Malgré la campagne de dénigrement et le lynchage politico-médiatique dont il a fait l'objet, le Groupe des 19 n'abdique pas. Il riposte de manière acerbe. Et c'est à la veille de la révision de la Constitution que les camarades du vieux maquisard Lakhdar Bouregaâ s'inquiètent de la «dangereuse fragilisation de l'immunité sociale et économique» du pays. Elle est «aggravée par un empoisonnement du climat politique qui risque d'être fatal à la nation, à la République et à tout espoir démocratique du fait des velléités totalitaires d'une bande d'individus irresponsables, étrangers à toute idée de pratique politique», incriminent-ils dans une déclaration rendue publique hier. Tout en réaffirmant son «entière solidarité» à Louisa Hanoune et à Zohra Drif-Bitat, le G19, qui a subi un torrent d'attaques pour avoir «osé» solliciter une audience avec le chef de l'Etat, dénonce vigoureusement «une bande mafieuse aux relents totalitaires qui a imposé au pays un climat politique empoisonné» et qui a «compromis, tout en la décrédibilisant, l'initiative de révision constitutionnelle puisqu'elle squatte tout un espace de sa promotion avec ses propres méthodes détestables». Et c'est à ce titre que les signataires de la demande d'audience adressée au Président s'interrogent sur l'efficacité de la politique de révision de la Loi fondamentale. «Il devient donc légitime de s'interroger sur l'efficacité politique d'une révision constitutionnelle lorsque l'Etat, dont elle tire toute sa raison d'être, n'en finit pas de subir les coups de boutoir d'une bande mafieuse dont les provocations et les expéditions punitives contre les patriotes sincères et authentiques risquent de mener le pays vers le chaos», accusent-ils. Les compagnons de Louisa Hanoune multiplient les mises en garde contre ce qu'ils qualifient de «bande mafieuse qui agit avec l'Etat tel un cancer qui risque d'engager le pronostic de vie de la République s'il n'est pas stoppé avant la métastase». «Une bande mafieuse qui, par nature et par vocation, ne se pliera pas plus à la future Constitution qu'à l'actuelle qu'elle ignore superbement, comme elle ne respectera pas plus l'Etat dont elle n'a aucune conscience», assènent-ils. Encore plus incisif, le groupe de personnalités estime que l'urgence absolue «réside dans la mise hors d'état de nuire de cette bande mafieuse et le sauvetage de l'Etat national tel que conçu et enfanté par notre glorieuse Révolution, dont les martyrs se retournent dans leur tombe à chaque trahison de leurs idéaux et à chaque agression de leurs symboles» Et pour achever ceux qui leur ont déclaré la guerre, le Groupe des 19 personnalités nationales use d'un ton encore plus ardent à leur égard. Il considère que «le but de l'ignoble lynchage de la moudjahida Zohra Drif-Bitat par les relais médiatiques et électroniques de la mafia, puisant leur sève nourricière dans les sites de Salan et autres amis de Massu, n'a échappé à personne : détruire notre Révolution comme fondement sacré de l'Etat national par la destruction de ses symboles». Visiblement sidérés par le silence des hautes autorités du pays face à la «lapidation» de figures de la Révolution, les signataires de la lettre au Président estiment que cette attitude «risque de sonner comme le prélude d'une abdication, par l'Etat, de ses plus nobles référents fondateurs ainsi que de ses attributs et pouvoirs face à une bande mafieuse supplétive de l'ancien colonisateur».