Le passage à l'année 2015 marque l'entrée en vigueur en France d'une série de dix mesures destinées à assurer une meilleure reconnaissance aux harkis et à leurs familles. L'occasion de se pencher sur un chapitre difficile de l'histoire de la France et de l'Algérie. Le 1er janvier 2015 a marqué l'entrée en vigueur d'un plan d'action de dix mesures en faveur des harkis, mais ces derniers qui attendent toujours la reconnaissance solennelle de la responsabilité de la France dans leur "abandon" depuis l'indépendance de l'Algérie, préparent une nouvelle mobilisation. Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé, le 25 septembre, lors de la journée nationale d'hommage aux harkis, un plan d'action en 10 points, en faveur de ces anciens supplétifs de l'armée française en Algérie et de leurs familles. Il s'agit de dix mesures structurées autour de deux axes: "reconnaissance" et "réparation". Le premier vise à créer des lieux de mémoires, au quai Branly et dans les hameaux de forestages, où 10.000 harkis furent regroupés en 1962. Le second axe prévoit des aides pour ces anciens combattants et leurs familles, comme la revalorisation de 167 euros par an de l'"allocation de reconnaissance". Le gouvernement s'est aussi engagé à aider au rachat de trimestres de cotisation retraite, jusqu'à 4 trimestres possibles, pour la "deuxième génération", les enfants élevés dans des camps entre 16 et 21 ans."Cette mesure présentée comme la mesure phare ne prend en compte que quatre camps sur sept", a affirmé le porte parole des Harkis, M. Louanchi Harkis est le nom donné à ces algériens engagés comme supplétifs au service de l'Armée française lors de la guerre d'Algérie entre 1954 et 1962. Lorsque l'Algérie devint indépendante, les harkis furent considérés par Alger comme des traîtres. Fuyant l'Algérie, nombre d'entre eux se sont réfugiés en France dans la précipitation. Ayant servi sous le drapeau tricolore, les harkis s'attendaient à un soutien indéfectible de la République Française. Mais leurs espoirs ont été trop souvent déçus.