Une vraie inquiétude. Voici le sentiment des habitants de la grande cité d'Abou-Tachfine de la ville de Tlemcen, vivant juste à côté de l'ancien collège syndical. Un établissement d'éducation syndicale à l'abandon depuis près de 50 ans et qui irrite bien les parents d'élèves et riverains. Pour Meziane Mohamed, représentant des riverains de la cité des jasmins vivant aux alentours, « cet établissement d'éducation syndicale d'une superficie d'environ 2 000 mètres carrés, qui s'adressait aux membres actifs ainsi qu'aux dirigeants syndicaux est aujourd'hui désaffecté. Ses locaux sont fermés et sa grande cour est livrée à elle-même, alors que l'école primaire voisine Abadji Mahmoud d'Abou-Tachfine est saturée avec 1 500 élèves. Ses classes ne suffisent plus à accueillir tous les enfants du quartier en âge d'être scolarisés, faute de classes ! Nous avons adressé plusieurs requêtes aux responsables concernés afin d'attirer leur attention sur la situation catastrophique de ce collège qui dispose de salles, laboratoires, bureaux administratifs, cuisine et des logements de fonction et personne ne bouge pour changer les choses ! ». Selon Meziane Mohamed, le collège d'Abou-Tachfine a formé pas mal de travailleurs et travailleuses, fonctionnaires, syndicalistes et cadres syndicaux sur des sujets touchant le travail et les droits des travailleurs algériens. « Ce collège emblématique a eu l'honneur de former deux grandes personnalités politiques, à savoir, Pasteorenove, l'opposant au dictateur Augusto Pinochet, président de la république chilienne de 1974 à 1990, et l'ex-premier ministre soudanais Sadek al-Mahdi, dont le gouvernement a été renversé par le président Omar el-Bachir. Ces deux opposants ont trouvé refuge ici en Algérie et suivaient des cours approfondis afin d'améliorer et élargir la portée du mouvement syndical et des mouvements de justice sociale dans leur pays. En outre, le collège formait des personnes pour leur permettre d'occuper des postes de leadership au sein des syndicats d'entreprises, conseils d'administration, délégations des personnels et du mouvement syndical en général au service des syndicalistes », a-t-il précisé. De son côté, Bloud Benamar, n'a pas caché son exaspération pour les dégradations subies par ce collège. Il plaide pour la réhabilitation au plus vite de cette structure syndicale en piteux état et son transfert rapide à la direction de l'Education, afin de soulager les établissements scolaires d'Abou-Tachfine qui n'arrivent pas à contenir les écoliers de cette grande agglomération, située à la périphérie Nord de la ville de Tlemcen et qui a connu récemment une vaste opération d'aménagement urbaine. « Les baraquements insalubres de l'ancien marché qui enlaidissaient le centre-ville d'Abou-Tachfine ont été totalement éradiqués et les encombrements de la circulation automobile réduits notamment au niveau de ce collège syndical, qui, une fois réhabilité serait idéal pour accueillir des dizaines d'élèves du cycle primaire », a souligné M. Bloud, retraité.
