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28e festival international du film
LE CAIRE Cinéma du cœur
Publié dans El Watan le 07 - 12 - 2004

Les films algériens voyagent bien. Les cinéastes algériens se sentent enfin exister quand un grand festival montre leurs films puisque le cinéma dans leur pays ne bénéficie d'aucun égard (la coupure fatale du budget de la culture du gouvernement actuel).
Tout cela pour dire que, sans aucun doute, en termes de production quantitative de films, l'Algérie se trouve au dernier rang, mais pour ce qui est de la qualité du travail des cinéastes, acteurs et techniciens algériens, la chose suscite partout des éloges flatteurs. Au 28e Festival internationale du film du Caire, on a pu cerner de plus près encore le brillant travail à l'œuvre des films Al Manara de Belkacem Hadjadj et Les Suspects de Kamel Dehane, accueillis par le public masri très chaleureusement. Certains cinéphiles ici, des gens de médias, se demandent même pourquoi il n' y a pas de réciprocité. Mais la production conjoncturelle de films en Algérie ne peut être encore au même niveau que la production égyptienne. Il y a d'autre part en Egypte la télévision qui produit et diffuse beaucoup de films. Le Festival du Caire, cette année encore, a permis de renvoyer du cinéma algérien une image de grande qualité. L'an dernier aussi avec le film Voisine de G. Bendedouche. Le Festival du Caire assume son rôle vis-à-vis de l'ensemble de la production des pays arabes : une vingtaine de films arabes les plus récents sont montrés dans la section New Arab Cinéma, à côté des nouveaux films égyptiens d'Asma El Bakri, Hani Khalifa ou Mohamed Khan. Parmi les films arabes, bonnes réactions aussi pour les films de Tayeb Louhichi (avec Mohamed Chouikh, acteur principal), de Mokhtar Ladjimi ainsi que pour les deux films marocains de Hassen Benjelloul et Jilali Ferhati qui rappellent de manière forte la période des bagnes de Hassen II et qui vont connaître des difficultés de distribution dans leur pays. Le Festival du Caire qui est classé A au même niveau que Cannes, Berlin et Venise a sélectionné cette année dix-sept films pour la compétition internationale et rend un hommage spécial à Mikis Théodorahis, le très fameux compositeur grec qui milite pour la cause palestinienne et de ce fait est l'objet d'attaques répétées des médias prosionistes.
Charismatique Magnani
Saïd Marzuk, Laïla Fawzy, Ludivine Ségnier, Andrei Mikhalkov Konchalovsky sont aussi l'objet d'attention et d'hommages. L'autre événement à caractère international est la grande rétrospective du cinéma italien autour d'Anna Magnani. Avec des centaines de films du monde entier à l'affiche, le 28e Festival international du film du Caire, dirigé par Chérif El Shoubashi, qui occupe aussi le poste de ministre adjoint de la Culture, est assurément l'événement de ce mois de décembre. Une très copieuse rétrospective du cinéma italien donne l'occasion au public misri de voir ou de revoir les grandes œuvres classiques de Fellini, Antonioni, Monicelli, Sica, Pasolini, Rossellini... Le festival du Caire cette année, dont le jury international est présidé par Pupi Avati, se hausse au niveau du mythe, de la figure exemplaire et légendaire : l'actrice Anna Magnani, puisque celle qui symbolise la femme italienne est présente dans plusieurs films montrés au Caire, notamment les chefs d'œuvre que sont Bellisima (Visconti), Roma Città Aperta (Rossellini), Mamma Roma (Pasolini). C'est la Magnani, la mamma italienne par excellence, la femme du peuple napolitain, la star absolue de Rome qui fut la comète de Cinecittà. Dans le film de Rossellini, on la voit courir derrière le camion allemand qui emporte l'homme qu'elle aime, et elle tombe sous les balles des soldats nazis. Femme fougueuse et passionnée, elle se voit confiée par Visconti dans Bellisima le rôle d'une mère, une mère déçue, révoltée, au rêve brisé. En1956, c'est elle, Anna Magnani, la première actrice italienne à recevoir un oscar pour son rôle, écrit spécialement pour elle par Tennessee Williams et filmé par Daniel Mann : La Rose tatouée. En 1962, Pier Paolo Pasolini lui offre une occasion de rejaillir sur l'écran dans Mamma Roma. Dans ce film, elle incarne une femme romaine, ancienne prostituée reconvertie en marchande de légumes. C'est une fois de plus le portrait saisissant d'une femme du peuple qui n'a peur de rien, qui appelle un chat un chat. Chaque rôle d'Anna Magnani est un morceau de bravoure. L'hommage rendu à Anna Magnani par le festival du Caire est en fait un pont jeté entre le cinéma italien classique et le cinéma égyptien de qualité. Beaucoup d'actrices égyptiennes possèdent aussi la spontanéité et la ferveur d'Anna Magnani. On songe à des stars comme Magda, Fatma Rouchdi ou même à la voluptueuse Laïla Aloui quand elle laisse son côté vamp pour jouer les paysannes pauvres écrasées par les tâches. Beaucoup d'autres œuvres d'auteurs italiens prestigieux ont été réunies cette année au Festival du Caire, qui prouvent que le cinéma italien continue à rayonner à travers le monde en dépit de phases de crises toujours possibles. Mais aujourd'hui qui peut se passer des œuvres néoréalistes, des comédies à l'« italienne », des mélos larmoyants, des péplums ou même des westerns spaghetti à côté des brillantes œuvres de Fellini, Antonioni ou de Nanni Moretti ?


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