Cette grande dame est native de Hadjout. Mme Yamina Echaïb, dite Zoulikha, veuve Larbi Oudaï, qui parlait parfaitement le français et n'avait aucun complexe face aux Européens, a pu réaliser son rêve lorsque la guerre de libération nationale a été déclenchée le 1er novembre 1954. Mère de trois enfants en bas âge, elle s'était illustrée par sa détermination farouche contre l'occupant, en dirigeant les femmes et les hommes pour la cause nationale, et en utilisant tous les subterfuges pour contourner les embuscades rendues par les forces coloniales. Quand les autorités coloniales se sont rendues compte de son rôle auprès de la population cherchelloise et de ses environs, elle décida alors de fuir et de rejoindre définitivement le maquis. Capturée le 15 octobre 1957, elle sera torturée durant 10 jours. Elle n'a jamais dénoncé ces femmes et ces hommes qui militaient sous sa direction, dans le but de préserver l'organisation politico-militaire. « Devant nous, ses mains menottées, déclare un témoin, elle a craché à la figure d'un capitaine militaire et nous a dit : Regarder ce que font les soldats français d'une Algérienne. « Nous ne l'avons plus revue depuis ce jour », conclut-il. Le mardi 25 octobre 1957, à 15h, Yamina Oudai, dite Zoulikha, a été exécutée.