Résumé de la 5e partie n Quelque soit la raison du drame, le poids n'y est pour rien. En l'absence de tout autre élément, les enquêteurs en sont réduits à attendre que le bateau repêche l'enregistreur phonique. Mais Alain Bouillard décide de recourir à une méthode originale. Il effectue un vol pour le moins inhabituel à bord d'un avion de transport régional dans l'espoir de stimuler les souvenirs des gens qui ont assisté au drame du Twin Otter d'Air Moorea. Ainsi pense-t-il, si les témoins peuvent estimer à quelle hauteur l'avion de Michel Santurene est monté, les enquêteurs arriveront peut-être à deviner ce qu'il faisait lorsqu'il a perdu le contrôle. «Si on leur demande : quelle était l'altitude maximale, ils risquent de ne pas pouvoir dire si c'était 500, 1000, ou 2000 pieds. Mais si on montre un avion en disant : il est à 500 pieds, est-ce que ça correspond à ce que vous avez vu ? Ils répondent plus facilement oui ou non», dit l'expert. Plusieurs tentatives sont effectuées. «Refaisons un passage un peu plus bas». «On a demandé aux témoins quel vol parmi tous ceux qu'on avait recréés coïncidait le plus avec celui qu'ils se souvenaient avoir vu le jour de l'accident». À la dernière tentative une touriste crie : «Oui, oui, il était exactement là !». «Parfait», crie Alain Bouillard. «Bon on rentre maintenant». Les enquêteurs se font une idée de la hauteur à laquelle le pilote Michel Santurene est monté. «Les vols qui ont été faits nous ont permis d'estimer l'altitude à laquelle l'avion avait infléchi sa trajectoire. Quel qu'il soit, le problème est apparu pendant la montée». Pourquoi l'avion est-il subitement tombé ? Et pourquoi le pilote n'a-t-il pas pu reprendre le contrôle ? Mystère. «Quand un avion se met à piquer juste après le décollage, on songe naturellement à une panne des moteurs». Un Twin Otter peut voler normalement même avec un seul moteur. Mais si les deux tombent en panne, il risque fort de piquer brusquement, exactement comme les témoins le racontent. «Ça collait au niveau trajectoire». Sauf qu'une panne simultanée de tous les moteurs est un événement rarissime. «Ça peut arriver par manque de carburant. Mais c'est très improbable juste après un décollage. Et ça peut aussi arriver ne l'oublions pas en cas d'ingestion d'oiseaux dans les deux moteurs. Mais là encore c'est très improbable», explique un expert. A suivre
