« N'est-ce pas navrant de voir le nombre impressionnant de citoyens qui vont gager l'or de leurs épouses pour subvenir aux besoins de leurs familles. Ce qui est encore plus déplorable c'est de constater que parmi eux même des fonctionnaires », dit un bijoutier de Mostaganem qui a préféré garder l'anonymat. Ainsi, et devant la cherté de la vie et pour faire face au mois de ramadhan qui coïncide cette année avec la rentrée scolaire en septembre prochain, les pères de familles n'hésitent pas à gager les bijoux de leurs épouses. « Mais pas à la banque, je préfère aller chez les commerçants que je connais », raconte une femme. « Si je sollicite un emprunt, je sais qu'on ne me l'accorde pas. C'est pour cela que je préfère donner un bijou en gage, explique t- elle. « Comment vais-je faire, sinon pour supporter les grosses dépenses de ce mois ? »Interroge-t-elle. Un fonctionnaire moyen, exerçant dans une instance étatique, affirme qu'il s'était mis d'accord avec son épouse, une femme au foyer, pour gager le peu de bijoux qu'ils possèdent chez un commerçant de la ville. « C'est la seule issue que nous avons trouvé pour ne pas aller mendier », précise t'il. Fatima, déclare, quant à elle, que ses bijoux en majorité ne portent pas le sceau algérien. « Ce qui m'a poussé à me tourner vers le commerçant du coin, je lui ai remis mes bijoux contre 4 millions de centimes afin de pouvoir souffler en ce mois et préparer mes enfants à la rentrée scolaire.», raconte-t-elle. Et quelle marge prennent les commerçants ?les familles préfèrent garder le silence sur ce détail.