Expression n La peinture de Zohra Hachid-Sellal se distingue par la superposition des techniques. L'exposition de la collection de la plasticienne Zohra Hachid-Sellal qui comprend une cinquantaine d'œuvres récentes (peintures et gravures), se poursuit à la galerie Mohamed-Racim et ce, jusqu'à la fin du mois en cours. Cette nouvelle collection se veut une invitation à découvrir aussi bien la richesse que la beauté du patrimoine de l'Ahaggar et du Tassili. Ainsi, l'art rupestre, plusieurs fois millénaire, est représenté tantôt dans un langage abstrait, tantôt dans une expression semi-figurative et ce, avec une palette, tantôt harmonieuse tantôt contrastée, constituée de beaucoup de noir et de plusieurs couleurs, souvent vives ; c'est une plongée dans l'immensité saharienne, une invitation à aller à la rencontre du beau et du mystère. Le désert, présent dans toutes ses peintures, est source d'inspiration. L'espace pictural dans lequel l'artiste évolue est une création. Elle le compose : ses tableaux Les éléphants du Tassili, Les chars des Garamantes, L'homme de Tin Tarlften et bien d'autres encore sont une destruction-reconstruction, le tout se cristallise autour d'une vision contemporaine. L'imaginaire de Zohra Hachid-Sellal, une artiste à qui le Sud est source d'inspiration et auquel elle tient à rendre hommage en couleurs et en formes, tient à l'intersection des mondes végétal, animal et minéral ; une combinaison de ces trois univers, donc de ces trois sensibilités qui définissent l'art de Zohra Hachid-Sellal. En outre, ce sont des œuvres à réminiscence permanente et toujours renouvelée ; toutes sont évocatrices, elles sont pareilles à un songe ; des impressions au sens vaporeux et évanescent. L'univers ocre du Sud prend formes et reliefs, revêt des volumes dans des senteurs et couleurs qui, elles, traduisent des émotions récurrentes, celles-ci nous reviennent comme une réminiscence dans la multitude des tons et des tonalités pareilles à des notes de musique. Peintre de la couleur, avec une étonnante force de la composition et du contraste chromatique, Zohra Hachid-Sellal donne à sa peinture les tons de notre pays, chez elle, le genre échappe à un classement formel. Sa peinture, fournie et inspirée, est inclassable. «C'est là une peinture de l'instinctif livrant un achevé dont on ne s'explique pas toujours l'élaboration profonde.» C'est aussi une peinture où l'on peut constater la superposition de plusieurs techniques : peinture à l'huile, acrylique, collage… Zohra Hachid-Sellal a d'abord été formée à l'école des Beaux-Arts entre 1963 et 1964, puis elle a suivi les cours de M'hamed Issiakhem et de Ali Ali-Khodja ainsi que ceux de Choukri Mesli. Plus tard, elle part en France, en 1968 pour suivre à Grenoble une formation académique de 5 ans ; elle obtient alors un diplôme supérieur national des arts-déco. Elle est lauréate du Premier prix du Concours national de la meilleure affiche d'Air Algérie, organisé par Air Algérie en 1965 et du Grand prix de la peinture féminine, organisé par le gouvernorat d'Alger, en 2000.