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Tout entreprendre pour sortir de l'ornière l'entreprise algérienne, est-ce possible ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 21 - 04 - 2022

Chaque fois que vous voyez une entreprise qui réussit, dites-vous que c'est parce qu'un jour, quelqu'un a pris une décision courageuse ! (Peter Drucker)
Avec la mondialisation, les entreprises algériennes sont contraintes, présentement, d'évoluer dans un contexte d'ouverture commerciale et de concurrence accrues. Il devient alors indispensable pour elles d'améliorer leur compétitivité interne et externe.
En 2011, le gouvernement avait, pourtant, décidé de changer de braquet et de faire de cette année-là « l'année de l'entreprise » !
Les tripartites, tout comme les plans de relance, se sont succédé avec les objectifs d'instaurer un dialogue social, de rééquiper le pays, de développer les infrastructures de base, de redynamiser la formation et la recherche.
Un Conseil des ministres a été, presque exclusivement, consacré aux problèmes que rencontre l'entreprise dans son fonctionnement et son expansion !
- En peine perdue !
On parlait alors de «mise à niveau de l'entreprise», programme qui a concerné 20.000 PME, publiques et privées, pour une enveloppe de près de 380 milliards de dinars.
Les travailleurs mis au chômage, à l'époque de l'opération dite « politique de restructuration des entreprises », ont accusé la centrale syndicale d'avoir fermé les yeux concernant ce qui a été appelé, communément, à l'époque «le plan de redressement interne» à l'issue duquel l'entreprise était obligée de fermer, de libérer les travailleurs pour être aussitôt reprise par des repreneurs plus que ravis par l'aubaine.
En ce temps-là, Ahmed Ouyahia était aux manettes. Il déteste l'entreprise, pensaient les gestionnaires : «son gouvernement a durci et bureaucratisé les conditions d'investissement et de création d'entreprises; l'octroi des crédits bancaires aux entreprises était soumis à l'accord du pouvoir politique et l'accès au foncier industriel était quasi impossible» ! Les patrons des EPE algériennes disaient qu'« il donnait de l'argent d'une main et de l'autre, il signait une circulaire des plus restrictives énumérant les cas de dépenses pouvant être assimilées à l'abus de biens sociaux ». Il se méfiait des gestionnaires, eux-mêmes échaudés par les multiples opérations « mains propres » dont certains de leurs pairs ont fait, injustement, les frais !
On se rappelle cette époque où les patrons des entreprises publiques étaient tétanisés et horrifiés à l'idée de prendre un quelconque risque ou une décision qui pouvaient les conduire directement en prison !
Même les grands groupes se plaignaient, à cette époque-là, des blocages administratifs de leurs projets, souvent pour des raisons des plus absconses.
Des investissements importants dans différents secteurs économiques présentés par des groupes privés, attendaient, selon eux, dans des cartons, depuis des années, de passer au Conseil d'investissement.
Nous avons le potentiel pour réaliser une croissance plus forte et durable, avait déclaré le successeur d'Ahmed Ouyahia, dans son allocation d'ouverture de la Conférence sur le développement économique et social; il nous faut, toutefois, nous départir du « pessimisme ambiant » pour construire une économie diversifiée, émergente pour atteindre à l'horizon 2019 un taux de croissance de 7% grâce, notamment, à l'industrie. Il soutenait «mordicus» que «les performances économiques du pays sont positives et qu'elles pouvaient être, substantiellement, améliorées». Il a aussi dit «qu'il continuerait à exécuter, jusqu'au bout, le programme sur lequel a été élu le président de la République».
Pour ce faire, il s'est dit «décidé de mettre l'entreprise nationale, sans distinction aucune, au cœur de sa démarche visant l'amélioration du climat des affaires, l'entrepreunariat, le partenariat et la promotion de l'investissement, créateur de richesses et d'emplois».
Que reste-t-il des prévisions de l'ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, puisque c'est de lui qu'il s'agit ?
Pas grand-chose, si ce n'est qu'«il ne disait pas toute la vérité au peuple algérien» ! Tous s'accordent à dire que, désormais, le débat à venir doit être placé sur le terrain économique !
Aujourd'hui, le pays a besoin de ses entreprises, de toutes ses entreprises car ce sont elles qui, en innovant, en risquant les capitaux de leurs actionnaires, en mobilisant leurs salariés, en répondant aux attentes de leurs clients, créent de la valeur, génèrent de la richesse qui doit profiter à tous !
Et ceux qui persistent à opposer, systématiquement, Etat et entreprises, chefs d'entreprises et salariés, organisations patronales et syndicales doivent revoir leur position. Il est absurde de parler de cadeaux faits aux patrons, ce langage n'a aucun sens.
- Une mesure favorable aux entreprises est favorable au pays tout entier !
En ces temps de crise et de récession économiques, le regard et l'espoir doivent se porter, en priorité, sur la création d'entreprises, seules à même de pouvoir relancer la croissance et l'emploi. Cela va-t-il infléchir le gouvernement et le dissuader de présenter un plan d'investissement des plus audacieux ou, au contraire, va-t-il mettre le paquet pour « réanimer » l'économie nationale?
Va-t-il se décider à faire de 2022 l'année de l'entreprise algérienne ?
Apparemment oui, dès lors qu'il s'agit là d'une exigence de Abdelmadjid Tebboune, président de la République qui a chargé le médiateur Brahim Merad de «débroussailler» le dossier des projets de création d'entreprises «bloquées» et de présenter, ponctuellement un bilan en Conseil des ministres.
C'est ainsi que les raisons des blocages des projets d'investissement économiques et industriels ont pu être identifiées :
1. Elles sont liées à l'absence des actes administratifs, autorisations d'exploitation, livrets fonciers et permis de construire, certificats de conformité et les réserves techniques des ministères.
2.Il faut ajouter les problèmes de viabilisation des zones d'activité, d'accès au foncier, des routes, d'électricité, gaz et eau qui poussent une partie des entrepreneurs à abandonner leurs projets malgré les financements déjà consentis et les équipements acquis.
Le dernier rapport périodique du médiateur de la République, sur l'évolution de l'état des projets d'investissement en cours, au cours des deux dernières semaines, fait état de la levée des restrictions sur 813 projets d'investissement, sur 915 projets recensés, soit une augmentation de 39 projets par rapport à la situation précédente, ce qui signifie que seuls 11% des projets en attente restent en cours de traitement.
Il a été précisé que 554 projets d'investissement sont entrés en opération, avec une augmentation de 57 nouveaux projets supplémentaires, depuis le dernier Conseil des ministres, lorsque le nombre a atteint 497 projets.
Cela a permis la création de 2.169 nouveaux emplois, ce qui porte le total des emplois créés à 32.302, pour atteindre 5.071 emplois, avec l'entrée de tous les projets, dont les restrictions ont été levées, en exploitation.
Pour sa dernière tripartite, consacrée à «l'investissement et l'entreprise», Ahmed Ouyahia, comme dans un aveu de repentance, a indiqué que « les orientations économiques du pays ont changé en faveur d'une meilleure place pour l'entreprise nationale ».
Il avait reconnu aussi que « les efforts pour atteindre cet objectif ont été insuffisants, en notant que la Banque mondiale a classé l'Algérie à la 136e place sur 82 pays dans le domaine des climats des affaires ».
En attendant de voir plus clair dans le programme du Premier ministre Aymen Abderrahmane qu'il compte soumettre à l'APN, les experts sont unanimes à dire qu'il faut a minima :
1. baisser, au maximum, la dépense publique parce que le pays vit au-dessus de ses moyens;
2. assainir, sincèrement, le climat des affaires (peut-on dire, par ailleurs, que le climat des affaires est en voie d'être débroussaillé?
3. dépénaliser, dans les faits, l'acte de gestion;
4. libérer, par les textes, les banques et les inciter à «lâcher» leur surplus de liquidités (rappelons que la Banque d'Algérie avait pris la décision d'ouvrir la possibilité pour les opérateurs nationaux d'investir à l'étranger, à condition que l'objet de l'investissement soit complémentaire à l'activité de production de biens ou de services, et que son montant corresponde au volume des exportations de l'opérateur. Du coup, peu d'opérateurs algériens étaient éligibles à l'investissement à l'étranger ! Quant au citoyen lambda, il ne comprend pas le fin mot de cette mesure qui vise, selon lui, à préserver l'emploi des étrangers, alors que l'effort doit être consacré, en priorité, à la création de postes de travail en Algérie ! D'autres experts pensent plutôt que les mesures de la Banque d'Algérie sont restrictives et que cela va coûter cher au pays; la frilosité de la Banque, disent-ils, est un frein au développement rapide à travers l'acquisition de sociétés étrangères qui se vendent pour une bouchée de pain en raison de la crise en Europe);
5. faciliter l'acte d'investir, et encourager l'entreprenariat des femmes et des jeunes;
6. mettre, concrètement, le foncier à la disposition des investisseurs;
7. activer l'entrée en Bourse des entreprises qui ont en les moyens;
8. relever le niveau du management de l'entreprise en encourageant la formation et la recherche;
9. instruire les walis en les dotant d'une feuille de route et les soumettre à une obligation de résultats, notamment en matière de création d'emplois et de PME/PMI;
10. en finir, une fois pour toutes, avec le dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC;
11. travailler (enfin et pourquoi pas) à l'émergence d'un marché commun maghrébin. Ceci étant dit, faut-il aussi se féliciter de ce « trop d'Etat » dans l'économie, sachant que cela peut tuer l'économie, ou exiger, alors, l'effacement de l'Etat, sachant que son absence est aussi nocive que sa grande présence ?
La question est posée !
Pour conclure avec ces questionnements que tous les économistes se posent:
1. pourquoi c'est le médiateur de la République qui est chargé de dépoussiérer le lourd dossier des investissements économiques et non pas le ministre concerné ?
2. comment a-t-il réussi là (et c'est tant mieux) où tout l'appareil de l'Etat a failli ?
3. pourquoi a-t-on besoin d'actionner la décision politique là où c'est une décision administrative qui s'impose ?


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