Dix-huit jeunes, arrêtés dimanche dernier dans le cadre des manifestations contre l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, ont été présentés en comparution immédiate, lundi dernier, devant le tribunal de Tlemcen. Quatre d'entre eux ont été condamnés à une peine de dix-huit mois de prison ferme. Pour les quatorze autres jeunes, possédant un casier judiciaire vierge, le tribunal a prononcé deux mois de prison avec sursis contre eux. Les mis en cause ont été interpellés pour «incitation à attroupement» et «empêchement d'autrui du droit au vote». Il faut rappeler que pas moins de trente-sept jeunes ont été interpellés par les forces de l'ordre et emmenés au commissariat central de la ville où ils ont été interrogés pour avoir participé, dimanche matin, à une manifestation contre le meeting organisé par Ali Benflis à la maison de la culture et scandé dans l'après-midi de la même journée des slogans hostiles au système et au boycott de la présidentielle, devant le siège de la wilaya de Tlemcen. Parmi ces personnes interpellées, un jeune portait l'emblème amazigh. Selon des sources judiciaires, sur les trente-sept jeunes interpellés, dix-huit ont été présentés devant le procureur et le juge du tribunal de Tlemcen. Le collectif des avocats de défense a aussitôt interjeté appel devant la cour d'appel contre la décision de justice rendue par le tribunal de Tlemcen. Très déçues, les familles des mis en cause ont, quant à elles, jugé cette décision prise contre leurs proches de «lourde peine», rappelant que «dans d'autres wilayas, on a vu des juges prononcer l'acquittement pour les mêmes faits». Selon ces familles, «les vrais meneurs incitent, au vu et au su de tout le monde et au nom d'organisations et d'associations, les jeunes innocents à la mobilisation contre le vote et organisent tous les jours des manifestations au centre-ville et devant le siège de la wilaya sans être nullement inquiétés» !