Résumé de la 4e partie n Le mur d'Hadrien traversant trois grandes rivières, les romains y virent le moyen d'améliorer leur quotidien en construisant des thermes. Ceux du fort de Chesters, qui enjambe la rivière Tyne, près d'Hexham (Northumberland), étaient construits sur les berges de la rivière. On trouvait parmi ces expatriés des troupes auxiliaires venues de toutes les régions de l'Empire. Le mur d'Hadrien était ainsi un endroit très cosmopolite où se mélangeaient différentes cultures, engendrant des phénomènes d'interaction complexes sur lesquels les archéologues et les historiens se penchent aujourd'hui. Parmi les contingents de militaires, on trouvait ainsi des individus venus d'Afrique, d'Assyrie, de Hongrie, de Bulgarie, de Gaule, d'Espagne, d'Allemagne : autant de régions qui avaient été conquises et intégrées à l'empire romain. Il est possible de se faire une idée précise de ce creuset multiethnique grâce aux objets retrouvés au cours des fouilles archéologiques. S'y mélangent vases africains, poteries gauloises, casseroles en bronze d'Italie, boucles d'ivoire sculptées originaires d'Inde, statuettes égyptiennes, etc. L'étude de ces objets nous apprend que ces personnes, vivant près du mur d'Hadrien, pouvaient se procurer des articles venus du monde entier, ce qui conforte les chercheurs dans l'idée qu'elles n'étaient pas toutes romaines et se faisaient envoyer des marchandises de leurs régions d'origine. Contrairement aux idées reçues voulant que seuls des militaires aient été présents autour du mur d'Hadrien, des femmes y vivaient aussi. Epouses, fiancées de dignitaires, de négociants ou de simples soldats, elles avaient suivi leurs époux dans ces confins isolés de l'empire romain. La découverte de bijoux et d'inscriptions funéraires attestent de leur présence. Ces femmes menaient une existence de pionnières, mais cela ne les empêchait pas d'avoir certains articles de luxe qu'elles auraient pu trouver dans les grandes cités de l'empire romain. Les fouilles archéologiques ont montré que la vie des romains de l'époque n'était pas confinée à l'intérieur des forts. La plupart du temps, des villages s'implantaient dans le périmètre de ces casernes, drainant des populations avec lesquelles les militaires romains avaient de nombreux échanges. Ces villages étaient au centre d'une activité bouillonnante, par manque de place à l'intérieur des forts, une partie de leurs activités devait en effet y être «délocalisée» dans des ateliers. Les villages abritaient aussi les familles des soldats, ainsi que de nombreuses échoppes et boutiques d'artisans indispensables au bon déroulement de la vie quotidienne : boucher, boulanger, tailleur, tanneur, etc. Les lieux de culte romains étaient également très présents autour du mur d'Hadrien. Tout en continuant à vénérer leurs propres divinités, les romains avaient adopté les dieux celtes locaux, perpétuant leur tradition de syncrétisme religieux.