Si la ville ne fait pas encore le plein après la rupture du f'tour ; à La Salamandre, l'ambiance du premier soir de ce mois de ramadhan donne déjà une idée à travers cette fin de mois de Mai sur tout ce qui attend la corniche Mostaganémoise en été. Le muezzin d'El-Meghrab nous délivrant de la longue journée de jeûne de toute l'année avec 17 heures de carême, les rues de Mostaganem-ville ne désemplissent pas complètement entre retardataires tenants des emplettes de dernières minutes comme la chamia, les jolies ktayafs pas toujours en amendes en ces temps de vaches maigres et parfois la karentika pour boucher la table du f'tour à défaut de budget pour garnir un plat de dessert ou de mets, des voitures poussées par des moteurs en trombe foulant tout code de la route et de bon sens, des fidèles quittant les mosquées en hâte et en grands pas, et déjà ces premiers soupeurs à aventurer le nez dehors à la faveur de la tombée de la nuit au bout d'une longue journée de léthargie pour prendre sa dose en nicotine afin de pouvoir ouvrir les yeux , qui au coin du quartier avec les voisins et amis, qui au café de Ammour avec un plasma sur fond du Réal et la Barça autour. A vrai dire le brin de calme senti à peine çà et là, est déjà brisé par le tapage de l'armée de chérubins aux cris stridents et bavardages criards de la gent juvénile. C'est à peine si le centre-ville prête ses boulevards aux adeptes de la marche collective, aux groupes des fidèles vers les tarawihs, ou aux grappes de jeunes faisant et défaisant groupes de causette et souvent. Même la circulation routière y est toute morte en comparaison avec le jour. Un vide qui caractérise comme d'hab les premiers jours de ramadhan en attendant la deuxième quinzaine qui fera sortir grands et petits, hommes et femmes, à la recherche des habits de l'aïd notamment. En fait, si ambiance se fait remarquer, c'est en bas, prêt de la grande bleue, sur la corniche. Il fait 20 degrés Celsius en cette troisième soirée ramadanesque aux environs de 22h30. Il semble que la fraicheur conjuguée à l'humidité draine bien les Mostaganémois de la ville et ultra muros. L'afflux de jeunes et moins jeunes ressemble à celui d'une soirée estivale digne du mois de juillet ou d'août, à l'exception des tenues des femmes et des jeunes filles notamment qui ne traduit pas encore ces couleurs de nombrils en l'air. La circulation routière qui renoue aussi avec son apogée saisonnière, ne comprend pas encore les immatriculations d'outre-mer et leurs semblants de drifts. Sous l'œil vigilant des policiers en groupes mobiles et barrages fixes, les choses semblent ordinaires, du côté de la circulation piétonnière et celle routière. L'autre panorama de commerces dont certains encore fermés, renseigne aussi un certain retard de préparation. Et de l'animation, rien ne se fait manifester. De la Salamandre aux Sablettes, la circulation affiche pare-chocs contre pare-chocs, et à part un thé ou un café à prendre entre amis de préférence pour ne pas mourir d'ennuis, rien n'est venu égayer l'image de la corniche monotone de par cette image traditionnelle que tant d'années n'ont pas rafraichi ou mis en vogue.