseiller économique en chef d'Allianz, a dirigé le Conseil sur le développement global auprès du président américain Barack Obama - Il est l'auteur de deux ouvrages à succès, dont le plus récent s'intitule The Only Game in Town: Central Banks, Instability, and Avoiding the Next Collapse.


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