Faut-il s'arrêter au témoignage simpliste d'une solidarité primaire face aux différentes tempêtes sociales qui secouent actuellement le Sud tunisien ? L'augmentation du prix du pain a mis le feu aux poudres pour que la population éructe des revendications somme toute trop élémentaires malgré leurs violences et casses. Cette révolte du pain et ses véhémentes colères est restée réduite à l'exigence d'une prise en charge en surface qui occulte le fond du problème. Revendiquer du pain et du travail est une demande trop générale pour se fixer dans un arrêt sur image car le développement d'une région ou d'un pays n'est pas une équation simple. Toute légitime que puisse être l'exigence de prioriser les habitants autochtones pour l'emploi, la formule est sommaire et n'échappe pas à la philosophie de la rente. Accorder du travail n'est en aucun cas un axiome reposant sur un héritage obligé, ni un butin à partager mais répond à un souci d'efficacité et de développement exigés. Il est instrument essentiel et qualificatif pour enrichir une localité ou une région pour que ses habitants convergent vers un progrès solidaire et collectif. Les profils, les savoir-faire et les compétences doivent répondre à des emplois à pourvoir quand les besoins se présentent. De plus, aujourd'hui, au plus bas de l'échelle du monde du travail des qualifications professionnelles parmi les plus primaires sont nécessaires pour participer à l'essor et au développement d'une localité. Il demeure entendu qu'à des niveaux égaux de connaissances, les habitants d'une région donnée soient prioritaires. Certaines régions algériennes ne sont pas en reste. Les mauvais préconçus et la légèreté des idées ancrées se sont éloignés d'une logique qui veut que les offrandes cédées dans la précipitation et sans réflexion n'offrent qu'une satisfaction momentanée. Faites à la hâte sous la pression des pneus brûlés et pour éteindre les turbulences des rues, les facilités cédées sans analyses et sans justes réflexions ne concourent pas à construire un avenir meilleur.
