Une grève inopinée des transporteurs privés par bus, assurant différentes liaisons à partir de la nouvelle ville Ali Mendjeli, a provoqué une pagaille indescriptible dans les déplacements des citoyens en ce début de semaine, dimanche 9 juin, coïncidant avec l'entame des épreuves de l'examen BEM et ce qui en découle comme pression sur les transports, notamment le tramway, récemment mis en exploitation commerciale jusqu'à l'entrée de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Et, c'est ce dernier moyen de transport moderne qui, après avoir chamboulé complètement la carte du transport au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjeli, a été à l'origine, indirectement, de ce débrayage. Car la grève a été décidée par les transporteurs pour protester contre la concurrence déloyale des bus de l'ETC et leur exclusion de ce circuit entre les UV et la station du tramway. «Les bus de l'ETC sont autorisés à aller jusqu'à l'UV n° 20, avec un tarif de 20 dinars la place, alors que les bus privés, dont le tarif de la place est de 25 dinars, doivent s'arrêter au niveau de la gare routière, comme indiqué sur l'agrément de leur ligne, soit très loin de l'UV n° 20. Chose qui fait que la plupart des voyageurs préfèrent prendre les bus de l'ETC pour rallier leurs quartiers ou la station du tramway, laissant les chauffeurs de bus privés se morfondre sur place, pour de longues attentes qui font impatienter le peu de voyageurs qui ont pris place à l'intérieur et qui finissent par quitter le bus », explique un chauffeur de bus gréviste. « La station du tramway a créé beaucoup de problèmes pour les transporteurs de bus privés, qui doivent respecter leurs lignes de travail vers Daksi, Djebel El Ouahche ou Boussouf, et qui opèrent seulement des haltes au niveau de la station du tramway, sans réussir à prendre les voyageurs à l'aller comme au retour, alors que des bus de l'ETC ont été spécialement affectés vers cette ligne assurant exclusivement le transport entre la station du tramway et les quartiers de la nouvelle ville Ali Mendjeli, voilà la grave injustice à laquelle font face les transporteurs privés», souligne un autre transporteur gréviste. Ajoutant que les transporteurs revendiquent une extension de leurs lignes vers l'UV n° 20. Un autre relève que dans ce cas, on pourrait fixer les tarifs à 20 dinars la place pour faire concurrence égale et légale entre les bus privés et les bus de l'ETC. Des représentants des transporteurs grévistes ont été conviés, hier matin, à la direction des Transports pour discuter de tous ces problèmes et tenter de trouver des solutions qui apaiseraient la tension, nous ont indiqué les transporteurs privés qui se tenaient devant leurs bus, moteurs à l'arrêt au niveau de la station du tramway. « On attend ce qui va sortir de cette rencontre entre les représentants des grévistes et la direction des Transports, après on décidera des suites à donner à ce mouvement de grève », lance un chauffeur de bus. En tout cas, la pression a été épongée tant bien que mal par les autres moyens de transport, notamment le tramway, mais la grève a quand même causé des désagréments aux habitants des Unités de voisinage (UV) récemment occupées, à l'enseigne de l'UV n° 20. Ces derniers ont été contraints de recourir aux taxis clandestins pour rejoindre la station du tramway au lieu-dit « 4 chemins », à l'entrée de la nouvelle ville Ali Mendjeli, où une foule immense prenait d'assaut la première rame qui pointait du nez. C'est que tous les voyageurs qui avaient l'habitude de prendre les bus dans leurs déplacements, se sont rués sur le tramway, pour sortir au moins de la nouvelle ville, rejoindre Zouaghi ou Djenane Zitoune, d'où ils auront plus d'occasions de rallier leur destination, selon les déclarations des voyageurs, eux-mêmes, qui s'entassaient sur le quai de la station du tramway. A l'intérieur des rames, quand on arrive à y accéder, l'atmosphère est suffocante. Les voyageurs ont effectué le déplacement collés les uns aux autres, et par cette chaleur ambiante, on a enregistré au moins deux cas d'évanouissement parmi la gent féminine. Dure épreuve pour le tramway, qui commence à peine à roder ses moteurs sur les rails de l'extension de la ligne vers la nouvelle ville Ali Mendjeli.