Des centaines de travailleurs du secteur public ont investi les grandes artères de la capitale pour dénoncer l'ingérence étrangère et pour exprimer leur soutien à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain, tout en apportant leur soutien à l'Armée nationale populaire. Les travailleurs se sont rassemblés au départ au siège de la centrale syndicale, répondant ainsi à l'appel du secrétaire général de l'UGTA, avant de se rendre au centre-ville, près de la Grande Poste d'Alger et la place Audin. La manifestation a été encadrée par un dispositif policier particulièrement important. Les éléments de la police ont tenté à plusieurs reprises de disperser les pro et les opposants aux élections, suite à des altercations verbales entre les deux camps. Les travailleurs ont scandé des slogans contre l'ingérence étrangère dans les affaires internes du pays, condamnant à travers des grandes banderoles la récente résolution des eurodéputés sur l'Algérie. Les manifestants se sont exprimés, par ailleurs, en faveur des élections du 12 décembre et ont appelé les citoyens à une participation massive au scrutin présidentiel. Et ce, pour barrer selon leurs propos «la route aux comploteurs et les ennemis de l'Algérie». Certains jeunes pro-élections se sont rapprochés des citoyens qui sont venus exprimer leur refus à la tenue des élections présidentielles afin de les convaincre d'aller aux urnes pour exprimer leur position. «On peut être pour un des candidats et on peut aussi être contre les cinq candidats à la présidentielle, mais on doit se rendre aux urnes, pour mettre ne serait-ce qu'une feuille blanche, un vote blanc pour affirmer qu'aucun candidat ne répond à nos aspirations», dira un jeune à un groupe anti-élections, eux qui disent refuser «de participer à la mascarade des élections». Certains travailleurs scandaient «il y aura le vote », «le peuple et l'armée unis contre les fils de la France et les traitres». Un peu plus loin un groupe riposte «il n'y aura pas de vote, dans la capitale il n'y a pas de cachir». Les travailleurs qui ont participé à la marche ont brandi des grandes banderoles affichant le nom des fédérations, syndicats et organisations. Il y avait parmi eux la fédération national des travailleurs de l'industrie agroalimentaire (ORAC /spa), le syndicat du port d'Alger, les travailleurs de l'entreprise Asrout et l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec). Il y avait aussi des représentants de certaines organisations nationales, l'on cite la présidente de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme et leurs ayants droit (ONVT) Rabha Tounsi.