Selon un récent bilan des services de la wilaya, près de 1.500 familles squattent des immeubles désaffectés. Il s'agit surtout des habitations dont les anciens occupants ont été relogés dans le cadre de la lutte contre l'habitat pécaïre. Selon les mêmes services, la prise en charge de ces familles nécessite un important programme de logements, sachant que la wilaya d'Oran est déjà confrontée à la prise en charge des milliers de familles des bidonvilles et des immeubles menaçant ruine. Selon des sources proches des services techniques de l'APC d'Oran, ces familles en attente d'un relogement entravent les opérations de démolition de plusieurs immeubles programmés à être rasés. Nos interlocuteurs indiquent qu'une centaine d'immeubles ont été programmés à la démolition à travers les secteurs urbains mais qu'il faudrait d'abord prendre en charge les familles qui les occupent. Selon un dernier décompte des services de la wilaya, pas moins de 116 immeubles désaffectés et non démolis ont été squattés par des mal-logés à travers plusieurs quartiers de la ville d'Oran. Les mêmes services ont en outre rappelé le relogement dans les dernières années de plus de 20.000 familles qui résidaient dans 752 anciennes bâtisses réparties à travers le territoire de la commune d'Oran. Il faut signaler que le nombre d'immeubles désaffectés démolis ne dépasse pas les 50 immeubles, ce qui ouvre la voie aux familles en quête d'un relogement pour réoccuper ces bâtisses au péril de leur vie. Il y a plus d'une année, au lendemain du tragique effondrement d'une bâtisse qui a coûté la vie à deux personnes dans le quartier de Jules Ferry, des habitants de plusieurs quartiers ont lancé un appel aux responsables concernés pour la démolition des immeubles désaffectés qui menacent de s'effondrer à tout moment. Selon des habitants du quartier de Sidi El Houari, un premier appel avait été lancé à l'ex-wali d'Oran avant qu'une catastrophe ne survienne. Les habitants du quartier affirment que plus d'une dizaine d'immeubles évacués de leurs occupants depuis plus d'une année n'ont toujours pas été démolis. Ces bâtisses situées sur les grandes artères du quartier font l'objet d'effondrement partiel et menacent de s'effondrer à tout moment. « Nous sommes contraints d'éviter de passer sous ces habitations de risque de se retrouver sous les décombres. Malheureusement nos enfants empruntent ces artères chaque jour et nous craignons vraiment pour leur vie », assure un des habitants. Ce dernier indique que le danger ne concerne pas uniquement les passants mais aussi les habitants des immeubles mitoyens qui sont toujours occupés par des familles en attente d'un relogement. « La situation s'aggrave davantage à la moindre précipitation », affirme notre interlocuteur. Pour éviter la réoccupation des immeubles évacués par d'autres familles, les services de la wilaya ont muré et détruit partiellement certaines habitations dans la perspective d'une proche démolition. Mais ce type de procédé n'est malheureusement pas suffisant, car à défaut qu'ils soient de nouveau investis par des indus occupants, les immeubles menaçant ruine évacués sont en état d'abandon et certains tiennent miraculeusement debout.