Les propos tenus par le chef du parti marocain d'El Istiqlal, Hamid Chabat, proche du Makhzen, ont ébranlé sérieusement les relations entre Rabat et Nouakchott. Le secrétaire général du parti El Istiqlal a remis à goût du jour sa vieille thèse selon laquelle Béchar, Tindouf et le sol mauritanien sont des territoires marocains et que son pays s'étend de Sebta au fleuve du Sénégal. Hamid Chabat, qui s'exprimait devant l'Union des travailleurs marocains, a réitéré ses déclarations hostiles à l'Algérie et à la Mauritanie en déclarant : « La séparation opérée en 1959 a entraîné beaucoup de problèmes au Maroc, dont la création d'Etat de la Mauritanie bien que ces terres restent marocaines de l'avis même de tous les historiens». Avant d'ajouter : «Plusieurs terres marocaines sont restées encore occupées, à l'image de Tindouf, Béchar et Kenadsa», a-t-il enchaîné. Le chef du parti marocain, profitant de l'occasion, a accusé « la Mauritanie de faciliter l'accès du Front Polisario à la région de Guergarat». Lundi soir, le ministère des affaires étrangères marocain a regretté les déclarations de Chabat concernant des frontières et de l'intégrité territoriale de la République islamique de Mauritanie, sans pour autant le recadrer pour ses nouvelles attaques virulentes contre l'Algérie. Et le parti El Istiqlal de répliquer à son communiqué: « Le ministère des affaires étrangères n'a pas à évaluer ni à classifier les positions et les décisions des partis politiques. En plus, il lui incombe de faire preuve de beaucoup de politesse dans les choix des expressions lors de la rédaction des communiqués. Le parti El Istiqlal refuse toute tentative de s'en prendre au parti et à son secrétaire général, comme il refuse de recevoir des leçons de patriotisme de la part du ministre des affaires étrangères». Il est à souligner que les autorités algériennes n'ont toujours pas agi à ces déclarations, sachant que le chef de la mission diplomatique marocaine à Alger, Lahcen Abdelkhalek appartient à ce parti politique.