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Voir le quartier Bastos et… s'enfuir
Cadre de vie à Bordj Menaiel (Boumerdès)
Publié dans El Watan le 22 - 05 - 2007

Ce site vit, depuis sa « naissance » dans les années 1990, au rythme d'un bourg qui cumule tous les malheurs et misères du monde. Ce quartier est connu pour être le point de refuge de tous les nouveaux arrivés dans la daïra de Bordj Menaiel.
Aussi, ces citoyens ne cessent de réclamer des logements décents, et chacun avance les raisons qui l'ont poussé à quitter le village et la région natale pour s'installer dans ces bidonvilles. En effet, ce quartier de fortune était une destination, non seulement des villageois qui venaient des hameaux et des villages limitrophes, mais aussi des wilayas de l'intérieur du pays. Si certains ont fui le terrorisme aveugle qui a frappé de plein fouet toutes les régions du pays, la plupart d'entre eux ont quitté leur région natale à cause de la précarité et de la misère sociale. Ils viennent dans l'espoir d'une situation et d'un avenir meilleurs, pour eux et pour leurs enfants. « Je ne me rappelle plus la date de mon installation ici », avoue un père de famille venu d'Ouled Aïssa. « On est là dans l'espoir de trouver un emploi », lance un jeune natif de Timezrit. Aujourd'hui, ces habitants attendent avec impatience d'être relogés dans des logements décents. Ils habitent dans des taudis que certains ont achetés dans les moments difficiles qui ont secoué leur région natale. Mais « aucune décision favorable n'a été prise en notre profit », indique Amar, un sexagénaire natif de la commune d'Ouled Aïssa. Celui-ci nous dira qu'il habite le quartier depuis 1993. « Quant à la régularisation de notre situation, je ne me souviens plus du nombre de dossiers que j'ai déposés auprès des autorités concernées », fulmine-t-il. Celui-ci tient à rappeler surtout « les multiples promesses non-tenues des chasseurs de voix lors des campagnes électorales ». « J'ai acheté deux baraques à deux millions de centimes chacune au milieu des années 1990, et, depuis, j'attends avec impatience un logement ou un chalet où loger ma famille », déclare Samir. Les habitants de ce bidonville du sud de la ville de Bordj Menaiel occupent des espaces très exigus. « Aujourd'hui, le nombre de ménages augmente davantage », nous confie Amar. Durant des années, l'éradication de ces habitations de fortune, qui défigurent la ville, revenait comme un leitmotiv dans le discours politique. Mais aujourd'hui encore, certains habitants ne cessent d'étendre leurs baraques pour occuper progressivement d'autres surfaces et espaces agricoles. Leur nombre augmente chaque mois. Quelques familles ont accaparé des lopins de terre. Pis, « certaines familles ont même érigé, dans l'anarchie totale, des bâtisses en parpaing », constate-t-on. « La communauté a triplé, il y a même des familles qui ont ramené leurs proches ici », précise un commerçant habitant les bâtiments de l'autre côté des bidonvilles. Les autres s'interrogent sur le sort de ces bâtisses et des constructions illicites en général à Bordj Menaiel, et surtout de la passivité des autorités qui tolèrent ces dépassements.
Conditions de vie intenables
A l'intérieur de ces baraques disposées en bloc, les conditions de vie sont simplement insupportables. « En cette période de chaleur torride, les rats et les moustiques sont légion. » « Ce quartier devient invivable. En été et en hiver, nos maisons menacent ruine après chaque averse », rage un habitant des lieux. « Nous n'avons bénéficié d'aucun projet de développement local », poursuit-t-il. « Notre malheur est à l'approche des échéances électorales, le cheval de bataille des candidats de tout bord », nous dira un habitant qui a tenu à garder l'anonymat. Ce quartier devient lugubre et boueux en hiver et ce, à cause de l'absence de voies bitumées. Par ailleurs, ces baraques encombrantes, dans lesquelles logent des laissés-pour-compte, sont dépourvues de réseaux d'assainissement, d'électricité, d'eau courante. Les habitants ont tous procédé au raccordement de l'électricité illicitement chez les voisins. Les eaux usées sont déversées dans la nature, a-t-on constaté sur place. « Ici nous sommes exposés à tous les maux, du point de vue sanitaire, social, écologique et économique », s'indignent les habitants. « Les conditions de vie sont inhumaines, une odeur insupportable nous incommode durant toute l'année, et, avec l'eau qui stagne et les odeurs pestilentielles, nauséabondes devant nos habitations, nos enfants sont atteints de graves maladies. » « Pour s'alimenter en eau potable, il faut faire de longs trajets », déplore-t-on encore. Interrogé sur l'effet du séisme du 21 mai 2003, sur leurs gourbis, un habitant fera savoir que « ces taudis sont des séismes ». En abordant la possibilité de recasement dans des chalets en attendant son relogement définitif, un habitant, qui se dit père de six enfants, s'est mis en colère. Il nous exhibe plusieurs demandes qui ont été formulées et adressées aux autorités concernées pour son relogement. Et il y a même celles datant des années 1990. « Ils nous laissent souffrir dans ces taudis afin de nous pousser à partir », s'indigne-t-il. En effet, celui-ci nous a conduit dans son quartier pour nous permettre de mieux nous imprégner de ses malheurs. « Ces baraques constituent aux yeux de tout le monde, y compris des autorités locales, le dossier noir de la municipalité », laisse-t-il entendre. A ses yeux, leur relogement devient subitement le centre d'intérêt de tout le monde à l'occasion des échéances électorales. « Nous avons toujours été le cheval de bataille des chasseurs de voix lors des différentes échéances électorales », déclare-t-il. « Nous sommes tous des Algériens, et chacun de nous a le droit de vivre dignement dans ce pays, notre pays », déclare-t-il encore. La plupart des habitants de ce quartier, qui végètent dans la misère et le chômage, ne survivent que du commerce informel, un autre fléau qui caractérise Bordj Menaiel. « Nous vivons de petites bricoles, tantôt nous travaillons dans les chantiers, tantôt nous demeurons sans emploi, mais l'essentiel pour moi est de quitter ces gourbis qui nous font honte », précise Samir. Toutes nos tentatives de contacter les autorités locales afin d'entendre leurs explications ont été vaines.


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