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Elections locales: les otages des alliances
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 12 - 2021

«Ah ! Quel bonheur d'être libre, libre de la plus belle de toutes les libertés, celle de la pensée ; de ne porter la chaîne d'aucun parti ; d'être indépendant du pouvoir, et de n'avoir fait aucune alliance avec ses ennemis ; de n'avoir à défendre ni la sottise des uns, ni la mauvaise foi des autres ; de n'être responsable des actions de personne ; de pouvoir agir en son nom et pour soi». Delphine de Girardin
Et voilà, il y a des maires installés par la volonté numérique de leur population. D'autres décalés malgré la même volonté numérique. C'est le jeu maléfique ou bénéfique des alliances. Oui, les tractations, les jeux de coulisses, les négociations ou les pactes dits « politiques » peuvent traduire une expression démocratique mais en vérité ; faussent la démocratie directe et universelle. L'on est ainsi dans une démocratie par procuration. Un élu, élu premier en voix exprimées et en grand nombre mérite t-il d'être mis dans le coffre à contre-courant de la volonté de celles, les voix qui l'ont élu pour être maire de la ville ? Idem pour un autre élu par un courant dit démocrate ou nationaliste a-t-il le droit de s'allier avec un autre courant politique aux antipodes du sien. Malgré ceci il y a et aura toujours des maires, mal élus pour certains, handicapés dès le début pour les autres, otages pour tous.
Le maire par définition politique est un consensus populaire. Résultat d'une opération électorale d'addition de voix ; il n'est pas le produit d'une gérance. C'est une encaisse de l'urne. Il n'est pas un fonctionnaire banal et anodin qu'un acte pourvu d'autorité discrétionnaire arrive à le nommer selon une forme procédurale suite à un concours externe ni le dégommer selon une autre. Il est un partisan. Il émane, en principe d'une volonté populaire. C'est au parti, le sien à qui incombe le devoir d'assurer la production. L'administration ne tient lieu que d'un certificat d'authentification pour son installation effective. Si sur le plan politique toute personne portée sur une liste électorale était supposée remplir les conditions tacites de performance politique, il en serait autrement, la pratique le démontre ; quand ce candidat devient élu et de surcroît chef d'un exécutif communal. La partie est pénible plus que ne l'était la campagne électorale.
Ce sont en effet les partis qui procréent les maires, maintenant l'opportunité est donnée aux indépendants. Dans un passé récent, soit les dernières locales ; il suffisait d'être tête de liste ou classé à proximité immédiate de cette tête pour que l'on ait la chance inouïe de devenir président d'assemblée communale. Avec les nouvelles dispositions qui ne sont d'ailleurs pas favorables à l'émergence d'une véritable démocratie ; l'on assiste à ces alliances qui parfois sont contre-nature, voire déraisonnables idéologiquement. Mais comme il n'y a plus d'idéologie ni dans les partis ni ailleurs ; l'affaire n'est qu'une affaire d'intérêts, de sièges confortables, de nombre et d'ambitions. Le peuple par son vote ne valide en fait ce qu'il lui est proposé ou/et imposé. Pourtant avec le parti unique, alors que l'on exigeait une démocratie ; celle-ci était pratiquée à une échelle très individuelle. Certes il n'y avait pas autant de partis, mais beaucoup de candidats. Ils se départageaient par le stylo. C'était la personne et non la liste que l'on crédibilisait.
A la «faveur» du nouveau code électoral promulgué par ordonnance ; l'on s'attendait à ce qui aura le plus de voix sera sacré maire. Et voilà que des subterfuges qu'autorise ce code se sont mis en branle pour ébranler l'équilibre naturel du vote. Les exemples sont légion. Les complexités aussi. Il y a des listes majoritaires relativement dont le candidat ayant acquis le plus grand nombre de voix est en deçà d'un autre qui a plus de voix mais dont le nombre de sièges obtenus par sa liste est inferieur à la première. Les électeurs étaient en attente de voir sur le perchoir de leur assemblée, celui qui eu le plus de voix peu importent les listes en lice . Il y a des cas kafkaïens. L'on parle même pour une commune de 9 sièges, 4 à un parti, 4 à un autre et le titulaire du siège unique est, suite à des animosités « historiques », des revanches locales entre les premières listes ; désigné maire. Il aurait été approché par une partie pour en sceller une alliance la réconfortant dans sa majorité absolue moyennant une présidence de commission ; l'autre partie lui aurait offert la présidence de l'assemblée. C'est ainsi que l'on voit l'infime minorité prendre en otage la majorité, sans nulle légitimité. Juste, parce que la loi mal ficelée le permet.
Dans ces conditions juridiques distraites parfois il y a eu des maires, désignés tels par effraction aux choix exprimés. Les surenchères, les tractations douteuses, les liaisons soupçonneuses ont fait le lit du maire pour certains en faisant le linceul pour d'autres qui pourtant étaient en première mire. Drôle d'arithmétique. Une simple addition de listes perdantes numériquement arrive à leur donner victoire et présidence. C'est une majorité contrefaite, artificielle, faite de tout bois. L'élu qui aurait été coopté comme maire dans ces circonstances peu consensuelles ne serait qu'un otage entre les désirs de non seulement ses pairs co-élus mais surtout de ceux qui en son nom ont mené les négociations coulissières. Ces gens qui se cachent derrière des étiquettes partisanes, se considérant détenteurs du pouvoir d'agir au titre du parti. Il y a aussi ceux, loin des luttes politiques, qui ont placé leurs intérêts dans l'un des noms qu'ils soutiennent à des fins peu crédibles. Alors que les gens qui ont voté pour tel ou tel n'ont mandaté personne pour négocier leurs voix, encore reporter leur choix sur autrui. C'est difficile de pouvoir se sentir souverain dans ses décisions lorsqu'on a des fers dans les pieds et des parrains dans la tête. De cette façon, rares sont les maires qui vont officier sans contrainte ni retour d'ascenseur. Ils seront tenus prisonniers dans le carcan que leur ont façonné les « tahaloufat». On a vu au cours de ce temps d'entre l'officialisation des résultats et l'installation des assemblées, des visages ternes, blafard qui donnent pas mine mais affichent mélancoliquement l'ambition immodérée de se voir juché au présidium du cénacle. Et puis n'a-t-on pas trop malaxé dans le discours officiel l'encouragement de la jeunesse, en se gardant d'aller loin pour ce faire et d'oser éliminer de la course électorale tout quinquagénaire ? Oui, faisons l'exception à la règle universelle pour un temps sachant qu'en termes de militantisme il n'y ni limite âge ni diplôme et ce ; le temps de remettre doucereusement le flambeau. La « nouvelle Algérie « semble refuser de naître des entrailles pourries de « l'Algérie des issabat ». Le retard, voire l'empêchement de son avènement est bien orchestré par ceux-là même qui ont fait fonctionner l'autre Algérie. Celle de la rapine et de l'esbroufe. Ceux-là même qui ont fait saborder, pour les uns le bateau FLN pour aller faire la drague chez Hamas ou autre partillon. Ils sont périmés, ménopausés, infertiles, archaïques et pensent encore rester là, au moins dans les structures du parti. Voilà, Dieu soit loué, qu'une belle et grasse brochette de jeunes élus viennent juste enjoliver la façade d'ouverture, car bloqués au premier seuil de l'installation. Ils sont éberlués, assommés de se voir leur confier uniquement la levée de mains, l'applaudissement et l'approbation.
L'on ne manquera pas de voir de si tôt des blocages, des dysfonctionnements qui feront surface une fois l'euphorie de vaincre l'autre et d'avoir gagné un pari se dissiperont. Cinq ans, c'est une vie communale appréciable en termes de développement local. Si l'on perdra tout ce temps à dessiner, redessiner les alliances ou le consacrer au maintien de l'équilibrisme ; la commune ne saura faire que perpétuer son sommeil. Le cas de l'APW de Sétif est édifiant. 4 ans sans rien faire. L'assemblée n'était qu'un président esseulé, une voiture de service, un salon, des indemnités et de la pistache. En dehors de ces alliances qui en réalité ne travaillent pas la commune et entachent quelque part la volonté du peuple en la faisant suppléer à celle d'autres élus non choisis par le plus grand nombre d'électeurs ; il reste une réalité difficile à contenir. Que fera le nouveau maire ?
C'est dans son cadre juridique, quoique un peu amputé de prérogatives, que le maire doit être un artisan agissant dans la déclinaison territoriale. Cependant, l'on constate que toute commune en tant que cellule de base sociale, vit une situation telle qu' il faudrait offrir une écoute attentive aux nombreuses doléances des citoyens. Il faudrait aussi agir en vue d'établir un diagnostic qui sans doute va permettre, afin de parer aux lacunes ; de mobiliser les troupes, de créer un espace de partenariat, de rameuter les allies et de réduire les réticences. Ceci n'est obtenable que grâce à des approches tendant d'abord à améliorer le statut matériel de l'employé communal, cheville ouvrière du plan de charge, le renforcement physique des capacités d'action du parc, une veille attentionnelle d'assiduité et de ponctualité, une disponibilité permanente et enfin un engagement passionnel. En faisant toutes ces opérations, d'une façon managériale ; l'on pourra faire adhérer tout le monde, d'entre élus, administrations, organismes, associations, tutelle et citoyens autour d'un défi : le bien-être social. La préoccupation, disons classique d'une commune se confine en rendant plus agréable et attractif le cadre de vie citoyen. Le principal challenge dans ce contexte demeure le nettoiement avec l'hygiène et la sécurisation des espaces. Que nenni ! L'on peut lire ici, un fragment de discours d'un membre de kasma, un vomi de phraséologie vide et sans caractère au regard de la mentalité tant de nos élus que de nos compatriotes. Cela peut paraitre de l'idéalisation de concepts populistes, faussement académiques et loin de la triste réalité. En fait ce qui attend tout maire fraichement élu ce sont les problèmes pour lesquels il n'a aucun moyen d'arriver à les résoudre, à la limite il pourra réduire un tant soit peu leur incidence. Il va se confronter aux routes éventrées, aux pistes boueuses, au manque d'éclairage public, à la rareté des forages en plus des couacs de l'emploi, de l'investissement, de la santé ,des cantines scolaires, des secours, du couffin de ramadhan et bien d'autres besoins populaires exigibles et impératifs.
Il aura aussi en face, une administration trop rigide, une justice aux tournants, un personnel aguerri et revendicatif. Il aura, par biais du chef de daïra ; un wali inabordable, parfois gueulard, parfois osé dans un orgueil mal placé et le plus souvent retiré et en retrait direct des problèmes que vit la commune. L'on se rappelle de ces maires qui faisaient le déversoir colérique du wali. Ils acquiesçaient sans broncher les admonestations inutiles, en public, mettant de coté toute fierté.
Des pressions de lobbies, de groupes oligarchiques, notamment dans les grandes villes ne manqueront pas de faire tout pour le faire ranger dans le sillage de leur certificats de conformité, permis de lotir, de construire et autres actes sensibles en ces temps qui courent. Alors venir en campagne et tenir des promesses sous forme de programme, c'est du folklore ambiant, du remplissage médiatique pas plus. Aucun maire ne peut tenir la moindre promesse faite lors de sa campagne. Sauf si ce n'était qu'une opération de volontariat de nettoyage des caniveaux ou des actions sporadiques de lifting apparent. Dallage, carrelage, badigeonnage.
L'adage général prétend dire, en affirmant « si tu as une place ce n'est forcément pas ta place» qu'une fois élu ne crois pas devoir briguer le fauteuil localement présidentiel. Ce poste recommande pour son occupation un minimum d'humilité quand on n'a que sa désinvolture ou son illusion pour mérite. Il ne suffit pas d'être référencié sous des titres qui ne veulent rien dire ou sous une carrière tranquille à l'ombre des tumultes mais avoir le sens de la maîtrise et du commandement des affaires publiques. Avoir à construire et vendre des immeubles promotionnels, donner des cours supplémentaires, guérir des vaches laitières ou moudre du blé industriel ne vous garantit rien comme compétence ou performance à réussir la gestion d'une ville. La ville n'est pas une occasion financière ou une aubaine de bonne affaire. C'est une vie collective, immatérielle, inaliénable. Le seul gain que l'on en tire reste l'honneur de l'avoir un jour gérée, sans nul autre intérêt. Ni morceau de terrain, ni logement social. La gestion mon frère est un art pur, presque un don qui s'acquiert au contact des expériences et du savoir et non pas de l'empirisme et du «bouche à oreille». Pour dire que diriger un ensemble s'éclot dans l'émancipation de soi et s'accroît dans la libre décision de pensée et d'action à l'égard de tout joug d'alliance.


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