Le président Tebboune a décidé de passer la surmultipliée pour tordre le cou aux lobbies de la spéculation qui veulent happer le pain quotidien de la bouche des Algériens. «37 inspecteurs relevant de l'inspection générale de la présidence de la République sont sur le terrain pour enquêter sur les raisons réelles de la pénurie de certains produits alors que nous ne manquons pas d'argent», a tonné le chef de l'Etat lors d'une entrevue avec des représentants de médias nationaux. Première mission confiée officiellement à l'inspection générale de la présidence depuis sa création, percer l'épais «mystère» des pénuries provoquées et qui est derrière, sera donc la tâche confiée à des responsables au plus haut niveau de l'Etat. En décidant d'élever le niveau de l'enquête sur la pénurie de certains produits alimentaires mais aussi des médicaments, Tebboune acte l'échec consommé de certains responsables de l'exécutif gouvernemental. Il a même annoncé qu'un remaniement ministériel est prévu prochainement, c'est-à-dire que ceux qui ont échoué devront partir. Le renforcement du contrôle des services semble être la première préoccupation du chef de l'Etat, une mission à travers laquelle une amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption sont les premiers objectifs visés. La lutte contre la politique d'impunité est aussi dans le viseur du premier magistrat du pays, qui a sur son agenda de nouvelles mœurs politiques, celles de la sanction qui peut être aussi positive. Prendre sa conscience pour seul guide et ne pas attendre de recevoir une mission d'enquête pour commencer à travailler et corriger ses erreurs est une nouvelle culture qu'il faut instaurer chez les commis de l'Etat quels que soient leur rang ou responsabilité. Encourager les meilleurs et écarter les plus mauvais de tout le circuit des responsabilités publiques est une mission de salut public. Assurément.
