Quand la conjoncture sanitaire exceptionnelle due au Covid-19 est abordée sous divers angles, le social, l'économique, le pouvoir d'achat, les subventions de l'Etat, le chômage ou encore les mesures et leurs limites prises pour dépasser ces moments difficiles, qui, faut-il le signaler, ont impacté toutes les franges sociales de la population, Kaddour Ali, Becem, Hafidh, Youcef, Taoufik, Mohamed, un groupe d'amis, qui, à défaut de se retrouver comme d'habitude à l'intérieur leur café préféré «Essaâda » et pour des raisons de distanciation sociale et de précautions de prévention, viennent s'installer dans un coin de la place de la Victoire (ex-Carnot) au centre de l'ancienne ville de Tébessa, un endroit tout indiqué pour discuter et débattre de la situation que traverse l'Algérie, à l'instar d'autres pays du monde. Le lieu est le cœur battant de la cité, c'est de là qu'on observe le va-et-vient des gens, les sentir passer, les voir et décrire leurs traits, les entendre parler de ce qui va et de ce qui ne l'est pas. La discussion bat son plein et les avis se rejoignent ou, au contraire, s'opposent. Chacun va de son explication, de son développement et de son analyse avec toujours ce sentiment d'arrière-pensées, d'un arrière-goût de dépit, de position et conviction personnelle. Les opinions s'entrechoquent, parfois, on fait le tour du pot sans aller plus loin dans ses idées, de peur de heurter son voisin. Moins sûr faute de données fiables On est moins sûr faute de données fiables, pour pouvoir argumenter. Que faudra-t-il mettre en avant, le problème de la santé publique ou tempérer quelque peu sur la nécessité aussi de dire que les conditions sociales des uns et des autres doivent être prises en considération, quand il s'agit d'assurer un minimum de stabilité et de sécurité sociales ? Pour certains, la pandémie, aussi grave soit-elle, ne devra en aucun cas occulter les autres aspects de la conjoncture socioéconomique, politique du pays. Localement, Tébessa devra bénéficier d'un plan de relance des projets en retard ou gelés, notamment pour ce qui est des équipements sociaux. Comment convaincre les gens à se soumettre à des restrictions imposées par une situation de maladie planétaire, tout en gardant les liens sociaux, la dynamique, les activités, des pratiques ancrées dans nos relations multiformes, seuls moyens d'entretenir la sève de la vie, pour ne pas sombrer dans le catastrophisme ? La société doit continuer d'exister et de se promouvoir et ne pas abdiquer devant les contraintes. Certes, les citoyens se sentent touchés dans leur chair, la pandémie a bouleversé le cours des choses du jour au lendemain; la population devient sujette à des incertitudes, des appréhensions, des informations parfois inquiétantes, des mesures de confinement et de déconfinement qui ne sont pas au goût de tout le monde. Tout cela est visible et palpable quand on interroge certains sur ce qui se passe actuellement. Ils vous disent ne rien comprendre, et quand ce scénario mis à toutes les sauces prendra-t-il fin. Une vérité douloureuse pour beaucoup de foyers algériens, des centaines de personnes se voient brusquement mises devant le fait accompli d'un marasme économique, des gens ont perdu leurs postes de travail, seuls gagne-pain et il sera ardu pour eux de reprendre leur boulot, tant le doute plane sur l'instant où sera levée l'alerte et que la vie reviendra comme avant, difficile mais pas aussi compliquée et incompréhensible, l'inconnu qui fait naître le doute lorsqu'on a mis des barrières de prévention sur un phénomène pandémique, qu'on n'arrive pas encore à identifier. Nos amis poursuivent leur débat sur un sujet bien ramifié, affectant l'instant et débordant sur notre avenir. Dites-nous messieurs si la discussion a abouti à une chose, comment voyez-vous les jours à venir, quand toute cette déferlante sera derrière nous ? A ce moment-là, sûrement, tous n'oublieront pas la crise et ses conséquences, on remettra en question certaines vérités reçues et on se dira bien en face que les peuples et les nations seront toujours aussi forts, plus que jamais, quand ils sont bousculés et les exemples ne manquent pas, si toutefois, les leçons seront bien digérées !!!
